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BD numérique : La France est-elle dans une impasse ? (3/4) : Les auteurs s’énervent

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 mai 2010                      Lien  
Nous avons examiné, dans les deux précédents articles, le fait numérique : des nouveaux supports, des nouvelles pratiques, des nouveaux opérateurs et la position singulière des éditeurs francophones. Qu’en est-il des auteurs ?

La France a un sanctuaire à défendre : le sacro-saint droit d’auteur qui s’oppose essentiellement au Copyright anglo-saxon notamment grâce à cet exorde du chapitre 2 du code sur le droit moral : «  L’auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son oeuvre. Ce droit est attaché à sa personne. Il est perpétuel, inaliénable et imprescriptible » (Code de la propriété intellectuelle. Titre 2, Chap. 1er, Article L 121-1).

En clair, chaque fois qu’il y a une atteinte à l’intégrité de son œuvre, c’est à dire qu’on la transforme, l’éditeur doit recueillir l’approbation de l’auteur. Une procédure relativement lourde qui handicape parfois la commercialisation, au point de la bloquer. C’est en particulier sur cet article que s’appuient bon nom d’ayants droit pour interdire telle ou telle utilisation d’un dessin ou d’un album.

La nouvelle donne numérique est évidemment frappée par cette réglementation. C’est pourquoi les éditeurs proposent à leurs auteurs un avenant à leur contrat d’édition afin de fixer les règles de cet usage nouveau.

Mais les auteurs voient là une bonne occasion de redéfinir le rapport de force avec leur éditeur. D’abord parce que cette exploitation n’est pas forcément le cœur de son métier. Ensuite parce que les équilibres d’exploitation et la structure des prix de revient diffèrent. Il n’est donc pas inutile de mener une réflexion sur un partage équitable des profits liés à l’exploitation de l’œuvre.

Rien que de bien normal. Sauf que ça coince.

BD numérique : La France est-elle dans une impasse ? (3/4) : Les auteurs s'énervent
Pour adapter une BD sur le téléphone, il faut une intervention graphique (ici, chez Aquafadas / Ave !Comics, à Montpellier) qui doit recueillir l’approbation de l’auteur.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD).

L’appel du numérique

En mars dernier, le Groupement BD du SNAC avait pris l’initiative en lançant un « Appel du numérique » interpellant les éditeurs sur leur position par rapport au marché du numérique et notamment leurs intentions quant à la rémunération des auteurs. Ils en profitent pour tenter de revenir sur le rapport de force entre les éditeurs et les auteurs et exigent notamment un contrat séparé pour l’usage numérique (et non un simple avenant à leur contrat d’édition comme le pratiquent les éditeurs actuellement).

En réalité, l’« Appel du numérique » , pas vraiment avancé dans la formulation des revendications, s’articule autour de trois questions qui sont les suivantes.

Pourquoi devrions nous céder nos droits numériques jusqu’à 70 ans après notre mort alors qu’on ne sait même pas quelle forme aura cette exploitation numérique l’année prochaine et qui la fera le mois prochain ?

Il y a une réponse à cela : la cohérence dans l’exploitation de l’œuvre. À part quelques auteurs aux compétences d’homme d’affaires avisé et capables de prendre en charge cet aspect de l’exploitation de leur travail, il est préférable que l’ensemble de la politique de commercialisation et de communication autour d’une œuvre réside dans les mêmes mains. À défaut, une mésentente entre l’auteur et l’éditeur peut mener cette exploitation à l’échec. La plupart des grands auteurs qui avaient pris leur indépendance dans les années 1970-1980 en créant peu ou prou leurs propres structures d’édition : Brétécher, Gotlib, Uderzo-Goscinny, Jacobs, Peyo, Graton, Godard, Morris,… ont fini par abdiquer de ce contrôle et ont cédé leurs activités à un grand groupe traditionnel.

