Tout commence lorsque le ministre de la culture de l’époque, Jack Lang, visite la nouvelle « Galerie Saint-Ogan » du Musée des Beaux-Arts d’Angoulême. On lui présente une collection de planches originales assemblées depuis plusieurs années. Ceci lui donne l’idée de créer un Centre national de la Bande Dessinée et de l’Image qui est annoncé en 1984 comme l’un des grands travaux de François Mitterand. Le père du président socialiste avait été chef de gare à Angoulême, ce qui explique son affection pour cette ville où il a fait une partie de ses études. Les brasseries Champigneulles, alors à l’abandon, seront réaffectées dans un nouvel édifice conçu par Roland Castro et Jean Remond. Dès 1989, la ville s’intéresse aussi à l’imagerie numérique.
Le CNBDI s’ouvre en 1989, de même qu’une bibliothèque et, en 1991, s’inaugure le Musée de la Bande Dessinée, sous la houlette de Thierry Groensteen. La ville développe de plus en plus d’activités économiques autour de l’image, grâce au Pôle Magelis, de plus en plus d’écoles s’y installent, des entreprises de dessins animés, des maisons d’édition et Angoulême et sa région deviennent littéralement une « Vallée des images »
La Vallée des Images
L’intelligence du projet est évidemment de profiter d’un festival de plus en plus populaire pour installer des institutions dédiées à la BD, une industrie où la production francophone s’est forgée une belle identité, ces mêmes institutions renforçant la crédibilité de l’événement du mois de janvier.
Début 2008, diverses institutions angoumoisines fusionnent dans un énorme pôle, le CIBDI dont la direction générale est confiée à Gilles Ciment.
En juin prochain, le CIBDI inaugure le tout nouveau Musée de la Bande Dessinée qui remplace l’ancien, fermé depuis quelques années. 1300 m² dédiés à la bande dessinée comprenant quatre parties :
Une galerie dédiée à l’Histoire de la bande dessinée. C’est la plus importante en terme de surface. Y seront présentés non seulement les domaines francophones, mais aussi américains et japonais. D’Astérix à Zig & Puce, des prémices de la BD (1833) à l’ « invasion » des mangas (1990), cette section, forte d’une centaine d’originaux, montrera les auteurs marquants et les supports spécifiques (quotidiens, magazines, albums, etc.) de l’histoire de la bande dessinée. Ces documents seront complétés par des séquences audiovisuelles.
L’Atelier du dessinateur, consacré aux techniques et aux différentes étapes de la création de la bande dessinée. Le travail préparatoire à une BD (scénario, esquisse, crayonné, etc.) sera décrit en tenant compte des évolutions les plus récentes (travail sur palette graphique), le tout accompagné d’interviews d’auteurs parlant de leur travail.
La Galerie des Maîtres du trait, intitulé « le Salon » s’intéressera à l’esthétique de la bande dessinée et présentera les « chefs-d’œuvre » de la collection. 26 planches d’une grande valeur esthétique seront montrées et commentées.
La quatrième et dernière galerie sera consacrée à des expositions-dossiers temporaires thématiques liées à l’actualité mettant particulièrement en avant les auteurs français ou étrangers, ainsi que les groupes de créateurs contemporains.
Chacune de ces sections comportera un cabinet de lecture où les oeuvres imprimées seront accessibles au public.
Les planches exposées sont issues des collections du musée qui comporte pas moins de 8000 originaux, en ce compris 1000 planches mises en dépôt par les auteurs et par le Fonds National d’Art Contemporain.
Le CIBDI détient également le Dépôt Légal pour la bande dessinée et ses collections comportent 115.000 fascicules (3.041 titres) et 41.900 albums. Une librairie de 266 m² complètera l’ensemble.
Nous ne manquerons pas de vous en reparler.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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