Spring-Heeled Jack (Jack Talons-à-Ressort) incarne un criminel atypique au physique démesuré : doté de jambes immenses, il bondit de toit en toit, après avoir déchiré de ses griffes de pauvres innocentes. S’ensuit des cris stridents et un rire à glacer les sangs.
L’inspecteur Rockenfield traque Jack depuis des lustres. L’enquête le mène aux portes d’un manoir, dans lequel réside un noble fortuné. Tout policier qu’il est, peut-il valablement lutter contre ce géant inhumain ?
Kazuhiro Fujita présente avec Springald, une description de la société britannique de cette époque, en y ajoutant une touche macabre et mystique. Hélas, le ton grandiloquent du récit n’accroche guère, même si la trame, avec ses situations rocambolesques, arrache un sourire de temps en temps.
En dépit d’une narration somme toute prenante, le graphisme humoristique s’accorde mal à la thématique. Un trait plus réaliste aurait mieux fait l’affaire. C’est d’autant plus dommage.
En 2012, les éditions Ki-oon créaient un nouveau label, intitulé "Latitudes", composé essentiellement de grands formats (Emma, L’Oiseau bleu). Quatre ans plus tard, l’éditeur français remet le couvert avec "Black Museum", consacré cette fois aux légendes urbaines de l’Angleterre du 19e siècle.
Un label qui ne vient pas de nulle part : un centre de documentation situé à Scotland Yard lié à des affaires criminelles porte ce nom : son accès est strictement confidentiel, réservé aux professionnels de la justice et de la police. Espérons que les prochains titres de la collection "Black Museum" changent la donne.
(par Marc Vandermeer)
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Springald - Par Kazuhiro Fujita. Éditeur : Ki-oon. Traducteur : Sébastien Ludmann. 248 pages. Sortie le 22 septembre 2016. Prix : 8,65 euros.