Angoulême, bilan et perspective

210 000 sous les bulles !
Tout d’abord les chiffres de l’édition 2004 rassureront ceux qui craignaient un déclin de la manifestation : 210 000 visiteurs ont été dénombrés, « en légère hausse » par rapport à l’année dernière. Il est vrai qu’il vaut mieux ne pas trop forcer de ce côté tant bulles et expositions avaient du mal à contenir tout ce monde. Côté professionnels, toujours selon le communiqué, ils étaient 6500 au rendez-vous, dont 950 auteurs et 880 journalistes.

BDébats
Le FIBD se félicite par ailleurs de l’affluence des expositions et du suivi des Rencontres Internationales qui, bonne nouvelle pour les absents, feront l’objet d’une publication. Sur ce point, nous avons pu effectivement constater l’importance croissante que prennent rencontres et débats pendant le Festival. De quoi ravir ceux dont nous sommes qui pensent qu’un festival est aussi un lieu pour parler de Bande Dessinée.

Groland
Le Communiqué se fait presque offensif quand il s’agit d’évoquer la présence de Groland en tant que pays invité : « Les reproches adressés par anticipation à l’équipe du Festival à propos de ce choix de programmation, comme ceux qui s’étaient exprimés l’an dernier au sujet de l’invitation faite à la Corée, se sont avérés sans fondement. » On avait bien entendu de légers ricanements pour Groland, mais qui pouvait bien en vouloir à la Corée ? Quoi qu’il en soit, rendez-vous en avril sur Canal + pour découvrir un Gromadaire spécial Angoulême qui devrait dérider tout le monde.

2004, c’est pas fini
Pour l’avenir, le FIBD annonce différents « points d’ancrage » au cours de l’année, Exposition Blake et Mortimer à Paris jusqu’en avril, Salon du Livre de Paris, Foire du Livre de Bruxelles avec l’exposition Tcho !, projet avec la BPI du centre Beaubourg à Paris, projet d’exposition universelle de la BD et développement des liens avec des festivals étrangers. Puisqu’en parallèle la Ville d’Angoulême s’implique dans le réseau des Villes BD, voilà la Charente définitivement placée au centre du monde des bulles.
On remarque au passage que le projet d’exposition BD pour le Mondial de l’Automobile de Paris évoqué en conférence de presse au mois de décembre n’est plus à l’ordre du jour. Une victoire des écolos ?

2005, place aux jeunes !
Enfin, le communiqué dresse un avant programme des rendez-vous de la 32e édition. Le FIBD a définitivement retenu la leçon : le Grand Public et la jeunesse ne sont plus ignorées. Un élément déjà assuré par la présence de Zep en tant que Président, mais aussi, et c’est une première, une place primordiale faite à l’univers Disney. En effet, on prévoit une exposition Carl Barks - créateur de Picsou et de Donaldville en BD - et la présence de son héritier spirituel Keno Don Rosa. Il suffirait du retour de Dupuis parmi les exposants pour que la fête soit complète !

Pratt ou la mythomanie
Finalement, le document nous offre de quoi sourire par l’ annonce de « l’amorce d’un long compagnonnage avec l’œuvre de Pratt - un retour de l’histoire puisque la carrière de Pratt en France a réellement commencé à décoller par l’entremise des premières éditions du festival, qui s’appelait alors le Salon d’Angoulême. » Comme on peut le voir sur le site du FIBD, Corto Maltese figurait sur l’affiche du premier Salon en 1974. Contrairement à ce que laisse croire le communiqué, le personnage était cependant déjà largement connu du public français. Corto était publié régulièrement dans Pif Gadget depuis avril 1970, tandis qu’en 1973, La Ballade de la Mer Salée avait fait l’objet d’un feuilleton dans France-Soir (alors premier quotidien de France). Une amusante distorsion de l’histoire qu’Hugo Pratt lui-même n’aurait pas reniée...