BD d’Asie

Au Bord de l’eau T1 : Shi-Jin, le dragon aux neuf tatouages - Par Wei Pu, Xu Gan & Chao Dixi (Traduction : Nicolas Henry & Si Mo) - Éditions Fei.

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 octobre 2012                      Lien  
Le classique de la littérature chinoise "Au Bord de l'eau" inspiré de récits épiques du XIIIe siècle fait l'objet d'une première édition intégrale en France de son adaptation en bande dessinée, version Empire du milieu : le Lianhuahua.

Ce sont des petits livres de format 10,3 x 14,2 cm où chaque page propose un dessin. Ceux qui viennent de se mettre au manga devront trouver une nouvelle habitude de lecture : si le sens de lecture est européen, il est recommandé en revanche de lire le texte sous l’image, puis les dialogues figurant dans les cases.

Une introduction signée Laurent Melikian nous apprend que la bande dessinée chinoise est née sous la dynastie des Song (960-1279) et que la ville de Shanghai en est le point névralgique depuis le 19e Siècle.

Dans la première partie du 20e siècle, le genre remporte un succès considérable, à peine brisé par l’invasion japonaise car, après la guerre, le Parti Communiste chinois y voit un bon moyen de célébrer ses héros. "De 1950 à 1957, mille à deux mille titres de Lianhuahuas sont publiés chaque année" nous raconte Melikian. Ils réunissent les meilleurs talents du pays.

Au Bord de l'eau T1 : Shi-Jin, le dragon aux neuf tatouages - Par Wei Pu, Xu Gan & Chao Dixi (Traduction : Nicolas Henry & Si Mo) - Éditions Fei.
Le coffret de l’édition française qui regroupe l’intégrale en 30 tomes et 3744 pages (qui se lisent vite, rassurez-vous)

Au Bord de l’eau est figé en 120 chapitres par l’écrivain Li Zhi au XVIe Siècle. En 1951, l’éditeur Jiang Weipu entreprend de l’adapter en bande dessinée.

Pour ce faire, il met sur pied une armée d’une trentaine de scénaristes-adaptateurs, de dessinateurs, d’illustrateurs et de calligraphes qui assureront en une trentaine d’années -interrompue par la terrible "révolution culturelle" de 1966- la publication des 30 volumes que constitue la saga des 108 braves.

Complots et intrigues de cours rythment ce récit au dessin maniéré qui fait parfois penser aux romans historiques de René Giffey. On ne s’ennuie pas en parcourant ces pages au dessin élégant, qui sont proposées au public sous la forme d’un coffret regroupant l’intégrale de la collection au format chinois, pourvu d’un petit livret introductif.

On recommandera juste une relecture des textes qui gagneraient à être mieux écrits.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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1 Message :
  • Pour ma part, je vois le travail effectué jusque-là par les éditions Fei comme un véritable enchantement et une formidable découverte d’un autre pan de la bande dessiné avec lequel nous sommes très peu habitué. Si le format peu commun de ces bande dessinés avait tendance à me rebuter en premier lieu, c’est au final sans grande difficulté, et sans aucun regrets, que je m’y suis plongé et que j’ai beaucoup aimé ce que j’y ai découvert. Après le très sympathique Shi Xiu, la magnifique Balade de Yaya ou encore Juge Bao, c’est avec beaucoup d’excitation que je me suis jeté sur ce classique de la BD chinoise lui-même issu d’un classique littéraire chinois, récit qui a bercé mon adolescence et en grande partie participer à me fasciner pour l’exotisme des récits orientaux.

    Les éditions Fei signent là un objet de très grande qualité (le prix s’en fera sentir !), magnifique coffret rigide et sobre répondant à merveille à la valeur historique et intemporelle de son contenu. La présence d’un livret introductif est très appréciable. Entre, et une postface très intéressante signée Xu Ge Fei, fondatrice de cette maison d’édition nous expliquant les raisons d’être et la ligne directrice de son entreprise, à savoir une volonté d’élargir notre vision du neuvième art. Et un long passage instructif témoignant succinctement de l’histoire du lianhuanhua, de l’importance culturelle qu’eut Au Bord de l’Eau et autres grands classiques (L’Investiture des Dieux, Le Voyage en Occident, ...), ou encore de la difficulté dans l’adaptation en lianhuanhua de ce récit au milieu de vingtième siècle du fait d’un contexte historique difficile. Et un aperçu de différents grands talents ayant marqué l’histoire de cette facette de la bande dessiné. Une parfaite introduction avant de s’attaquer au gros morceau que compose ce vrai petit bijou pour tout collectionneur.

    En ce qui concerne le coeur de l’oeuvre, une lecture très agréable et très riche. On est évidemment très loin du respect total de l’oeuvre original au vu des pavés qu’elle représente mais néanmoins l’essentiel y est et il est très agréable de pouvoir se remémorer divers instants du roman grâce aux concordances qu’entretiennent roman et BD.

    Je me suis un peu étalé, désolé, mais en somme un gros respect et un gros bravo aux éditions Fei pour le travail qu’ils fournissent en s’aventurant sur un terrain pourtant à priori peu vendeur, et en maintenant toujours une qualité bienvenue dans leurs différents ouvrages. Au Bord de L’Eau, c’est le Bien ^^

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