Pour les droits voisins et les droits dérivés, en revanche, les pratiques sont assez diversifiées. Zep, par exemple, a recours à un agent. Sfar gère lui-même ses droits cinématographiques. Jean Van Hamme a fait un véritable « deal » par consentement mutuel avec Média-Participations où il co-gère l’exploitation de ses œuvres.

Il serait vain de croire que l’éditeur a un intérêt différent de l’auteur. L’un comme l’autre ont intérêt à ce que l’œuvre ait du succès. Ce qui oppose l’auteur et l’éditeur, c’est bien sûr le partage du « gâteau » des bénéfices, mais surtout les priorités des uns et des autres. L’éditeur est seul juge du calendrier de l’exploitation des droits, de la forme et de la promotion de l’œuvre. Pour des raisons objectives de commercialisation et/ou de rentabilité (il a des salaires à payer, lui, contrairement à la plupart des auteurs), il va préférer telle ou telle série plus « évidente » qu’une autre : parce qu’elle vend plus, parce qu ‘elle est plus cohérente avec la politique globale du catalogue, etc. Pour mille raisons en fait.

Reste la question des délais d’exploitation : pourquoi 70 ans ? La réponse viendra en même temps que celle concernant la deuxième question.

L’iPad qui devrait tout "révolutionner" est disponible en France à partir du 28 mai au prix de base de 499 euros TTC.
Photo : Apple. DR

Rapport de force

Deuxième question du SNAC :

Pourquoi doit-on même tout simplement céder ces droits numériques à notre éditeur sous peine de le voir refuser de signer notre contrat d’édition papier ? Alors qu’il ne peut ni nous garantir en contrepartie la façon précise dont il va exploiter ces droits, ni les rémunérations que nous pourrons en tirer...

Parce que nous sommes dans un rapport de force comme dans tout marché où il y a une offre et une demande. L’auteur à succès impose ses conditions. Dans le cas contraire, c’est l’éditeur qui l’impose. Entre les deux, on discute… Si l’éditeur veut s’attacher un auteur à fort potentiel, il a intérêt à lui proposer des arguments sonnants et trébuchants, ou une qualité de relation privilégiée. Mais malgré cela, quand on observe la carrière des grands auteurs (Jean Van Hamme, par exemple), on s’aperçoit qu’ils sont souvent tentés « d’aller voir ailleurs »).

C’est une attitude saine. Pour paraphraser Jules Renard, on peut avancer que « c’est une question d’hygiène, il faut changer d’éditeur comme de chemise ». Encore faut-il être suffisamment bankable pour pouvoir le faire…

Le SNAC est peut-être là pour cela, pour défendre les auteurs les moins « bankables ».

La Tabbee d’Orange, autre reader pour la BD (ici avec une application Ave !Comics), coûte 219 euros TTC
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Tout travail mérite salaire

La troisième question concerne la rémunération :

Pourquoi les rémunérations prévues pour les auteurs sont au bout du compte au moins deux fois plus basses que dans le livre papier ? Qu’est-ce qui justifie tel ou tel pourcentage de droits proposés aux auteurs, hormis le fait que c’est ce qui arrange le business plan des éditeurs ? Est-ce que les éditeurs vont gagner deux fois moins d’argent ? Est-ce que le travail des auteurs de BD numériques sera deux fois moindre ?

A cette question, il convient d’ajouter cette intervention dans notre forum, d’Olivier Jouvray membre du comité de pilotage dur Groupement des Auteurs de BD du SNAC et co-signataire de cet appel qui a recueilli, selon nos sources, près de 800 signatures d’auteurs de BD.

