Loki se ronge les sangs d’avoir provoqué à son insu la formation de la super-équipe des Vengeurs. Mais le coquin a plus d’un tour dans son sac et prévoit d’utiliser toute sa perfidie pour flouer les héros et les retourner les uns contre les autres.
Le scénario classique et pantouflard évite soigneusement de brusquer le lecteur en se limitant strictement aux rails du déjà vu du début à la fin. Il est tout de même fort de cacahuètes, dans une histoire basée sur les faux semblants et la tromperie de nous révéler l’intrigue dès les premières pages et de nous expliquer que tout ce qui suivra sera le fruit des machinations du vilain Dieu de la fourberie.
Un peu comme si un joueur de poker bluffait en montrant son jeu ou comme si le scénariste Peter David craignait que son lectorat soit trop idiot pour comprendre un récit avec un retournement de situation à la fin.
Rassurez-vous donc, aucune surprise ne vous attend ici. Vous ne verrez que des bagarres douces, mathématiquement réparties et agrémentées de dialogues insipides dans le meilleur des cas.
Le style graphique d’Andrea Di Vito pourrait améliorer le constat me direz-vous. Mais c’était sans compter que, comme bien trop souvent, ce n’est pas le seul dessinateur de l’album.
En effet, pour répondre à un calendrier bien trop serré pour raisons économiques, Marvel fait de plus en plus appel à plusieurs artistes pour assurer un rythme de parution soutenu. Parfois, dans le cadre de flashbacks ou d’histoires parallèles et si les styles ont des caractères forts, cela peut apporter un plus à l’histoire. Mais nous en sommes très loin ici. Au point que l’on ressort de cette lecture avec le constat sévère d’une histoire sans intérêt et dénuée de cohérence graphique.
(par Mathieu Drouot)
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