Ce sont des petits livres de format 10,3 x 14,2 cm où chaque page propose un dessin. Ceux qui viennent de se mettre au manga devront trouver une nouvelle habitude de lecture : si le sens de lecture est européen, il est recommandé en revanche de lire le texte sous l’image, puis les dialogues figurant dans les cases.
Une introduction signée Laurent Melikian nous apprend que la bande dessinée chinoise est née sous la dynastie des Song (960-1279) et que la ville de Shanghai en est le point névralgique depuis le 19e Siècle.
Dans la première partie du 20e siècle, le genre remporte un succès considérable, à peine brisé par l’invasion japonaise car, après la guerre, le Parti Communiste chinois y voit un bon moyen de célébrer ses héros. "De 1950 à 1957, mille à deux mille titres de Lianhuahuas sont publiés chaque année" nous raconte Melikian. Ils réunissent les meilleurs talents du pays.
Au Bord de l’eau est figé en 120 chapitres par l’écrivain Li Zhi au XVIe Siècle. En 1951, l’éditeur Jiang Weipu entreprend de l’adapter en bande dessinée.
Pour ce faire, il met sur pied une armée d’une trentaine de scénaristes-adaptateurs, de dessinateurs, d’illustrateurs et de calligraphes qui assureront en une trentaine d’années -interrompue par la terrible "révolution culturelle" de 1966- la publication des 30 volumes que constitue la saga des 108 braves.
Complots et intrigues de cours rythment ce récit au dessin maniéré qui fait parfois penser aux romans historiques de René Giffey. On ne s’ennuie pas en parcourant ces pages au dessin élégant, qui sont proposées au public sous la forme d’un coffret regroupant l’intégrale de la collection au format chinois, pourvu d’un petit livret introductif.
On recommandera juste une relecture des textes qui gagneraient à être mieux écrits.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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