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Astérix : Sylvie Uderzo porte plainte pour « abus de faiblesse »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 juin 2011                      Lien  
On pensait l’affaire résolue, mais non. Sans doute inspirée par l’Affaire Bettencourt qui vient encore de vivre un dernier rebondissement, la fille unique du dessinateur d’Astérix a décidé de porter plainte contre X pour « abus de faiblesse » à l’encontre de ses parents Ada et Albert Uderzo qui seraient manipulés par leur entourage.

Il faut lire la passionnante enquête du Nouvel Observateur, « Astérix et les voraces : une affaire Bettencourt-bis ? ».

On y découvre un portrait plus vrai que nature des protagonistes de cette histoire : Albert Uderzo d’abord, déterminé et revanchard, et son épouse Ada, totalement remontés contre leur beau-fils, Bernard de Choisy, au profil contrasté, accusé de profiter de la manne gauloise et plusieurs fois répudié par ses beaux-parents ; Sylvie Uderzo enfin, pathétique dans le rôle de la fille qui a consacré sa vie à entretenir le succès de son père et qui se trouve évincée par un entourage composé de comptables et d’hommes de loi qui s’approprieraient l’héritage du créateur d’Astérix aussi sûrement que les aigrefins entourant le Cousin Pons, ce collectionneur de tableaux de maîtres inventé par Balzac qui se fait déposséder de ses biens par ses « amis » les plus proches...

Astérix : Sylvie Uderzo porte plainte pour « abus de faiblesse »
Bernard de Choisy (ici à la gauche d’Albert Uderzo). Selon, le Nouvel Observateur, il serait surnommé "Iznogoud"...
Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Difficile d’y voir clair dans cette histoire -ou plutôt, on voit trop bien de quoi il s’agit- mais l’enquête du Nouvel Obs, sérieuse et documentée, corrobore un certain nombre de faits objectifs qui n’ont pas manqué de nous surprendre : la décision d’Uderzo de revendre la maison d’édition qu’il avait fondée avec Gilberte Goscinny pour l’exploitation de son œuvre, Albert-René, et surtout l’annonce qu’Astérix continuerait après lui, dessiné par un studio de dessinateurs.

Cette décision pourrait être prise comme une bonne nouvelle si le dernier album d’Astérix célébrant les 50 ans du personnage n’avait pas été aussi calamiteux (lire notre chronique à ce sujet). Avec cet ouvrage, la preuve était faite que cette nouvelle direction était capable de mettre Astérix plus bas que terre.

À cette date, aucun nouvel Astérix n’est annoncé mais il est clair que, indépendamment des questions d’héritage qui nous intéressent assez peu, les nouveaux gestionnaires du petit Gaulois sont attendus au tournant.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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6 Messages :
  • la zizannie

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    • Répondu le 16 juin 2011 à  18:24 :

      Je dirais même plus : La zizanie au Domaine des Dieux...

      Répondre à ce message

    • Répondu par Krèstchan le 20 juin 2011 à  18:07 :

      Oui... Ils sont fous ces requins !

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  • "L’argent ne fait pas le bonheur", c’est connu...mais nous en avons là une nouvelle et cruelle illustration.

    Un dessinateur très doué qui à 14 ans allait rendre visite à Calvo, qui allait ensuite s’engager dans des combats de type syndical contre les grands éditeurs et les agences de presse, allant même jusqu’à lancer l’hebdo Pilote, avec ses amis Goscinny et Charlier. Le pari n’était pas gagné d’avance, le premier album d’Astérix fut tiré à 5000 exemplaires seulement... Il faudra des années pour que la famille Uderzo quitte le HLM du 9.3 où ils résidaient, pour le Neuilly très cossu et bcbg. La réussite d’Uderzo est INCONTESTABLE, elle a permis à ce grand travailleur (parfois plus de douze heures par jour. Et oui !) de réussir artistiquement et financièrement.

    Mais le problème, c’est que toute réussite attire des parasites et des courtisans, mauvais conseilleurs mais bons flatteurs. Uderzo en a sans doute fréquenté, je comprends sa méfiance ! dans l’article du Nouvel Obs, on apprend qu’un fianncé de sa fille avait renoncé aux noces, en apprenant que le contrat de mariage était de statut Séparation de biens. Par contre, Monsieur Uderzo avait été impressionné par le bon look et la particule de celui qui allait devenir son gendre.

    La méfiance et les problèmes sont venus après. La guérilla juridique engagée par sa fille me semble assez bizarre : elle a été la principale bénéficiaire des largesses de son père : prés de dix millions d’euros (dividendes et salaires) pour son activité professionnelle chez Albert-René (je crois me souvenir qu’elle avait obtenu une indemnité pour licenciement abusif, de surcroit), la nu-propriété d’une résidence luxueuse (quoique très typée ! hutte de gaulois dans le jardin et hangar à Mirage !) dans la résidentielle vallée de Chevreuse, très loin du 9.3. Et 13,6 millions d’euros récupérés lors de la vente de ses actions à Hachette. De quoi pouvoir envisager l’avenir avec sérénité.

    Je ne sais pas si elle a raison en lançant une plainte pour "abus de faiblesse", mais je devine qu’elle fait souffrir son père qui l’a tant aimé. Je compatis cordialement.

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  • C’est ahurissant cette histoire de faux village gaulois avec des huttes pour des Ferrari et un mirage F1. Quant au bien fondé des actes d’Albert Uderzo, on peut se poser la question depuis le calamiteux scénario du Ciel lui est tombé sur la tête. Il est normal qu’une fille s’inquiète pour ses parents agés, surtout quand son père se met à faire tout ce à quoi il était opposé quelques années plus tôt..

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    • Répondu par Phylactere le 17 juin 2011 à  00:30 :

      Il ne s’agit pas d’un Mirage F-1 mais d’un Mirage IIIE portant les couleurs des avions de Tanguy et Laverdure, personnages dont A. Uderzo est le co-créateur des aventures. Il n’y a donc rien de surprenant ou d’illogique dans cette démarche !

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