« Pour préciser la position du Groupement des auteurs de BD du SNAC (Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs), notre inquiétude vient du fait qu’on nous propose le même pourcentage sur le livre numérique que sur le livre papier. Or, 8% de droits d’auteur sur un livre vendu 11 euros et 8% sur un livre vendu entre 1,99 et 4,99 euros, ce n’est pas la même chose. Des éditeurs nous disent qu’il faut voir les revenus du livre numérique comme un complément aux revenus du livre papier, mais quel éditeur pourrait aujourd’hui, nous garantir que dans les prochaines années, le livre numérique ne va pas remplacer le livre papier ? Et si le livre numérique remplace le livre papier, aucun éditeur ne peut garantir que sous sa forme numérique, nos albums se vendront deux à trois fois plus ! Donc, la possibilité de voir nos revenus divisés par deux ou trois dans les prochaines années existe. On ne peut pas accepter de signer ces contrats numériques simplement parce que certains jouent les voyantes en nous affirmant qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter parce que la BD papier ne disparaîtra jamais, que la BD numérique ne sera qu’une offre de complément !!! Qui peut affirmer une chose pareille ? De simples convictions, croyances ou suppositions ne sont pas des garanties suffisantes. C’est pour cela que, parmi d’autres revendications, nous demandons à ce que les auteurs touchent la même somme sur la vente de leurs albums, que ce soit sous leur forme papier ou sous leur forme numérique. »

Exigence exorbitante en vérité ! Même si l’on comprend ces inquiétudes, c’est comme si, dans le livre, un auteur exigeait sur un livre de poche la même enveloppe de droits d’auteur que pour le format roman. Ce n’est carrément pas viable sur ce marché qui est surtout porté par la grande distribution.

En réalité, la question de la rémunération est assez simple à aborder : un auteur doit être premièrement payé suffisamment décemment pour que le temps qu’il passe à créer puisse le rémunérer, lui et sa petite famille. Ensuite, le succès venant, il faut une juste répartition sur les revenus d’exploitation de l’œuvre. Le prix à la planche est un bon premier élément dans la constitution de l’assiette de rémunération. Mais il faut moduler : Schuiten ou Leloup produisent bien moins qu’un Lewis Trondheim par exemple. L’évolution du marché favorise plutôt les dessins rapides par rapport aux dessins « labourés » car le public impatient veut toujours plus rapidement sa suite. Là aussi, tout est dans le rapport de force et dans la « bankabilité ». Mais c’est ainsi depuis que la bande dessinée existe : on a vu Jijé réclamer des augmentations pour ses protégés Franquin, Morris ou Will, avant de s’apercevoir qu’il était bien moins payé qu’eux !

La surproduction et l’arrivée sur le marché – notamment à cause des écoles de BD, mais aussi de la mondialisation et de l’Internet - de nouveaux auteurs chaque année, de même que le succès des mangas, ont créé des tensions sur le prix de revient de la BD. La valeur monétaire de la création de la BD a baissé en quelques années. Est-ce une bonne chose ? Peut-être puisque cela va écarter naturellement des auteurs qui n’ont pas rencontré leur public, lesquels se réorienteront vers des secteurs plus profitables comme par exemple la publicité, le cinéma d’animation, l’illustration ou l’enseignement artistique. En même temps, cette situation ne permet plus la maturation d’une œuvre de qualité sous prétexte qu’elle n’aurait précisément pas rencontré son public.

En vérité, j’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer, un auteur de BD aujourd’hui n’est pas seulement un spadassin du seul 9e art. Tous les auteurs de BD, à de rares exceptions près, ont plusieurs métiers à côté de leur activité principale : ils sont illustrateurs, font de la publicité, font des travaux de plasticien, de décorateur, ou d’enseignant… Quand ils ne font pas des films...

C’est pourquoi la constitution d’un syndicat n’est pas inutile car la nature hybride de cette activité devrait pouvoir être prise en compte par les pouvoirs publics, notamment en termes de justice fiscale et sociale. La législation est encore peu adaptée à cette nouvelle forme d’activité.

Une concertation dans l’impasse

On a compris que le métier tout entier est aujourd’hui sous pression à cause de la nouvelle donne numérique.

