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Aurélia Aurita : Splendeurs et misères du « buzz »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 août 2009                      Lien  
C’est l’histoire d’un succès médiatique comme il y en a eu peu ces derniers temps dans la BD. Aurélia Aurita est devenue en une saison une « personnalité » de la BD grâce à son premier livre. Comment un auteur vit-il ce moment privilégié ? C’est le sujet de son nouvel ouvrage.

Personne ne s’y attendait, encore moins l’intéressée. En 2006, Aurélia Aurita publiait son premier livre, Fraise et chocolat (Les Impressions nouvelles). Premier coup de bol : son compagnon, Frédéric Boilet, fréquente depuis très longtemps Benoit Peeters, le scénariste bien connu, éditeur chez Casterman et aux Impressions nouvelles. L’ouvrage ne coûte pas cher à produire, il est en noir et blanc, particulièrement lisible et son sujet amusera plus d’un lecteur puisqu’il parle avec beaucoup de liberté de sexualité. La petite maison animée par Benoit Peeters publie l’ouvrage. Il ne sait pas encore qu’il dépassera le cap des 30.000 exemplaires vendus en quelques mois, invitant ce label quasi inconnu à la table des best-sellers.

La presse a évidemment joué son rôle dans cette affaire. Un site Internet publie une première chronique (Est-ce ActuaBD ? Aurélia ne le dit pas), puis Le Monde et son journaliste de référence pour la BD, Yves-Marie Labé lance l’affaire. Derrière, Libération fait un portrait du « phénomène » et la machine médiatique s’emballe. Le livre qui aborde la sexualité sur un ton nouveau devient un succès, d’autant plus que son auteure, plutôt jolie, est « broadcast ». Les files de dédicace s’allongent, la complicité s’installe avec le lecteur, les malentendus aussi…

Aurélia Aurita : Splendeurs et misères du « buzz »
"Buzz-moi" d’Aurélia Aurita - Les Impressions nouvelles.

Dépassée

Car notre dessinatrice est tout de suite dépassée par les évènements, devant faire un arbitrage entre les sollicitations flatteuses obtenues par son éditeur (Arte, Canal Plus, Elle…) et l’inévitable rencontre avec des journalistes inconséquents, voire incompétents, des lecteurs beauf-godillots, et les inévitables questions stupides qui vont avec. Mais ces supplices sont compensés par des moments sympathiques, voire tendres, avec son public.

L’état d’esprit de la dessinatrice passe en un instant de l’émerveillement de fangirl émue de pouvoir rencontrer de près les stars blasées de la télé, de voir son nom imprimé dans l’hebdomadaire que sa mère lit toutes les semaines, à l’énervement d’être mal comprise au point de se transformer en « poupée qui dit non » aux comportements d’insupportable diva.

L’intérêt de ce livre, au-delà de sa part de règlements de compte, c’est sa sincérité. On y découvre les coulisses d’un métier qui n’a finalement rien de bien mystérieux. Certains y trouveront les ingrédients, sinon la recette du succès. Mais mieux que cela : il s’y révèle une personnalité, avec ses enthousiasmes et ses déceptions, ses moments de fulgurante intelligence et de petite lâcheté.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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En librairie à, partir du 21 août 2009.

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