Augustin a perdu sa mamie. Premier deuil, et une atmosphère familiale encore plus sombre. D’autant que les gendarmes viennent lui poser des questions. L’adolescent sent bien qu’il n’a pas intérêt à répondre.
À partir de là, les tensions avec son père, pauvre type unanimement détesté et sa mère, accablée par la peine, s’accroissent...
Un quasi huis-clos en noir et blanc bien poignant, avec des personnages qui ploient sous le poids de fatalités implacables : Au revoir Monsieur installe un climat particulièrement oppressant.
Le dessin de Mabesoone impose sa radicalité dans ce contexte dramatique : visages aux traits droits et basiques, quasi-absence de décor et fonds noir presque systématique dans les scènes d’intérieur.
Seul le personnage de Juliette, aussi séduisante que sympathique, apporte à Augustin un peu d’espoir et de rêve.
Aboutissant à un final digne des meilleurs films noirs, Au revoir Monsieur bénéficie d’un beau texte d’Olivier Mau, qui recourt judicieusement à la voix off pour rendre Augustin plus attachant.
Entre le Rabaté le plus sombre et Chabouté, un album qui marque, dans la meilleure tradition du genre.
(par David TAUGIS)
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