La principale demande des auteurs signataires de l’Appel du numérique est finalement de ne pas rester en dehors des réflexions et des négociations en cours entre les différents partenaires privés et publics. Et on les comprend.

Ce qui les énerve, en revanche, c’est que du côté des éditeurs, les réponses sont, leur semble-t-il, relativement dilatoires.

Pire encore : alors qu’il voudraient une réflexion entre seuls gens de la BD, le Groupement BD du SNAC se retrouve piégé par son « appel étendu » à toute la profession.

Le 10 mai 2010, Louis Delas, président de la section BD du SNE et PDG de Casterman, leur répondait : « Vous précisez dans ce courrier que l’appel du groupement bande dessinée du SNAC, relayé par douze organisations professionnelles, a vocation à être étendu désormais à l’ensemble des auteurs du monde du livre : écrivains, auteurs de livre jeunesse, de théâtre… Compte tenu de cette dimension transversale, le SNE souhaiterait également engager des discussions avec l’ensemble des organisations d’auteurs sur l’exploitation numérique des oeuvres, tous secteurs éditoriaux confondus.  »

Exit l’exception culturelle de la BD : elle est tenue de rentrer dans le rang.

La journée professionnelle de novembre 2009 à la Cité des Sciences avait, en l’absence des plus gros éditeurs, réuni surtout des juristes et des représentants syndicaux.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Des pressions de toutes parts

Nous avons vu hier à quel point les éditeurs pesaient peu face aux mastodontes de la communication planétaire. En réalité, pleins d’intérêts sont en jeu. Si l’ Université d’été d’Angoulême s’annonce être un colloque de chercheurs et d’universitaires interpellés par la définition des nouveaux supports d’expression de la bande dessinée, il n’en était pas de même lors de la journée professionnelle qui a eu lieu à la Cité des Sciences en novembre dernier.

En l’absence des éditeurs, nous avons eu droit à un (ir-)réel ballet de juristes et autres experts venus faire la roue et l’étalage de leurs compétences supposées. Cela nous a valu, sur ActuaBD, à une dispute parfaitement bouffonne entre avocats défenseurs du droit d’auteur à la française et experts juridiques défenseurs de la licence « Creative Commons » venus exiger dans nos colonnes un « droit de réponse » au sujet de propos tenus par des conférenciers lors de cette journée.

Nous avons pu ce jour-là comprendre toute la complexité du problème. Nous avons eu par exemple des avocats qui nous expliquaient que la BD sur Internet, susceptible de recevoir de l’animation et du son, pouvaient être assimilée juridiquement à « un jeu vidéo » et qu’il fallait non pas un, mais trois contrats pour encadrer son exploitation future. On a tout de suite compris que le premier bénéficiaire de la BD numérique sera le juriste auteur des dits-contrats.

Par ailleurs, nous avons compris que les centrales syndicales regardaient de très près à ces exploitations car elles défendaient les intérêts d’organismes collecteurs (Sacd, Sacem, Scam…) intéressés au premier chef par les revenus qui pourraient être générés par ces activités.

Nous avons pu voir ce jour-là, que la BD numérique n’était pas sortie de l’auberge…

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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30 Messages :
  • La comparaison que vous faites, cher Didier, entre le livre et le livre de poche pour expliquer que les auteurs ne peuvent exiger le même revenu sur deux formes d’exploitations d’une même oeuvre, me semble totalement biaisée... pour la simple raison que ces deux formes d’exploitation du livre se font dans le même circuit, incluant : l’auteur, l’éditeur, l’impression du livre, la diffusion et la distribution du livre et au final le libraire... le prix du livre inclus donc la rémunération de tous ces acteurs... l’auteur n’est qu’un des (très ? trop ?) nombreux acteurs et le pourcentage de sa rémunération sur le prix global peut difficilement évoluer dans ce contexte...
    Avec le numérique et l’édition papier, on a droit à deux exploitations totalement différente, l’une comprenant le circuit classique et l’autre où les deux ou trois intervenants sont l’auteur, l’éditeur et la plate forme de diffusion... pourquoi conserverait-on dés lors le pourcentage de 8% pour les auteurs ?... comment se répartissent les 92% restants entre l’éditeur et la plate-forme ??? Pourquoi se taillent-ils la plus grosse part du gateau alors que l’auteur n’a que ces yeux pour pleurer...?
    Ne me dites pas que vous trouvez ces pourcentages justes pour les auteurs, aussi peu bankables soient-ils ???

