Nos dossiers Marché de la BD, faits et chiffres

Aux Jeux Olympiques, les éditeurs de BD visent l’or

Par Patrice Gentilhomme le 20 juillet 2012                      Lien  
En cette période de Tour de France et de Jeux Olympiques, l’occasion est toute trouvée pour joindre l’utile à l’agréable en relisant quelques grands classiques du genre et en jetant un œil sur certaines nouveautés !

Apparus et fortement médiatisés presque simultanément dès le début du vingtième siècle le sport et la BD ont connus des évolutions distinctes, parallèles et significatives. Hormis des anecdotes ou des épisodes particuliers, la plupart des héros populaires se sont livrés aux joies de l’activité physique : Mickey, Popeye ou les Pieds Nickelés sans parler d’Astérix aux jeux olympiques.

Aux Jeux Olympiques, les éditeurs de BD visent l'or
Même nos trois Pieds Nickelés se sont laissés aller à concourir... A leur manière !
(c) Éditions ventillard

C’est notamment avec l’essor de grandes séries qui firent les grandes heures du Journal de Tintin que le sport joua parfois un rôle de premier plan dans certaines bandes dessinées.

Raymond Reding (1929-1999) constituera le plus illustre (mais pas forcément le plus reconnu) des auteurs qui ont fait la part belle au monde du sport et son environnement. Les nostalgiques de l’hebdomadaire des jeunes de 7 à 77 ans se souviennent de séries aussi emblématiques que Jari, le jeune tennisman prodige (réédité en 2009 par le Lombard), la section R ou le footballeur Éric Castel.

Jari, une magnifique BD sur le Tennis par Raymond reding
Ed. du Lombard

Faut-il également rappeler l’extraordinaire longévité de la série de Jean Graton, Michel Vaillant dont l’une des caractéristiques reste la formidable capacité d’associer réalité et fiction, actualité et aventures et d’avoir réussi à investir le monde de la compétition automobile ?

Les grandes revues ne manquaient pas non plus de témoigner de l’impact du sport sur la société et les modes de vie. Humour, satire ou suivi des grands événements la plupart des magazines BD accompagnaient à leur façon les grands événements du moment.

Les Une de la presse pour la jeunesse ont souvent célébré l’idéal olympique
Dessins d’Hergé - (C) Moulinsart

Aujourd’hui, c’est du côté des mangas que l’on peut trouver certaines productions spécialisées comme Chronique de Pékin recueil de nouvelles de jeunes chinois sur la vision des JO ou Prince du tennis.

Les albums les plus récents parus en France évoquent davantage l’aspect social des pratiques sportives. On peut citer par exemple Le Goût du chlore (la natation) , Polina (la Danse) de Bastien Vives ou l’éphémère collection Atmosphères Sport publiée par les éditions Proust axée sur une nouvelle approche du sport valorisant les destins individuels sur fond d’expériences sportives . On citera par exemple l’excellent Marathon de Safia ou Match décisif. L’éditeur semble pour le moment avoir décidé de mettre en sommeil une collection originale.

Les Z’athlètes bénéficient du parainnage de Stéphane Diagana

Les éditions Bamboo ne sont évidemment pas en reste ! Fidèle à l’esprit qui caractérise la majorité de leurs séries à succès de nombreux titres se proposent de nous faire vivre les grandes passions sportives sous l’angle de l’humour et du gag au kilomètre. Il faut dire qu’avec 35 sports, 53 disciplines et près de 400 épreuves, les JO sont une source inépuisable d’inspiration.

Le Rugby est aussi un sport olympique
Ed. Bamboo

Derrière « la locomotive » les Rugbymen, série phare au succès ininterrompu, d’autres séries se profilent pour accéder au podium : Les Footmaniacs reste la série culte des adeptes du ballon rond, ceux de la petite reine préfèrent les Vélomaniacs (naguère promue par le champion Richard Virenque).

Soucieux d’élargir son public, l’éditeur de Charnay lès Macons propose aussi des « ouvertures » vers d’autres activités comme la randonnée (Les Fondus de la Rando), l’équitation avec Triple galop ou le basket (Basket Dunk).

Loin de vouloir privilégier l’éthique ou la performance physique, ces séries n’ont pour seule prétention que celle d’explorer les différents registres comiques associés en rapport avec l’activité choisie. Le principe reste toujours le même ; gags en une ou deux pages, jeux de mots parfois faciles, clichés et situations un peu téléphonés...

Dôjô, une réédition de Bamboo sur ce créneau.

Quoiqu’il en soit, le succès est souvent au rendez-vous ! Destinées à des lecteurs pas obligatoirement amateurs ou connaisseurs en BD ces différentes séries connaissent de beaux succès commerciaux.

