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Avec "Nozokiana", Kurokawa rivalise avec la collection Erotic de Glénat

Par Marc Vandermeer le 28 avril 2014                      Lien  
Découvrez le jeu de voyeurisme d'une lycéenne et de son voisin de palier. Nozokiana est une série qui interpelle et qui aborde le thème de l'érotisme de manière exquise.

Tatsuhiko Kido s’installe à Tokyo pour entrer en première année d’une école d’art. Locataire d’un nouvel appartement, il est à des années-lumière d’imaginer ce qu’il l’attend : découvrant un trou dans l’un de ses murs, il remarque Emiru, sa jolie voisine en petite tenue. Celle-ci, plutôt que de le sermonner, préfère prendre de lui une photo compromettante pour mieux l’utiliser à ses fins.

Espiègle et perspicace, Emiru lui propose un marché : ils peuvent s’espionner à tour de rôle, un jour sur deux. Comble de malheur, Emiru se trouve dans la même classe que Tatsuhiko, ce qui met encore davantage la pression sur notre cher héros, de plus en plus mal à l’aise.

Avec "Nozokiana", Kurokawa rivalise avec la collection Erotic de Glénat

Si le récit se déroule essentiellement entre Emiru et Tatsuhiko (je te mate, puis tu me mates lorsque ce sera ton tour), les personnages secondaires n’en sont pas absents et ont eux-aussi leur mot à dire. Que ce soient les différentes copines que Tatsuhiko va rencontrer ou bien l’entourage commun de nos deux protagonistes, ils bousculent la relation peu ordinaire que vivent Emiru et Tatsuhiko en secret.

Car ce secret pourtant bien gardé finit par être levé par certains. Mais, en dépit de cela, Emiru s’est jurée de poursuivre son jeu de voyeurisme jusqu’à la fin de la seconde année scolaire, quel que soit le prix à payer... Et la demoiselle dispose de plus d’un tour dans son sac pour atteindre son but...

Avec Nozokiana, Wakoh Honna crée un genre de manga à part, tout en finesse et riche en rebondissements. De l’érotisme, oui, il s’en dégage beaucoup mais il est ici géré avec grâce et raffinement, grâce à deux protagonistes à la personnalité radicalement opposée.

Emiru, jeune femme sûre d’elle-même, qui gère admirablement son rôle, ne panique que très rarement et parvient à s’adapter aisément aux nouvelles situations. Malgré sa beauté évidente, elle demeure célibataire, reconduisant les quelques malheureux prétendants téméraires qui ont essayé de la séduire, la majorité des garçons y ayant renoncé. Face à elle, Tatsuhiko, peu confiant, qui se cherche mais qui attire quand même plus belles filles grâce à un physique avantageux.

©Wakoh Honna / Kurokawa

Des scènes crues s’insèrent parfaitement au scénario, sans exagération. Wakoh Honna sait les calibrer pour qu’elles ne basculent jamais dans une vulgarité gratuite, et cela se remarque au fil des différents tomes : les amateurs de scènes explicites devront passer leur chemin

D’ailleurs, vous ne verrez aucune pornographie dans ce manga en dépit d’un large éventail de petites culottes, de seins ronds et fermes et de fesses rebondies. En revanche, l’humour ne manque pas dans le travail de Wakoh Honna. Une douce dérision s’installe de manière lumineuse et pertinente dans cette histoire, une situation cocasse se trouvant aussitôt suivie d’une tension larmoyante. Un pur régal !

Chaque couverture de chapitre - ici le 72 - présente un ou plusieurs pin-ups
© Wakoh Honna

Dans un récent échange avec les lecteurs de Kurokawa, Grégoire Hellot, son directeur éditorial, donnait deux raisons pour la publication de cette série : "...la popularité qu’a connue Nozokiana au Japon qui s’est vendu en ligne à environ 40 millions de chapitres, explosant le seuil des ventes numériques" et "la structure essentiellement accrocheuse de la série qui ne repose pas uniquement sur un contexte sexuel mais sur des rapports humains et passionnels d’un réalisme exacerbé".

Véritable phénomène au pays du soleil levant, les 12 premiers tomes de Nozokiana ont été vendus à plus de 1 400 000 exemplaires, un OAV du 13e épisode a été commercialisé en 2013 sous format Blu-ray et le projet d’une adaptation en film live a été annoncée pour mars 2014. De quoi ravir les nombreux fans !

Nous ne pouvons qu’espérer que les prochains volumes apportent autant de sensations fortes car, à ce jour, Nozokiana se démarque radicalement du reste de la production des mangas dans un registre, Aurélien Pigeat vous en parlait récemment sur ActuaBD, à l’occasion de la sortie de Minimum chez Glénat, de plus en plus investi par les éditeurs hexagonaux.

©Wakoh Honna/ Kurokawa

(par Marc Vandermeer)

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Nozokiana - Par Wakoh Honna - Ed. Kurokawa

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