Alors, bien évidemment, à la base, l’intrigue paraît cousue de fil blanc et sommes toutes trop banale pour susciter un intérêt particulier. Mais là où Jun Mayazuki fait mouche, c’est dans la caractérisation des deux personnages principaux et dans leur façon d’aborder la relation qui se dessine peu à peu entre eux.
Car Akira Tachibana, notre lycéenne, grande et élancée, oscille entre une réserve qui confine à la froideur et des prises d’initiatives soudaines et déterminées qui la conduisent à se rapprocher, palier par palier, de Masami Kondo, gérant d’un restaurant qui l’attire malgré le très peu d’atouts dont il dispose ! Et c’est d’ailleurs avec une lucidité désarmante sur ses propres goûts et désirs qu’Akira mène le jeu sans avoir l’air d’y toucher.
De son côté, Kondô, portrait type du quadra pas raté mais presque (on est loin de la Rolex...), traîne ses désillusions et multiplie les impairs. En prenant soin toutefois d’éviter de s’embarquer dans une relation qu’il pressent compliquée et fatigante.
La dynamique qui s’instaure dès lors entre les deux protagonistes confère à cet ouvrage une identité propre, bienvenue et stimulante. Et l’opportunité de découvrir un récit amusant, sensible et plutôt juste dans la manière de construire une telle romance.
(par Aurélien Pigeat)
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