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 mai 2010 à  13:38 :

      Bien sûr que la comparaison est pertinente puisque Jouvray dit :

      Or, 8% de droits d’auteur sur un livre vendu 11 euros et 8% sur un livre vendu entre 1,99 et 4,99 euros, ce n’est pas la même chose.

      C’est donc bien qu’il discute une assiette de droit sur un produit vendu à un prix donné. Une grosse partie de l’économie faite sur les coûts est répercutée au consommateur puisque le prix est divisé par deux. Même avec des coûts réduits, l’éditeur a des frais : Personnel technique et commercial, mise au format multi-supports des œuvres, maintenance des serveurs, recherche et développement pour permettre la disponibilité de l’œuvre sous toutes les formes de readers, etc.

      Le calcul est fait sur la base : "qu’est-ce qu’il reste à l’auteur". Pas lourd, c’est clair. Mais je ne suis pas sûr que s’il fallait faire à la date d’aujourd’hui une répartition sur les recettes de ces exploitations que l’on n’ait pas à partager autre chose que des pertes.

      Je dis par ailleurs un peu plus loin dans l’article :

      la question de la rémunération est assez simple à aborder : un auteur doit être premièrement payé suffisamment décemment pour que le temps qu’il passe à créer puisse le rémunérer, lui et sa petite famille. Ensuite, le succès venant, il faut une juste répartition sur les revenus d’exploitation de l’œuvre.

      Je ne dis pas autre chose que 1/ Il faut un minimum garanti. 2/ Il faut une juste répartition sur les revenus. Et que celle-ci se négocie en fonction du rapport de force dont on dispose, rapport de force qui peut-être favorisé par un syndicat d’auteurs.

      Mon analyse est donc objective.

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      • Répondu par luc Brunschwig le 21 mai 2010 à  15:01 :

        En tous cas, je vous rejoins sur un point essentiel... les éditeurs en négociant avec les auteurs n’ont pas intérêt à oublier que leurs plate-forme auront besoin de diffuser quelque chose et que ce quelque chose, ce sont les auteurs qui le leur fourniront... il faut pour cela que la BD reste un métier rentable pour ses artistes, que les auteurs puissent s’y consacrer à plein temps pour donner du fond à leur production...
        C’est d’ailleurs l’un des points positifs que je vois aujourd’hui au numérique, c’est que c’est le fond qui va primer puisque la forme sera la même pour tous... alors que depuis des années maintenant, les éditeurs ont privilégiés la valorisation de la forme (des livres de plus en plus luxueux et donc de plus en plus chers) à la valorisation du fond (ce qui est dit, ce qui est montré)...
        Peut-être que comme dans l’industrie du CD qui a trop voulu vendre cher des artistes sans fond, la BD va devoir revenir aux fondamentaux de la création...
        J’espère.

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        • Répondu le 21 mai 2010 à  15:44 :

          il faut pour cela que la BD reste un métier rentable pour ses artistes, que les auteurs puissent s’y consacrer à plein temps

          Ah Ah, Cette époque bénie est hélas bien révolue, je connais pas UN auteur parmi mes relations qui ne fasse QUE de la bd en 2010, ce métier est bancal.

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        • Répondu le 22 mai 2010 à  10:59 :

          il faut pour cela que la BD reste un métier rentable pour ses artistes, que les auteurs puissent s’y consacrer à plein temps pour donner du fond à leur production

          Ceci est aujourd’hui une vision totalement obsolète pour au moins 80% à 90% des auteurs qui continueront, quoi qu’il arrive, d’alimenter la machine même en devant prendre un job alimentaire à côté.

