Étienne a enfin échappé à l’ambiance laborieuse de sa famille. Il a décidé de "faire la route" en Amérique du sud. C’est l’aventure, la découverte, et même le succès auprès des beautés locales. Mais un jour, un groupe terroriste le kidnappe, lui et ses compagnons de route. Son père, éternel travailleur qui a peur de l’avion, décide immédiatement de partir à sa recherche, même si ses chances de réussite semblent infimes. L’occasion pour lui de redécouvrir Étienne, qu’il connaît finalement bien peu. En partant sur ses pas, il rencontre ceux qui lui décrivent un fils différent, épanoui, étonnant. Et toujours pas d’indice pour savoir où on l’a emmené...
On a beau trouver la ficelle un peu grosse, avec ce scénario qui rappelle forcément l’enlèvement d’Ingrid Betancourt, avec ce contexte colombien, les Farc et le ballet diplomatique souvent hypocrite dans l’hexagone... Et pourtant, Au Nom du fils nous prend par la main et on se retrouve à marcher avec Michel, ce père déboussolé et téméraire, sur les pas du jeune baroudeur. Ces surprises successives dans un monde totalement nouveau, nous les vivons avec lui, partageant ses moments de doute, ses naïvetés, ses maladresses.
Comme lui, nous brûlons de savoir, et pas seulement si ce fiston voyageur est en vie, mais quel personnage séduisant il compose ici, sous l’équateur. Le dessin de Belin, direct, précis et sans fioriture, donne la priorité à l’histoire de Perrotin, au journal de voyage du papa, aux échanges chaleureux et réalistes avec les populations locales.
Autant de critères qui nous ramènent à a définition de ce terme élégant : roman graphique... Sans même attendre la deuxième partie, le constat s’impose : une vraie réussite fort recommandable.
(par David TAUGIS)
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