Artiste, un chef d’exception commence bien étrangement. Avec un personnage nonchalant et spontané, qu’on croit un temps héros de cette aventure, et qui se révèle simple déclencheur pour que le timide Gilbert, plongeur dans un grand restaurant parisien, se décide à voler de ses propres ailes. Mais cela se fait à l’issue d’une étonnante intrigue, faite de faux-semblants et de non-dits, conduisant à la révélation de la "vraie" nature, exceptionnelle, de Gilbert.
Ce (long) prologue passé, la véritable histoire semble débuter avec l’emménagement de Gilbert au sein d’une habitation atypique, à l’allure très pension balzacienne. La propriétaire n’y accepte en effet que de jeunes artistes dont les faibles moyens s’accommodent mal des loyers parisiens. Et c’est en tant qu’artiste du goût et de l’odorat que Gilbert y gagne sa place.
S’il est séduisant à certains égards, notamment par cette idée de lieu dédié à la création sous toutes ses formes, y compris culinaires, sur laquelle s’achève ce premier tome, le manga de Taro Samoyed souffre d’une narration un peu poussive et d’un propos qui tarde à se préciser.
Reste le cadre parisien, amusant pour le lecteur français, et ce thème toujours terriblement à la mode de la cuisine, dont Artiste, un chef d’exception offre une nouvelle représentation en manga. On attendra cependant de voir ce que ce titre offre réellement sur cet aspect précis, encore à l’état d’ébauche dans ce tome 1, ou s’il bifurque derechef vers une nouvelle direction, par exemple du côté du personnel, qu’on espère riche et original, de la nouvelle habitation de Gilbert.
(par Aurélien Pigeat)
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