De son vrai nom Jean-Charles Ninduab, Charlie Schlingo (1955-2005) était une des figures de la BD des années 1980 lorsqu’il publia ses premières bandes dans Le Havane Primesautier, puis dans Charlie Hebdo, Hara Kiri (où il créa le personnage de Josette de Rechange), Viper, Le Psychopathe Illustré, Rigolo, Charlie Mensuel, L’Écho des Savanes, le magazine BD, Fluide Glacial , Métal Hurlant, (A Suivre), Pilote, GroDada ou La Mouise. Il publia quelques albums chez Futuropolis, Albin Michel, Les Humanoïdes Associés ou Magic Strip. Il incarnait un humour gros nez, pas propre sur lui, pas rigoureux, pas « Ligne claire », qui n’aurait jamais eu un prix au FIBD en raison de ses choix esthétiques peu académiques.
C’est pourquoi la dessinatrice Florence Cestac et l’ancien président du FIBD, Yves Poinot, ont décidé de créer en 2009 ce prix remis dans le cadre du « Off du Off » du Festival d’Angoulême, sis depuis quelques années dans la Maison Isabelle, en plein cœur du piétonnier de la rue Hergé, rendez-vous des undergroundeux et des amateurs de pinard, où Fluide Glacial a déposé ses pénates.
Yves Poinot rappela que Guillaume Bouzard et Yan Lindingre ont reçu ce prix et qu’aujourd’hui, le premier est le président du jury officiel du FIBD et que le second est le rédacteur en chef du magazine d’ « Umour et de Bandessinée »…
Cette année, c’est Anouk Ricard, révélée notamment par le magazine Capsule Cosmique, qui remporte la palme pour l’ensemble de son œuvre : Anna et Froga (Ed. Sarbacane), Les Experts en tout (Ed. Casterman) , Coucous Bouzon (Ed. Gallimard), Faits Divers (Ed. Cornélius)… Il n’est pas impossible qu’Anouk connaisse un destin « à la Bouzard » puisque ses albums figurent régulièrement dans la sélection officielle du FIBD.
Une palme, c’est beaucoup dire puisque le trophée représente Milou en train de se soulager d’un étron. Anouk reçoit aussi deux caisses de Saint-émilion remis par le viticulteur Gérard Descambres, soûlographie schlingosienne oblige…
Timide, Anouk Ricard s’est contentée de remercier l’assemblée avant de rejoindre la table où elle signait les albums.
Désormais, on peut associer Ricard et vin rouge. Bravo l’artiste !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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