          Le dessin s’allègera encore un peu, mais rien de rédhibitoire à l’exploitation des œuvres.

          les 10% d’auteurs bankables auront d’encore meilleures conditions.

          Hormis les séries récurrente en 48cc "à la papa", l’artisanat est quasi mort. Il est bien plus rentable pour un éditeur de faire "un lâcher de ballons" et de remettre en concurrence les 10 qui montent le plus haut.

          la seule solution pour mettre un peu de régulation est d’avoir un SNAC assez fort pour négocier quelques usages "pas trop indécents".

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      • Répondu par Dude le 21 mai 2010 à  15:04 :

        Adaptation numérique qui doit recueillir l’approbation de l’auteur ???
        Vous plaisantez là, je suppose ?
        J’ai vu mon travail sur iphone sans même en être averti, c’est dire si l’approbation est ... accessoire par les temps qui courent !!

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        • Répondu le 21 mai 2010 à  17:23 :

          si vous suspectez votre éditeur d’avoir exploité des droits qu’il n’avait pas, vous pouvez vous affilier au Snac. Vous serez rapidement fixé. Vous pourrez éventuellement bénéficier d’une médiation, voire de l’avance des frais d’un procès.

          Le statut d’auteur inclus quelques contraintes dont on a pas idée lorsqu’on y entre. (négocier, gérer des contrats, prendre connaissance des conditions contractuelles chez d’autres auteurs, comparer les contrats dans le temps par exemple) Toutes choses qui deviennent possible avec une structure syndicale ou associative.

          Si vous ne faites que de raconter ce qui vous arrive sur actua-bd, il ne se passera pas grand chose.

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          • Répondu le 22 mai 2010 à  07:17 :

            Même cas que plus haut, série sur numérique sans même m’en avertir !
            Le SNAC va avoir une adhésion de plus je crois !

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          • Répondu par Dude le 22 mai 2010 à  08:17 :

            merci, je viens de contacter le snac, car au vu de mon contrat, il y aurait même du y avoir un avenant spécial pour le numérique, et bien sur, j’ai rien vu venir
            donc rien signé ni autorisé

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  • Mon album se trouve sur pas mal de sites après scanner ( très laid d’ailleurs ) et dispo à l’achat pour 4 euros 95, hormis le fait que je l’ai vu par hasard sur kiosque, comment celà se peut que je ne touche pas de droits sur ces ventes ?????????
    Si quelqu’un a la réponse je suis preneur - salute

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    • Répondu le 22 mai 2010 à  10:48 :

      Pour les scanns pourris dispo gratuitement, vous ne pourrez pas faire grand chose. Tout au plus, pouvez-vous dire à votre éditeur que s’il prétend gérer vos droits numériques, il devrait déjà pouvoir s’assurer de les défendre correctement.

      En outre, votre éditeur est tenu par la loi de vous envoyer un compte rendu des ventes (une à 4 fois par an selon votre contrat).
      Si tel n’est pas le cas, réagissez !

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    • Répondu par ishimou le 22 mai 2010 à  11:36 :

      Vos discussions me font bien rire, vous vous fédérez quand ça va mal, vous avez tous la solution etc. etc. dans des discussions sans fin qui n’aboutissent finalement jamais à rien. Vous croyez que sans vous l’éditeur n’est plus rien ? vous rigolez ! après vous il y aura des générations de moutons qui fouterons par terre tous ce que vous avez cru faire avancer. La BD numérique c’est la fin d’un privilège, le droit d’auteur, mais il vous reste un métier dans les mains si vous êtes capable de produire vos 15 à 20 planches par mois, faire au moins trois albums par an vous vivrerez de votre métier et vous le pratiquerez comme il se fait aux Etats-Unis ou au Japon, comme la pratiqué Uderzo pendant plus de 15 ans avant le succès d’Astérix ou comme le dit très bien Rosinski "si vous ne savez pas faire un album en 44 jours vous n’avez rien à faire dans ce métier", moi j’ajouterais, un album en qualité pas du Sfar vite bâclé.Le droit d’auteur c’est un droit bien entendu, mais c’est aussi la récompense du succès et un privilège, mais voilà les privilèges peuvent avoir une fin.