Mais rien n’interdit de penser que suite à ces « mises en bouche » un certain nombre de ces lecteurs décideront d’aller de lire…autre chose. C’est sans doute le pari de quelques directeurs éditoriaux qui "thématisent" certaines séries connues comme Alix ou encore Les Simpsons.

En marge de l’idéal olympique, la randonnée

La proximité des grands événements sportifs en cours et à venir viendront peut-être « booster » la diffusion de ces produits ciblés à lire à la mi-temps. "Peut-être" car rien ne pourra jamais contrarier la glorieuse incertitude... du business !

(par Patrice Gentilhomme)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

Commander les Rugbymen chez Amazon

Commander ce livre à la FNAC

Commander les fondus de la rando chez Amazon

Commander ce livre à la FNAC

Commander les Vélomaniacs chez Amazon

Commander ce livre à la FNAC

Commander Triple Galop chez Amazon

Commander ce livre à la FNAC

Commander les Footmaniacs chez Amazon

Commander ce livre à la FNAC

Commander Dojo chez Amazon

Commander ce livre à la FNAC

Commander les z’athlètes chez Amazon

Commander ce livre à la FNAC

 
Participez à la discussion
7 Messages :
  • Oser affirmer que Jari est une "magnifique bd" est à mourir de rire ; c’est tellement nunuche et ringard que ça l’était déjà quand c’est paru. M’enfin chacun est libre de ses opinions

    Répondre à ce message

    • Répondu par Sergio SALMA le 20 juillet 2012 à  12:38 :

      Un peu dommage d’observer avec un brin de condescendance toute une catégorie de bandes dessinées. Dire qu’elles sont ciblées est maladroit. Les romans graphiques et autres bandes dessinées "adultes" sont aussi des ouvrages ciblés voire calibrés. J’ai eu peur de lire " destinées à des lecteurs peu exigeants". On peut très bien lire des bandes dessinées sur un sport et après ça aimer un ouvrage d’un autre genre, pourquoi croire que les lecteurs ont UNE lecture favorite ? En tant que spectateur , on peut aller voir une comédie un peu trash et rigolote et puis se tourner vers un film sérieux. Les auteurs eux-mêmes peuvent faire le grand écart (c’est pour ça que je relève la remarque) et travailler dans différents domaines pour différents supports. "ça amènera ces lecteurs à lire... autre chose. C’est sans doute le pari de quelques directeurs éditoriaux...". Argh ! C’est très choquant.

      Répondre à ce message

  • Vous écrivez que le rugby est un sport olympique : c’est une petite erreur. Le rugby figurait au programme des JO de 1900, 1908, 1920 et 1924. Mais par la suite, le Comité International Olympique (CIO) a supprimé définitivement le rugby du programme des JO. Et c’est en partie la faute des français !

    En effet, la décision du CIO a été provoquée par la finale de 1924, qui opposait la France aux Etats-Unis. Ce match se jouait devant près de 45 000 spectateurs dans le nouveau stade de Colombes (les JO de 1924 avaient lieu en France). L’atmosphère était pesante, l’hymne américain avait été conspué, les fautes ont été de plus en plus dangereuses... L’américain Nelson et le français Jauréguy, notamment, ont été sérieusement blessés.
    A la fin du match, l’international français Allan Muhr (lui-même né aux Etats-Unis) a résumé la partie par une formule restée célèbre : "C’est ce qu’on peut faire de mieux sans couteaux ni revolvers".

    Répondre à ce message

    • Répondu par ActuaBD le 22 juillet 2012 à  11:06 :

      Sauf qu’il revient aux JO de 2016, dit-on. Cf Wikipedia

      Répondre à ce message

      • Répondu le 24 juillet 2012 à  01:59 :

        2016, pas 2012. 4 ans, une broutille !

        J’ose espérer que vous ne pêchez pas toutes vos informations sur Wikipedia vu le paquet de coquilles qu’on y trouve.

        Répondre à ce message

  • Aux Jeux Olympiques, les éditeurs de BD visent l’or
    23 juillet 2012 07:51, par Claude

    La série les fondus de Bamboo est l’archétype du foncer dans chaque créneau qui marche, du moment. Ils se cantonnaient à la cuisine, la pêche, la rando, et puis devant la forte vente du joe bar team 7, on a vite orienté les fondus vers ... la moto !! Bon c’est pas comparable les 2 série question connaissance du milieu, mais je gage que si demain il y a une série sur le tricotage qui cartonne, on verra les fondus du tricot ! Imaginez que diantre au lieu de suivre ce qui marche !

    Répondre à ce message

    • Répondu par jef le 24 juillet 2012 à  07:12 :

      Je plussoie, les suiveurs de tout ce qui marche en BD sont le degré zéro de l’imagination et de l’édition ; les résultats de ces copies sont souvent décevants d’ailleurs

      Répondre à ce message

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Patrice Gentilhomme  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersMarché de la BD, faits et chiffres  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD