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Avec "All New X-Men", Brian Michael Bendis revisite le destin chaotique des X-Men

Par Romuald LEFEBVRE le 31 mars 2014                      Lien  
Les X-Men, créés en 1963, ont passé le cap des cinquante ans. 50 ans à défendre une humanité qui les craint et les haït. 50 ans d'un combat symbolique contre le racisme et les discriminations. ActuaBD vous propose de mieux cerner l'actualité de ces omniprésents mutants à l'occasion de la parution chez Panini du premier tome de la vague Marvel NOW ! dédié à la série {All New X-Men}.

Les mutants, ou Homo Superior, sont parmi nous depuis de nombreux millénaires, mais il a fallu attendre 1963 pour que Stan Lee et Jack Kirby ne dévoilent officiellement leur existence.

Parmi les créations du célèbre scénariste, les X-Men ont été, de l’aveu de Stan Lee, ses personnages au passé littéraire le plus faiblard à cette époque de créations fondamentales : ces personnages ont un gène X qui les rend différents des autres, et puis ce sera tout ! C’est ainsi que l’énigmatique Charles Xavier, appelé Professeur X, réunit autour de lui cinq adolescents appelés à user de leurs pouvoirs afin de protéger l’humanité d’autres mutants qui n’auraient pas d’aussi bonnes intentions que les leurs. Dans l’espoir que l’humanité les accepte tels qu’ils sont... L’enseignant prend sous son aile Scott Summers (Cyclope), Jean Grey (Marvel Girl), Henry McCoy (le Fauve), Robert Drake (Iceman) et Warren Worthington III (Angel).

Avec "All New X-Men", Brian Michael Bendis revisite le destin chaotique des X-Men
© Marvel

Les premières années des X-Men ne remettent pas en question outre mesure le paysage des Comics aux États-Unis en se battant ça et là contre Magnéto ou un méchant quidam, l’éditeur Marvel pense même parfois mettre fin à l’expérience faute d’un lectorat conséquent...

Le salut de la série vient dans les années 1970 : un jeune scénariste, Chris Claremont, se voit alors confier les rênes de cette série alors très secondaire afin d’en relever le niveau. Claremont transforme radicalement le ton et la portée de la série : pendant près de deux décennies, il en fait le phénomène culturel que nous connaissons aujourd’hui.

À son crédit, nous nous limitons ici à l’évocation de trois principaux apports qui ont transcendé la série. En première ligne, la saga du Phénix noir qui brisa un tabou de l’époque : la mort d’un personnage principal (Jean Grey se sacrifiant dans sa prime jeunesse pour le bien de l’humanité). Ensuite, on lui doit la métamorphose de l’insipide méchant Magnéto en un personnage de qualité troublant d’humanité : dans les années 1980, on commençait seulement à évoquer la mémoire de la Shoah dans les principaux médias [1], Claremont fait de ce personnage un survivant d’Auschwitz et invite ainsi les lecteurs à réfléchir à ce sujet. Enfin, il a créé un des personnages les plus rentables d’aujourd’hui, tous supports confondus, en imaginant le personnage de Wolverine et son passé torturé.

© Marvel

Claremont prend congé des X-Men au début des années 1990 : l’éditeur Marvel souhaitant diriger plus activement une série devenue très populaire et rentable, ce que ne peut plus supporter le scénariste : ainsi, il n’était pas prévu que Jean Grey revienne un jour à la vie selon Claremont, mais l’éditeur n’était pas de cet avis face à la popularité du dit personnage.

Après le départ de Claremont, les années 1990 seront plutôt marquées par des récits portés sur de l’action spectaculaire, mais aussi des avenirs alternatifs des plus pessimistes. C’est le cas de L’Ère d’Apocalypse (1995) et son génocide à l’échelle mondiale, mené par la poigne de fer d’un dictateur mutant surpuissant et sans compassion pour la vie (le réalisateur Bryan Singer vous racontera ça au cinéma dans les quelques années à venir).

© Marvel

Les années 2000 vont donner un nouveau souffle à la série grâce à deux scénaristes : Grant Morrison et Brian Michael Bendis. Morrison est l’auteur du run fondateur de cette décennie : New X-Men.

De plus en plus nombreux, incontournables dans la géopolitique mondiale, les mutants forment une organisation internationale pour protéger les droits des mutants et aider l’humanité à résoudre des crises.

Sur ces prémices, Morrison prend des directions encore inexplorées pour certains personnages principaux : on pense ici à la rupture entre Jean et Scott, dont les problèmes conjugaux poussent ce dernier dans les bras d’Emma Frost (cette ancienne méchante télépathe a participé, il y a de quelques décennies, à faire basculer Jean dans la folle psyché du Phénix noir, vous comprenez, dès lors, l’inimitié entre les deux femmes). À noter que cette période est aussi celle de la dernière mort en date de Jean Grey : une bonne décennie que ça tient quand même, c’est rare chez Marvel...

Morrison, passé entretemps à la « Distinguée Concurrence » (DC Comics), Bendis, le scénariste touche-à-tout de Marvel qui commençait alors à établir sa prépondérance dans le groupe, décida de publier en 2005 un crossover rassemblant les mutants et ses protégés revigorés, les Avengers.

House of M a un postulat simple : la Sorcière rouge, figure historique des Avengers et fille de Magnéto, perd les pédales et utilise ses pouvoirs pour altérer la réalité. Avengers et X-Men unissent leurs forces pour la faire revenir à la raison. Le hic : elle a fait le serment qu’il n’y aura plus de mutants sur la planète afin que cessent les folies qui ont marqué sa vie !

Le Jour-M, si lourd de conséquences...
© Marvel

Bendis laisse donc à ses collègues une situation critique pour les mutants : ces derniers, qui étaient des millions, ne sont désormais plus que quelques centaines (très peu de personnages importants ont perdu leurs pouvoirs). Pire : aucun nouveau-né désormais n’a le gène X et tous les adversaires des mutants profitent de l’occasion pour s’assurer de l’extinction rapide de l’espèce. Les X-Men cherchent durant des années un moyen d’annuler le sort de la Sorcière rouge mais ils n’y parviennent pas. Ils sont réduits à accepter qu’ils sont une espèce en voie d’extinction...

À l’occasion du CompleXe du Messie (2007-2008), les cartes sont redistribuées : les X-Men parviennent à sauver une nouvelle-née qui possède le gène X, une orpheline qu’ils nomment Hope Summers. Scott, devenu le leader d’une espèce sur le déclin, confie l’enfant à son fils Nathan (Cable), pour qu’il l’élève dans le futur, loin des fureurs du présent. Scott veut croire que cette enfant sera le messie des mutants et qu’elle aura le pouvoir de sauver les siens.

Revenue à l’occasion de Second Coming – Le Retour du messie (2010), Hope, devenue adolescente, montre l’étendue de ses talents aux mutants en maîtrisant ses ennemis qui l’attendaient de pied ferme. Elle y parvient sans savoir quelles sont les limites de ses pouvoirs, et quels pouvoirs : elle détient la force du Phénix, ce qui est autant un bon qu’un mauvais présage pour la communauté.

© Marvel

La communauté des mutants se divise d’ailleurs à cause de la gestion des événements de ces dernières années. D’un côté, Scott pense que tous doivent être prêts à faire des sacrifices pour éviter que l’espèce ne périsse, y compris les adolescents. De l’autre, Logan (Wolverine) pense qu’il faut préserver les adolescents des violents combats et les renvoyer à l’école pour qu’ils puissent choisir plus tard leur voie. Durant Schism (2011), les deux personnages se combattent presque à mort en raison de ce différend, et leur rupture marque la division des X-Men.

Avengers vs. X-Men (2012) conforte ces positions et offre un nouveau postulat aux mutants : le Phénix débarquant sur Terre pour trouver son hôte, Hope.

Les Avengers veulent arrêter l’adolescente qu’elle ne détruise le monde. Refus musclé de Scott qui entraîne un affrontement entre les deux factions. Tony Stark (Iron Man) parvient à stopper le Phénix, mais par malchance, le divise au lieu de le détruire : les principaux leaders mutants, dont Scott, héritent de cette force à la place de Hope.

Ces X-Men décident grâce à ce pouvoir de création de faire de la Terre une utopie où tous les maux de l’humanité sont éradiqués (la faim, la guerre...). La seule condition ? Ne pas remettre en question les décisions des possesseurs de la force du Phénix. Les Avengers ne peuvent pas tolérer un tel destin et mènent le combat contre les oppresseurs, de plus en plus corrompus par un pouvoir cosmique qui demande création... mais aussi destruction.

© Marvel

Après de multiples combats, les Avengers et les X-Men défont successivement les détenteurs de la force du Phénix, le dernier sur la liste étant Scott, qui a eu le temps de devenir le Phénix noir comme feu son ex-femme Jean. Le problème, c’est qu’une fois devenu le Phénix noir, Scott a littéralement « tué le père » : venu le secourir, Charles Xavier se retrouve assassiné par les mains même de son « fils ». La force Phénix dispersée, les effets se font ressentir rapidement : les mutants apparaissent de nouveau spontanément à travers le monde. Scott a sauvé son espèce, mais à quel prix...

L’éditeur Marvel a profité de la conclusion de Avengers vs. X-Men pour échanger les équipes créatrices entre toutes ses séries. Le sort des mutants est donc revenu à Bendis, qui écrit la nouvelle série All New X-Men (dont le premier tome vous est raconté par le menu ci-dessous) et Uncanny X-Men (qui raconte le développement de cet univers depuis le point de vue de l’équipe de Scott).

Le premier tome de All New X-Men s’ouvre sur un constat alarmant pour les X-Men de la ligne Logan : Scott s’est échappé de prison, met le bazar avec ses idées de révolution mutante et risque d’attirer les foudres des autorités sur tous les mutants, notamment les plus neufs d’entre eux. La situation est périlleuse et les X-Men se demandent si cette situation ne va pas tourner à la guerre civile mutante dans peu de temps...

Henri (Le Fauve) subit une énième mutation de son corps, sauf qu’il sent cette fois-ci qu’il va y laisser sa peau. Avant de partir, il aimerait bien faire entendre raison à son ancien ami Scott et le ramener dans le droit chemin. Quoi de mieux selon lui que de ré-écrire une histoire qui a mal tourné ?

Coupable avant d’avoir commis le crime ?
© Marvel - Panini

Avec ce premier tome de All New X-Men, Bendis nous invite à un remake made in X-Men de Retour vers le Futur : Partie II (Robert Zemeckis – 1989) : les premiers X-Men sont emmenés dans leur futur pour que l’un d’entre eux comprenne ses futures erreurs et, ce faisant en retournant dans leur présent, se garde de les commettre à nouveau. Ce qui aurait pour conséquence de ré-écrire positivement le présent selon le Fauve.

C’est avec plaisir que l’on suit les premières péripéties de ces jeunes X-Men dans un futur qui leur est hostile : cinquante ans d’histoires à assimiler, ça fait mal à leurs jeunes têtes ; surtout quand le destin n’est pas des plus séduisants pour la plupart d’entre eux (Jean et Warren sont morts, Scott est un meurtrier...). Est-ce que ces jeunes X-Men vont vouloir rester longtemps dans un futur qui leur apparaît si sombre ?

© Marvel - Panini

Comme dans tout voyage temporel de ce type, l’auteur s’amuse avec les interactions entre les différentes incarnations d’un personnage, ce qui a bien souvent pour résultat de multiplier ses défauts et ses qualités au sein d’une scène. Un exercice bien plaisant.

La jeune Jean Grey vient de prendre conscience de son destin...
© Marvel - Panini

Le propos de ce premier tome de All New X-Men est dense et prometteur. Bendis marque bien vite son territoire et on ressent son envie de faire bouger certaines lignes, notamment autour du personnage de Jean Grey. Eh oui, même morte, elle fait encore parler d’elle avec son itération du passé : il est très difficile pour la jeune fille de découvrir qu’elle va mourir un bon paquet de fois, qu’elle va se marier avec un homme qui va la tromper et tuer son mentor, ou bien ressentir les effets d’un pouvoir de télékinésie qu’elle n’aurait dû découvrir qu’un an plus tard... Ce personnage constitue assurément l’une des principales attractions de la série de Bendis.

Le couple Emma Frost/Scott Summers semble se conjuguer au passé désormais.
© Marvel - Panini

Bendis prend aussi le temps de nous offrir les prémisses de Uncanny X-Men, une série qui a débuté quelques mois après All New X-Men aux États-Unis : on nous montre ainsi Scott, Emma et Erik (Magnéto) aux pouvoirs brisés par la force du Phénix. Comment le leader révolutionnaire et son groupe va-t-il pouvoir défendre les jeunes mutants en danger si leurs pouvoirs sont tantôt faibles, tantôt surpuissants ? Là encore, la situation proposée est intrigante et prometteuse...

La découverte de ce premier tome de All New X-Men est chaudement recommandée. Ce tome est accessible avec peu de connaissances des histoires des X-Men, ce qui en fait une bonne porte d’entrée dans cet univers. Quant aux lecteurs plus avertis, ils pourront se régaler des situations cocasses que leur présentera Bendis, des situations on ne peut mieux servies par le magnifique trait du dessinateur Stuart Immonen.

(par Romuald LEFEBVRE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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All New X-Men Tome 1 – Par Brian Michael Bendis & Stuart Immonen – Panini Comics

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[1La mini-série TV Holocaust passa sur NBC en 1978. Elle fut programmée en France en 1979.NDLR.

 
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15 Messages :
  • Merci à Actuabd pour cet article fort riche en éclaircissement sur les X-Men. Je suis sporadiquement les aventures des héros Marvel en sortant souvent déçu. Je ne suis pas sûr que ces dernières aventures soient si bonnes, mais ça donne en tout cas envie de s’y remettre surtout que Panini développe depuis peu des collections pas trop chère avec MARVEL SELECT ET MARVEL NOW.

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  • juste une petite precision : wolverine est crée par len wein ( dans les pages de Hulk ) qui l’integre aux x-men dans le premier episode de leur nouvelle série qui sera vite reprise au scénario par claremont qui par contre va définir le personnage tel que nous le connaissons

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  • All New X-Men sur le papier était vraiment fou. Une fois la mise en place de l’intrigue en six numéros, celle-ci tourne en rond au point où une grande majorité de lecteurs se demande encore pourquoi ils l’achètent tous les mois (le dessin d’Immonen y est pour quelque-chose).

    Vraiment, Bendis a le chic pour nous faire des scénarios à rallonge en faisant intervenir tout l’univers Marvel pour un pétard mouillé (Madripoor et l’Hydra dans ANXM sont juste là pour remplir un pauvre numéro alors qu’il y avait vraiment moyen de faire quelque-chose de convainquant, pour ne citer que ça).

    De plus, il se fend d’un développement à l’aveugle où l’effet girouette prise dans une tempête de force 10 est la norme. Tout le monde dans cette série tourne casaque, Jean Grey embrasse Hank, Scott s’allie avec sa version bad-ass, le tout sous le couvert du voyage dans le temps et d’un final tellement téléphoné (on le sent arriver le "mais en fait, il ne s’est rien passé !" propre à Marvel (voire à l’industrie en général) de ces vingt dernières années) qu’on en a de la peine pour Bendis.

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  • Toucher aux X-men ,c’est s’attaquer à un copieux morceau de l’histoire des comics.C’est particulièrement révélateur du fonctionnement éditorial et commercial du milieu.Et de Marvel en particulier.

    Les "amis" Stan Lee et Jack Kirby se disputent la paternité réelle de la série.Série nouvelle demandée par le big boss Martin Goodman ,qui,après le succès tonitruant et surprise des Quatre Fantastiques, se dit que la foudre pourrait bien frapper deux fois au même endroit... Dont acte .

    Pour la version du sémillant Stan Lee : il a fait des X-men des mutants( des héros nés avec leurs super pouvoirs.Pouvoirs qui apparaissent à la puberté contrairement à des héros type Hulk dont les pouvoirs sont dû à un accident de parcours) pour éviter de devoir se casser les pieds à trouver des explications à l’origines de ces pouvoirs.C’est l’origine du concept.Pour les différencier des autres membres adultes des groupes de l’écurie Marvel(les Quatre Fantastiques,les Vengeurs) il en a fait des adolescents. Les Quatre Fantastiques sont une famille,les Vengeurs un club ?Les X-men seront une école !Le reste en découle.

    Kirby,lui,affirme qu’il a créé les X-men parce qu’il était imprégné de l’air du temps.Avec pour moteur la peur ambiante de la radio activité et ses conséquences inconnues.Quelques années après Hiroshima.

    La relance des années plus tard de la série ,arrêtée faute de succès ,malgré l’arrivée de Neal Adams qui voulait,à son arrivée, le titre le moins vendeur de Marvel pour être libre de faire ce qu’il voulait graphiquement -ce dont il ne s’est pas gêné:pour le meilleur- la relance donc est dû à Roy Thomas.Alors éditeur en chef.Thomas qui adorait la série depuis son travail dessus avec Neal Adams.

    L’idée,strictement commerciale,était de se séparer à terme de la plupart des personnages d’origines.Qui n’avaient pas rencontrés le succès.Pour créer ,une équipe ,avec des membres d’origines internationales .Et ainsi revendre plus facilement les droits à des pays étrangers dont les lecteurs se seraient mieux identifiés aux protagonistes.

    Pour tout les créateurs impliqués ce n’était qu’un travail de commande à réaliser au mieux.

    C’est alors le début d’une édifiante histoire,créative et humaine,avec toute la dramatique que peuvent engendrer les situations où les créateurs ne sont considérés que comme des techniciens/pions au service d’une lourde machinerie commerciale.On le devine il y a encore beaucoup à raconter !

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  • Le nom de Chris Claremont est évidemment primordial quant il s’agit de parler de la série des nouveaux X-men,mais il convient quand même de ne pas oublier Len Wein et surtout le grand Dave Cockrum à qui la série doit beaucoup.Comme elle doit beaucoup à la série La Légion des Super-Héros,une publication de l’éditeur concurrent DC,que Cockrum venait de quitter.

    Len Wein est aussi un grand.On lui doit principalement la co-création de Wolverine, Swamp Thing,les New Teen Titans(un temps concurrents majeurs des X-men de la maison DC).Il a été aussi accessoirement l’éditor in chief de Marvel et, l’éditor de Watchmen de Moore et Gibbons jusqu’à l’avant dernier numéro.Excusez du peu.Watchmen qui aurait certainement eut une fin différente si Len Wein était resté jusqu’à la fin,puisque la dîtes fin ressemblait ,à son sens, à un épisode de la série télévisée "The Twilight Zone" "La Quatrième Dimension " chez nous.Alan Moore lui affirmera tout de même qu’il n’avait jamais vu cet épisode.On saisit alors mieux à quoi tiennent les ressorts de création d’une œuvre dans le monde des comics.

    Cokrum,à l’imagination fertile , formidable désigner de personnages (il avait toujours sur lui un gros classeur plein de personnages nouveaux)lui,a amené sur la nouvelle série des X-men des concepts qu’il n’avait pu exploiter sur la série la Légion des Super-Héros.Une des causes de son départ de chez DC comics.On comprend ainsi également son importance dans la création de la licence phare de chez Marvel ,qui aura sauvé un temps l’éditeur de la faillite,et relancé l’intérêt des lecteurs pour le média comics.En plus de révolutionner l’industrie actuelle du divertissement .

    Len Wein ,débordé ,abandonnera vite les nouveau X-men après deux épisodes fondateurs à son assistant Chris Claremont pour s’occuper de titres plus porteurs à ce moment là(Spider-Man,Hulk,Fantastic Four ....).Dave Cokrum,épuisé par une série qui devenait mensuelle et qui semblait contenir de plus en plus de personnages quittera aussi la série un temps avant de revenir.Puis repartir .Pour créer sa propre série :"Les Futurians".

    C’est sa plus grosse erreur !

    Dès ce moment Claremont et Byrne font équipe.Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas l’entente cordiale.C’est même la guerre. Byrne ,qui très vite à des velléités réelles de scénariste,se met à dessiner des choses pas prévues par le scénariste Claremont.Claremont de son côté fait dire aux personnages et aux actions d’autres choses que celles prévues par Byrne.Pour les deux créateurs:c’est coup de sang à tout les étages.Les éditors essaient de calmer le jeu.D’autant que la série en devient meilleure que jamais.Les morceaux d’anthologies se multiplient.

    Byrne obtient la tête de Claremont:il sera scénariste ET dessinateur.Mais Claremont a le soutient de Louise Simonson l’éditrice avec qui il est très lié.De guerre lasse Byrne s’en va.Pour dessiner les Fantastic Four.

    Contrairement à la légende,la série des nouveaux X-men ne cassera pas la baraque en terme de vente à ce moment là.Elle se maintiendra juste un niveau au dessus de l’annulation.Qui était de 100 000 exemplaires alors.La déferlante qui finira par arriver sera la conséquence de tout ce qui avait été mis en place à ce moment là.

    Dave Cokrum a fait une grosse erreur en quittant les X-men.Il est décédé en 2006 des suites de graves complications du diabète dont il souffrait .Les yeux étaient atteints.Il ne pouvait plus dessiner.Il est mort dans le dénuement.A son décès un de ses amis Clifford Meth a écrit ceci en hommage :

    Les derniers jours de Dave Cockrum

    Ma première colonne à SBC s’occupe de Dave Cockrum.
    J’étais en rogne à ce moment parce que David était allongé sur un lit à l’hôpital dans un centre médical négligé de l’Administration des Vétérans du Bronx et n’avait pas deux pièces de cinq cents à frotter l’une contre l’autre.
    En dépit du fait qu’il a créé une bonne portion des personnages des x-men que tout le monde connaît et aime.
    C’était une de ces énormes injustices trop grande et trop proche pour l’ignorer.
    J’étais prêt à me battre.
    Peut-être les gars comme moi sont toujours prêts à aller au combat.

    Les personnes comme Dave Cockrum sont juste l’opposé.
    S’il n’était pas accablé par la maladie, il n’aurait jamais mentionné ses royalties manquantes à quiconque.
    Pour les compagnies qui prennent avantage de ce genre de personne, c’est un pigeon, un gogo.
    Mais pour Dave Cockrum , c’était continué à vivre.
    Il était heureux d’avoir créé et d’avoir trouvé une carrière de dessinateur de comics.
    Il n’a jamais exprimé de regret à propos de son choix.
    Du moins pas avec moi et il était mon ami.
    Dave n’a jamais considéré prendre une autre voie.
    ‘’Qu’est ce que j’aurai pu faire d’autre ? disait-il. J’aime les comics.’’

    Dave aimait les comics.
    Il aimait tout sur eux .
    Il parlait des mécanismes de l’intrigue et de la motivation des personnages aussi sérieusement qu’il parlait de la technique artistique.
    Il était fan de Murphy Anderson, Neal Adams, Wally Wood et Julie Schwartz .
    Il est devenu alors leur étudiant.
    Il a travaillé de façon proche de Marv Wolfman , Len Wein et Chris Claremont.
    C’était un rêve d’admirateur qui devenait vrai et il ne l’a jamais oublié.
    Ca n’a jamais été une histoire d’argent.

    Le milieu et la fin des années 70 étaient les années heureuses.
    Les années 80 et 90 lui ont apporté de moins en moins de travail.
    Dave n’était pas politique.
    Il n’ avait pas la technique de la vente.
    Ce que tu voyais était ce que tu avais.
    Il ne faisait aucun effort pour s’insinuer dans les bonnes grâces de la nouvelle vague des éditeurs.
    Ainsi à la fin des années 90, on trouvait rarement le travail de Dave dans les comics.
    Il était effectivement forcé de se retirer dans l’obscurité.
    Sans royalties.
    En dépit qu’il a créé Diablo , qu’il a conçu Colossus, Tornade, Phenix , Thunderbird, Mystique, Black Cat ,les Starjammers , la Garde Impériale et les Brood.
    La dernière décade était un temps très dur pour tout homme capable.
    Mais vous ne l’avez jamais su parce que Dave a continué à faire des apparitions dans les conventions à travers l’Amérique où il faisait des croquis pour une pitance (ou pas d’argent quand l’admirateur clamait sa pauvreté).
    Dave avait toujours un sourire sur sa face.
    Il a toujours été un favori des admirateurs.

    Après sont venues l’attaque cérébrale , le collapsus et l’hospitalisation .
    Suivant l’arrangement , Dave a passé ses trois dernières années en Caroline du Sud.
    Lui et sa femme Paty se sont déplacés là depuis le nord de New York pour s’éloigner du froid.
    Dave a passé la plupart de ses journées dans un fauteuil roulant , regardant la télévision, dessinant rarement , lisant quand il pouvait.
    Il était dialysé les lundis , les mercredis et les vendredis.
    Une affaire de 4 à 5 heures qui le laissait toujours exténué .
    Il savait qu’un nouveau rein aurait pu changer sa vie.
    Mais en espérer un à son age et dans sa condition , c’était comme espérer de gagner au loto et les chances étaient à peu près les mêmes.
    Il n’avait aucune illusion.

    En dépit de l’affection et du manque des fonds , Dave est resté heureux.
    Il avait certes des bouts de dépression mais suivant l’hommage de l’industrie du comics que tous vous lui avait donné , Dave s’est senti d’une certaine manière comblé.
    Il a su qu’il ne serait pas oublié.
    En effet, Dave a découvert une entière génération d’ admirateurs sur le web qui étaient enthousiastes à parler avec lui.
    Ainsi quand il le pouvait , il répondait aux questions et se faisait des nouveaux amis à travers la planète Internet .
    Il refusait d’être amer à n’importe quoi.
    La chose la plus méchante que j’ai jamais entendue de lui était :
    ‘’J’aimerai avoir l’argent de John Byrne et que lui ait mes pieds.’’

    Les admirateurs de Dave se sont rassemblés sur le site Nightscrawlers.com .
    Ils n’ont pas réalisé combien il dévouait son temps à eux.
    Mais un type a écrit justement ce matin : cher Dave, prenant le temps de parler avec ses admirateurs jusqu’à la fin.
    Il nous a réellement plus donné ce que nous avons le droit de lui demander.
    Il est difficile de croire que le père de Diablo soit parti.

    Le dernier message de Dave à ses admirateurs date de deux semaines exactement avant qu’il soit frappé par la grippe.
    Il avait juste passé 63 ans et il a perdu son père un jour de son anniversaire.
    En réponse à un souhait combiné de bon anniversaire et de condoléances d’un admirateur qui visitait Tennesse, Dave a écrit :
    ‘’Non seulement mon père est mort un jour de mon anniversaire mais sa seconde femme est morte un jour d’anniversaire à lui .
    J’y vois une tendance inconfortable.
    Tennessee est à juste à coté !
    Si tu vas jusque là, tu dois t’arrêter ici.
    Nous avons une chambre et nous serons heureux de t’avoir.’’

    C’était mon ami, Dave.
    Mince, il va me manquer.
    Clifford Meth.

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  • Il est bon de savoir que Len Wein premier scénariste du renouveau de la série X-men voulait faire de Colossus ,le géant d’acier ,le personnage phare du titre.D’ailleurs sur la couverture du premier numéro de relance de la série c’est lui qui mène le bal :http://www.comicvine.com/giant-size...

    Après le départ de Wein,c’est le personnage Diablo/Nightcrawler-créé au départ pour une nouvelle équipe" The Outsiders" qui devait intervenir dans la série "La Légion des super heros" de DC Comics que dessinait Cockrum alors- qui sous l’impulsion de ce dernier à la vedette.

    Pour la petite histoire,Cockrum avait été jugé pas compétent par l’éditorial pour faire la couverture du premier numéro de relance.Le grand Gil Kane est sollicité.Il s’exécute.Il dessine les nouveaux X-men et Cockrum dessine les anciens en fond et encre l’ensemble .Mais Gil Kane fait une erreur.Il dessine à Wolverine de grandes pointes sur son masque pensant qu’il ressemble à celui de Batman.Le costume original du personnage à été créé par John Romita alors Directeur artistique de Marvel :http://comicbookartwork.tumblr.com/... Cockrum en designer avisé trouve "l’idée" formidable et l’ adopte.Il a ensuite rectifiées toutes les pages intérieures de l’histoire.

    Il n’ est pas tout à fait juste de dire que Chris Claremont a "créé" Wolverine.Il ne savait même pas vraiment quoi en faire à son arrivée sur le titre.Comme Cockrum il ne voyait en lui qu’un psychopathe querelleur sans épaisseur et voulait même s’en débarrasser au moment de l’arrivée de John Byrne sur le titre.Veto formel de Byrne ,canadien d’adoption,qui ne voulait pas que l’on se débarrasse du seul personnage canadien de l’équipe.Byrne s’est donc approprié le personnage,l’a complexifié et, mis largement en avant.Comme Cockrum l’avait fait avec le personnage Diablo/Nightcrawler.Claremont,là aussi , à pris le train en marche et a fait merveille.On connait la suite.

    Sans Byrne,Wolverine le personnage phare des comics,qui a révolutionné l’industrie et son esthétique ,permis d’engranger les millions (les milliards ?)de dollars serait aujourd’hui un personnage de seconde zone.Un parmi tant d’autres !A quoi ça tient !!

    L ’autre personnage qui aura bousculé l’ordre des choses est le Phénix noir et sa célèbre saga. C’est de là que la véritable révolution à suivre qui secouera les comics et l’industrie du divertissement partira.De manière anodine au départ.Il y a le personnage de Marvel Girl,une pure création de personnage féminin de Stan Lee.Un plat de nouille sans consistance juste bonne à faire la bonniche et à être regardée.C’est l’avis de Len Wein -qui comptait la "densifier" s’il n’avait pas quitté le titre- de Cockrum et Claremont.On densifie donc.

    Marvel Girl devient Phénix après quelques péripéties sous le règne de Cockrum encore dessinateur du titre.Claremont prend plaisir à donner plus d’ampleur à ce personnage dont il était tombé amoureux dès qu’il l’a vue sous le crayon de Neal Adams.Byrne entre temps devient le dessinateur de la série.Il appréciait aussi Marvel Girl,et constate avec un certain effarement la direction prise par le personnage.Claremont orchestre la montée en puissance des capacités du personnage peu importe ce que Byrne pouvait bien dessiner . L’ évolution de ses pouvoirs s’est accompagné de celui de sa personnalité.Le pouvoir corrompt.Alors un grand pouvoir....Mais d’un point de vu narratif c’est logique et bon pour le livre donc il suit malgré tout le chemin.
    Il est néanmoins agacé par la puissance que le personnage prend qui relègue les autres membres du groupe au simple rang de figurant.Il ronge son frein.

    Consumé par la puissance fantastique qui le consume:le personnage Phénix devient le Phénix Noir ; détruit un système solaire et,tue cinq milliards de personne.L’idée de départ -donnée par Steve Grant un "donneur d’idées" ce que Claremont était au départ pour Len Wein- était pourquoi ne pas en faire une méchante ?Il y avait tant de vilains rédemptés qui étaient devenus des héros alors pourquoi ne pas faire le contraire ? Jim Shooter le rédacteur en chef de Marvel,occupé un temps par d’autres préocupations se rend compte soudain de l’affaire.Il fulmine,pas question de laisser un personnage Marvel qui a tué cinq milliard de personnes retrouver un vie normale à la fin de la saga comme l’avait prévu Claremont qui faisait perdre ses pouvoirs à Jean Grey/Phénix.Elle devait être punie pour ses crimes !Lui l’éditor in chief de Marvel,le gardien du temple, devait garder intacte l’intégrité des personnages de la maison !C’était son rôle.Sa mission.Ce n’était pas à de simples pigistes qu’il fallait laisser le loisir de semer le désordre...

    Claremont après un temps de réflexion annonce par boutade que la seule solution valable est de tuer Phénix,sûr qu’il est que Shooter refusera car ,alors ,on ne tuait pas de personnages.Mais c’est là que Shooter ordonne :"d’accord on la tue !"La mort dans l’âme Claremont s’exécute et imagine une fin fatale pour ce personnage si cher à son cœur.Evidement Byrne en dessine une autre sans prévenir et Claremont furibard le découvre quand il est trop tard pour changer...

    C’est cet épisode mythique qui aura poussé les X-men sous les projecteurs et toute l’industrie s’en trouvera ,à terme,changée............

    Byrne se vengera des couleuvres avalées pendant son exercice sur le titre en participant activement à la résurrection de Jean Grey/Marvel Girl des années plus tard et,en rappelant une solution trouvée par Kurt Busiek qui contournait le décret de Jim Shooter qui interdisait la résurrection du personnage "tant qu’on aurait pas trouvé un moyen de la rendre innocente des crimes du Phénix Noir" !.Il s’agissait alors de produire, dans le seul but de faire du chiffre,un titre parallèle aux X-men ,donc les ventes explosaient,qui réunissait les personnages de la première heure inventés par Stan Lee et Jack Kirby.Claremont était évidemment contre cette résurrection qui mettait à mal la crédibilité et la cohérence de tout ce qu’il avait construit.Il a appris la nouvelle hors de lui et profondément atteint un vendredi.Alors que Jim Shooter était injoignable et qu’il avait tout le week end pour digérer la nouvelle....

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    • Répondu par Oncle Francois le 16 avril 2014 à  10:13 :

      Le monde de l’édition américaine semble plein des surprises, de déconvenues et de coups bas. Moi qui y en avait une vision idyllique jusque là (car après tout, quand on produit à longueur d’année des combats de super-héros ou de mutants, on doit être conscient de s’adresser majoritairement à un public d’enfants ou d’ados. Le rachat de Marvel par le géant Disney, autre spécialiste des parc d’attractions pour "pitits zenfants" gavés de dessins animés marque l’avènement industriel de cette culture du divertisssement infantile. ), me voila bien étonné....Un scénariste ne doit pas prendre le risque de péter une durite sous le prétexte que son scénario a été déformé, cela ne sert qu’à augmenter le déficit de l’assurance maladie. Monsieur JM Charlier a parfois eu affaire à des dessinateurs qui s’écartaient de ses scripts, il n’en piquait pas une jaunisse pour autant !

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    • Répondu par la plume occulte le 16 avril 2014 à  19:23 :

      D’autres liens pour pour les images présentées en espérant qu’ils passent.

      - La couverture de Gil Kane et Cockrum pour le numéro de relance des X-men :http://unpublishedxmen.blogspot.fr/2012/01/all-new-all-different.html

      - Celui pour le costume original de Wolverine par John Romita sr :http://unpublishedxmen.blogspot.fr/2013/05/hulk-181-week.html

      A partir de là la machine infernale est enclenchée.Les X-men sont victime de leur trop grand succès.La résurrection de Jean Grey/MarvelGirl est avant tout une volonté du marketing, avec l’idée de lancer au mieux un autre titre X-men,au dépend de l’intégrité de la structure globale.Les séries avec les mutants se multiplient. Claremont qui essaie de maintenir une cohérence d’ensemble et une saine dynamique freine des quatre fers.Les détaillants qui s’en mettent plein les poches veulent voir le personnage star Wolverine dans toutes les séries et qu’il multiplie les siennes propres.Le public avide en réclame ?Il faut le gaver comme une oie !!

      Pour Claremont:si on veut garder une tension positive il faut au contraire laisser le lecteur sur sa faim.Le frustrer.Surtout que Wolverine est censé être un personnage particulièrement solitaire.On ne l’écoute pas.Point par point il essaie de garder le contrôle créatif sur ces personnages qu’il considère quasiment comme vivants,dont il se plait même à imaginer ce qu’ils prennent au petit déjeuné et comment ils vont s’habiller.

      Une série parallèle de Spiderman dessinée par un jeune loup de la nouvelle génération vient de vendre plus d’un million d’exemplaires.Les ventes des X-men dessinés par un autre jeune loup montent encore.Il est décidé de créer un autre titre X-men.Claremont ,qui devient de plus en plus encombrant pour le business, doit scénariser les deux séries Phares.On arrive à l’époque des dessinateurs stars.

      Claremont qui veut créer de nouvelles synergies entre les personnages,innover,n’est pas d’accord avec Jim Lee qui voulait raconter des histoires que lui ,Claremont, à l’impression d’avoir déjà racontées.Son modèle pour la série X-men a toujours été le comic strip "Gazoline Alley" de Frank King :http://fr.wikipedia.org/wiki/Gasoline_Alley_(comics) série au long cours et, de faire disparaître tout les protagonistes au fil des années pour les remplacer par d’autres,dans la droite ligne de la stricte réalité.L’éditor Bob Harras dont le poids éditorial se fait plus que jamais sentir est du côté de Jim Lee et du Business.la crédibilité de l’histoire et les antécédents ne signifiaient plus rien.Le clash était inévitable.Ce sont les dessinateurs stars qui font la loi.