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      • Répondu par JL le 23 mai 2010 à  03:30 :

        Votre citation de Rosinski, si elle est vraie (d’où vient-elle ?) me fait bien rire ! Lui-même n’a pas dû en faire beaucoup d’albums en 44 jours ! Apparemment, son maximum se situe à 4 albums parus en 2001, ce qui est plutôt remarquable mais très loin d’honorer sa propre citation ! Et puis d’ailleurs M. Rosinski n’est pas vraiment un auteur mais plutôt un dessinateur qui délègue tout le temps les scénarios et parfois les couleurs à d’autres. Alors franchement, gardez votre bonne vieille citation dans vos tiroirs...

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      • Répondu par Philippe Mouchel le 23 mai 2010 à  03:46 :

        Si Rozinsky a dit ce que vous dites qu’il a dit, ça prouve qu’il parle comme il dessine : trop et trop vite.
        Et quand à vous qui n’avez pas de nom, trouvez en un, vos propos n’en seront peut-être pas plus constructifs, mais au moins les assumerez vous un peu.

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        • Répondu par ishimou le 23 mai 2010 à  10:17 :

          Monsieur Mouchel, je vous remercie pour votre réponse, mais je suis au regret de vous dire que je ne vais pas tenir compte de vos injonctions, je préfère vous laisser discuter sans fin avec d’autres intervenants,
          tous imbus de leur prétendu statut d’auteur et auprès desquels vous trouverez les discours constructifs que vous souhaitez lire.

          Répondre à ce message

          • Répondu le 27 mai 2010 à  14:52 :

            Monsieur ishimou devrait manger moins de fibres, il serait peut-être plus cool.

            Les auteurs ne sont pas "imbus de leur prétendu statut d’auteur", ils sont auteurs, point. L’ensemble des commentaires (à l’images de l’article d’ailleurs) montre un profonde haine pour les auteurs (jalousie peut-être de ceux qui auraient aimé être mais ne sont pas ?), comme si ils étaient les boulets de cette chaine ou pire des parasites alors qu’ils sont le coeur du monde de la BD, les seuls créateurs, les seuls légitimes, les seuls indispensables, ce sont tous les autres acteurs du milieu qui sont des parasites profiteurs totalement dispensables. Ils ont beau se poser en "passeurs de culture", ils ne sont rien, juste des morpions qui s’accrochent.

            L’avènement du numérique montrera bien que seuls les auteurs seront encore présents car indispensables, exit les libraires, éditeurs, imprimeurs...

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      • Répondu le 23 mai 2010 à  07:37 :

        Vous avez raison, il n’y a aucune raison que celui qui vend 100 000 exemplaires d’un album gagne plus d’argent que celui qui en vend 2000.
        Pourquoi Uderzo aurait plus de droits que Menu ?
        C’est vrai quoi, laissons cet argent aux éditeurs qui en ont bien besoin...les pauvres. Déjà que les auteurs ne veulent pas les laisser faire ce qu’ils veulent avec le numérique...

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    • Répondu par Inspecteur P. le 22 mai 2010 à  13:18 :

      Merci de m’indiquer votre nom d’artiste, celui de votre éditeur, et de me donner des liens vers les sites concernés, je mènerai l’enquête.

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  • Je découvre cet article intéressant, pas tout lu encore les autres parties, mais
    la question suivante mérite d’être posée, l’auteur qui découvre ses séries sur
    numérique, ( avec même des modifications de couverture !!!! ) et sans rien avoir validé ni signé ni même avoir été averti ...
    et bien sur en touchant nada sur les ventes aussi

    Et ben, il fait quoi ?????????????

    Appelé plusieurs fois le SNAC, ça décroche jamais, donc AMHA c’est mort de ce coté là, alors que restent il comme solutions valables pour faire cesser ces embrouilles ???

    Car les auteurs peuvent s’ " énerver" pendant longtemps, si aucun moyen de se défendre existe l’entourloupe continuera longtemps.

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    • Répondu par Asacem le 27 mai 2010 à  12:19 :

      La réponse est dans la fin de l’article : il faut contacter un avocat spécialisé en droit de la propriété intellectuelle.

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      • Répondu par Zemask le 28 mai 2010 à  11:07 :

        Mouarf !!!! Merci pour m’avoir procuré ma pinte de rire ( jaune ) de la journée.

        A 150 ou 170 euros de l’heure en moyenne pour un avocat spécialisé là dedans,
        Vous connaissez bcp d’auteurs qui vont jouer à ça, hormis peut être les gros auteurs bankables qui de toute façon ont déjà blindé leur truc depuis des lustres, les éditeurs n’ont donc RIEN à craindre de la justice car 90% des auteurs
        ne peuvent se l’offrir,

        mais continuez à réver ... ... et à nous faire marrer.

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        • Répondu le 20 juillet 2010 à  07:08 :

          Un avocat spécialisé en droits d’auteur et apte à mener une action coûte plutôt 300/400 euros de l’heure !! Par contre c’est un passage obligé quand l’éditeur balance votre BD numériques sans accord d’auteur, sans contrat et sans paiements de droits, c’est assimilé à de la contrefaçon, point !
          Maintenant vous pouvez rester chougner dans votre coin, à pleurnicher - ou rire jaune -sur ces méfaits ou ... vous battre, faut juste le vouloir ;-)

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    • Répondu le 27 mai 2010 à  12:38 :

      Ne téléphonez pas, envoyez un mail !

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      • Répondu par Seb le 28 mai 2010 à  06:25 :

        Mails expédiés aussi, pas de réponse : (

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    • Répondu par Dude le 27 mai 2010 à  14:36 :

      pareil, envoyé plusieurs mails au snac, aucune réponse, cet organisme existe toujours ou pas, y a t il des permanences quant on peut les joindre ?

      Répondre à ce message

      • Répondu le 28 mai 2010 à  21:04 :

        Les syndicats ne sont pas un service public et gratuit, si l’on veut etre protégé et conseillé, la moindre des choses est de cotiser.

        Répondre à ce message

      • Répondu le 29 mai 2010 à  08:07 :

        êtes vous membres du SNAC ?

        Répondre à ce message

      • Répondu le 9 août 2010 à  22:29 :

        Le SNAC répond à des centaines de courriers chaque année.

        toutes les coordonnées en cliquant ici

        Répondre à ce message

  • je lis sur la photo, en légende : Pour adapter une BD sur le téléphone, il faut une intervention graphique (ici, chez Aquafadas / Ave !Comics, à Montpellier) qui doit recueillir l’approbation de l’auteur.

    Perso, on m’a vendu mes BD sans me prévenir, sans contrats signés, et sans paiements, mais le pire pour moi est peut être qu’en plus,
    " les dessins sont trafiqués " avec rajouts divers, n’existant pas dans BD papier origine ??

    Ca se passe comment là, c’est l’adaptateur en digital qui est responsable ??

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    • Répondu par Gwen de Bonneval le 21 octobre 2010 à  09:41 :

      Ce que vous décrivez est une atteinte claire à votre droit moral. Contactez le SNAC, une cotisation coûte moins cher (c’est un euphémisme) qu’un avocat spécialisé. Le groupement des auteurs de bande dessinée au sein de ce syndicat pourra vous conseiller.

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PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
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