      Louise Simonson éditor un temps des X-men, avec qui Claremont était très liée, devenue depuis lors la scénariste d’un titre mutant rattaché aux X-men ,est forcée par le dessinateur Rob Liefeld, avec l’aval de Bob Harras, de quitter la série.C’est vraiment les dessinateurs stars qui font la loi.Liefeld"monsieur 18 pages de baston sur 22"n’est intéressé que par dessiner des personnages posant ostentatoirement dans leurs costumes pour être plus vendeurs.Un scénariste ?Pourquoi faire !!On cède à tout les caprices de ces dessinateurs stars.Il diront merci en allant créer leur propre label.

      Comment on fait comprendre chez Marvel qu’un artiste doit partir ?Louise Simonson ,femme du célèbre dessinateur Walter Simonson,ancienne femme de Jeffey Jones le non moins célèbre dessinateur devenu "Catherine" Jones,Louise Simonson que claremont considère comme aussi importante que lui et d’autres pour la célébrité des X-men l’explique : on changeait l ’intrigue et l’imputait aux artistes. On changeait les dialogues et disait :’’ je suis désolé , je t’ai appelée mais tu n’étais pas à la maison’’. On changeait une partie des dialogues mais pas l’autre si bien que les choses n’avaient plus de sens . C’ était la façon de faire savoir qu’on souhaitait qu ’une personne s ’en aille...

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      • Répondu par la plume occulte le 17 avril 2014 à  18:53 :

        Après le départ de Claremont John Byrne -encore lui !-est préposé à l’écriture des deux séries phares.Dans l’optique de rassurer un temps les fans et leur porte-monnaie .On l’annonce scénariste mais il est surtout dialoguiste et s’occupe de la cohérence de l’ensemble.En principe.Jim Lee et son compagnon d’atelier du homage studio Whilce Portacio font les intrigues générales et envoient à Byrne les planches par séries de trois que celui-ci doit dialoguer et vite envoyer au lettreur.Mais dès qu’il reçoit trois nouvelles pages,elles ne sont pas assorties aux trois précédentes:les dessinateurs sont partis dans une autre direction narrative .C’est un cauchemar de réécriture permanente.Très vite il en parle à Bob Harras l’éditor qui lui assure qu’il va s’en occuper.Deux semaines plus tard Byrne apprend par la bande qu’un autre scénariste s’occupera des séries à sa place !

        A partir de là ce sont les gens du marketing et les éditors qui décident de tout.Les créatifs-hormis les dessinateurs stars- n’ont plus droit au chapitre.On inonde le marché de tout et n’importe quoi.D’autant que les détaillants, à l’affût, mettent la pression sur le département des ventes.Les ventes qui suivent.Les médias généralistes (ô gloire et consécration)intrigués multiplient les articles. Ce qui augmente encore les ventes.Les spéculateurs appâtés par ces articles et sûr de faire de bonnes affaires affluent en masse.On leur sert on leur vend ce qu’ils demandent.C’est désormais le porte-feuille du collectionneur qui fait la loi.Les jeunes loups qui ont créé leur label Image comics,proches des médias, enivrés de leur propre gloire ,prompts à imposer leur catéchisme,imposent , au meilleurs ,le tempo du libéralisme le plus complet .Qu’ils ont appris chez les gros éditeurs.Et il faut suivre la cadence.On-cœur-de- cible celui qui achète alors en priorité.Sans alternative valable et pertinente. On multiplie les numéros à couvertures variantes,les gadgets collectors,les cross-over sans saveurs ,les colifichets.Le marchés de l’original des dessinateurs stars explose aussi.Re articles de la presse généraliste(ô gloire et consécration) ce qui fait encore affluer des porte-monnaie sans soucis.Si les leçons du libéralisme sont bien apprises celle de la "kirby-vision" sont éreintées.Kirby le King était avant tout un prodigieux narrateur.Les dessinateurs stars de la nouvelle génération eux multiplient les poses viriles et improbables ,les fesses cambrées,Les pleines pages,le boum boum qui pète aux yeux de celui qui se contente de feuilleter.Les histoires bien construites ?Ben.....

        Et comme le marché de l’original réclame que ça....

        Le lecteur de base fini par ne plus s’y reconnaître.On l’emmerde !!Il n’a qu’a avoir les moyens financiers de suivre.Pourtant une initiative prend forme.Un collectif baptisé "Legende"réunissant Frank Miller,John Byrne(tiens tiens !)Mignola et d’autres proposent de garantir ,en réaction de tout les excès des livres de chez Image et autres,des titres sans retards ,gadgets et autres artifices mais étant juste des comics :"et ici il y a des histoires les gars !!!".Un Totem sur les livres des artistes volontaires devait servir de signe distinctif.Mais le projet à fait pschitt !

        La bulle spéculative à ce moment créée finira aussi par faire pschitt.Les spéculateurs déçu partirons ailleurs.Les lecteurs eux ne sont plus là depuis longtemps.Il ne reviendrons plus !!

        John byrne toujours lui avait ceci à dire récemment à ce sujet :

        "Un monde sans Wolverine.

        Quand Chris Claremont ,à mon arrivée sur le titre X-men voulait se débarrasser de Wolverine parce qu’il ne savait pas quoi en faire j’ai mis mon veto.J’ai dit "laissez-moi faire" et je lui ai consacré toute mon énergie.

        Et l’ensemble de l’industrie en a souffert.

        Mais si j’avais été d’accord avec Chris pour s’en débarrasser ,il aurait été repris dans un autre livre et serait resté un personnage secondaire.Dont seuls quelques fans se seraient souvenus .Alors qu’il est devenu le personnage principal des films X-men qui ont lancé toutes les adaptations lucratives suivantes. Un autre personnage aurait -il pu jouer le rôle de l’axe central sur lequel Marvel a tourné et profité ?Pas sûr !Sans Wolverine, et le succès qu’il a indéniablement amené aux X-Men, et tout ce qui a alors été construit sur ça (souvent au détriment des autres titres),que serait l’industrie aujourd’hui ?
        Très différente, je pense. Et beaucoup plus saine.

        Et quel serait la situation de tout ça si les éditors et moi avions mis plus de pression sur Chris Claremont à chaque fois qu’il voulait stimuler les niveaux de puissance de Jean Grey/Marvel Girl, peu importe ce je que dessinais ?Et si j’avais plus insisté sur le fait qu’elle relègue ,avec sa puissance démesurée,les autres Xmen au second rang ?Et si j’avais plus pesé de tout mon poids pour qu’elle reste juste une "super Marvel Girl" et ne devienne pas une déesse vivante maléfique ?Et si j’avais su garder le titre X-men plus comme un lieu travail heureux pour moi, ce qui n’aurait pas provoqué mon départ ?Il n’y aurait pas eu de Phénix noir ,évidemment.Et tout aurait été plus tranquille .Car il est indéniable que la saga du Phénix Noir est ce qui a poussé Uncanny X-men entièrement sous les projecteurs.

        Alors Uncanny X-men aurait très bien pu rester petit.Avec une croissance d’audience peut être , mais juste en avance de la limite d’annulation, comme pour la plupart de mon temps sur le titre.Il y a même la possibilité que Chris, frustré, aurait pu être celui qui a quitté la série en premier . Il y avait déjà des plans en cours pour me donner l’approbation du script (quoique c’était après la saga Phénix noir), et si cela était arrivé plus tôt, j’aurais pu me retrouver à la fois à l’ écriture et au dessin du livre.Les Uncanny X-men ne seraient pas devenus "tendance" et il n’y aurait pas eut de buzz .Avec tout ce qui a suivi.Si Chris avait quitté le titre, rien de tout cela ne serait arrivé.

        Howard Chaykin a dit que l’état actuel de l’industrie du comic book est de ma faute. Que moi, en tant que "première superstar" j’étais celui qui a mis tout en route sur le chemin qui a conduit à ce que nous voyons maintenant. En regardant en arrière sur mes jours sur la série X-Men, et en réfléchissant sur la façon dont les choses auraient pu être différentes , je pense soudain qu’ Howard a peut-être raison !"

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  • - Un dernier commentaire qui comme les autres n’a pour but que de donner quelques repères et une image un peu plus précise des rouages du monde des comics à ceux qui n’en sont pas vraiment familier.Donc pardon s’il y a ingérence et abus.

    -Pour bien comprendre les mécanismes,les X-men de Stan Lee et Jack Kirby ont été créés en réaction commerciale à l’équipe de la "Justice League of America " de DC comic.Au même moment sortait la ’’Doom Patrol’’ du même DC avec un groupe de marginaux menés (tiens tiens)par un homme en chaise roulante.Mais bien sûr Stan Lee n’ a jamais lu "Doom Patrol" et lisait très rarement DC car il était bien trop occupé par son travail !

    - Pour contrer les X-men et leur grand succès:DC comics met en route la série "New Teen Titans "-avec comme membre un personnage de la ’’Doom Patrol’’ !.Pour mettre en forme cette équipe DC sollicite Roy Thomas,Len Wein et Marv Wolfman qui tous auront été rédacteurs en chef de Marvel !On constate que deux auront été partie prenante dans la création des nouveaux X-men.

    - Len Wein a été choisi par Roy Thomas pour créer Wolverine le héros canadien parce qu’il était doué pour faire exister les accents étrangers (ce qui transparaît rarement à la traduction)comme il l’avait fait avec l’accent jamaïcain de "brother voodoo" .Et Les nouveaux X-men contenaient beaucoup d’étrangers.Dave Cockrum a été recruté parce que Roy Thomas voulait faire des nouveaux X-men un groupe international à la façon des Blackhawks -des aviateurs de six ou sept nationalités différentes-une série DC.Dave Cockrum qui avait présenté l’idée à DC de faire revivre les Blackhawks avec de nouveaux personnages,ce qui lui a été refusé, travaillait maintenant pour Marvel.On s’est dit que Cockrum pourrait être intéressé par créer de nouveaux personnages à la place pour Marvel avec les X-men. Il a alors utilisé des concepts refusés quand il travaillait sur la" Légion des super héros" de DC.Parmi ces concepts il y avait même un personnage nommé Wolverine que Cockrum avait montré à Roy Thomas dans son classeur deux ans avant que celui de Marvel soit créé.Deux ans avant que Roy Thomas ait demandé à Wein de lancer un super héros canadien appelé Wolverine ! Et le sens du design de Cockrum pour les personnages pouvait soutenir la comparaison avec ceux créés par Jack Kirby et John Romita !

    - Pour parler de Wolverine ,sa lourde présence de personnage phare se fait même sentir aujourd’hui quand il n’est pas là !Dans toutes les séries Marvel ,DC comics et les autres.C’est la "Wolverinisation" des personnages.Une véritable plaie plastique et narrative.Mais c’est une autre longue histoire.....

    -Par ailleurs et sans transition aujourd’hui dans les comics, en réaction à la période des dessinateurs stars :on est en pleine période des scénaristes stars.Ça devrait être un mieux mais pas toujours.

    -John Byrne lui refuse désormais catégoriquement,après de multiples disputes ,de travailler pour les deux big two DC et Marvel.

    -Il a été demandé récemment à Chris Claremont de reprendre les X-men dans une série parallèle pour raconter tout ce qu’il voulait dire et faire s’il n’avait pas été contraint de partir à l’époque dans les années 90.

    -Une petite histoire:alors que Dave Cockrum était hospitalisé avec de graves problèmes financiers.Neal Adams ,le grand Neal Adams, très impliqué dans toute ces affaires et tout ce qui concerne les rapports de force déséquilibrés entre artistes et éditeurs,a appelé un de ses contact journaliste à Washington.Celui-ci a appelé Marvel-on était proche de la sortie d’un film avec des super-héros Marvel-pour leur signifier qu’il avait appris qu’un artiste était à l’hôpital sans argent et ne touchait aucun droit sur les personnages qu’il avait créé.Ça avait tout l’air d’être une grande histoire:devait-il aller jusqu’ à New York pour la couvrir ? " Non, non !!" a t’on dit chez Marvel , et les frais ont été pris en charge immédiatement !

    Il y a parfois des connivences heureuses.

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