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Bado s’expose au 32e Salon du livre de l’Outaouais

Par Marianne St-Jacques le 3 mars 2011                      Lien  
C’est du 24 au 27 février dernier que s’est déroulé le 32e Salon du livre de l’Outaouais (Gatineau, Québec). Cette année, l’évènement rendait hommage à Guy Badeaux alias Bado, caricaturiste au journal {Le Droit} (Ottawa-Gatineau) depuis trente ans. L’exposition « Sans dessins du prophète » nous donnait un avant-goût de son nouveau recueil de caricatures, qui couvre les meilleurs moments d’actualité nationale et internationale des cinq dernières années.
Bado s'expose au 32e Salon du livre de l'Outaouais
© Bado (Guy Badeaux) et Éditions David

Sans dessins du prophète (Éditions David, Ottawa) est le neuvième recueil publié par Bado ; il s’agit également de son premier recueil couleur. En plus de nous rappeler que le recueil contient exactement cent dessins, le titre renvoie évidemment à l’affaire des caricatures danoises de Mahomet (2006), qui a secoué le monde de l’illustration et de la presse. Ainsi, comme l’indique le quatrième de couverture : « La publication, il y a cinq ans, des "caricatures" de Mahomet, aura enflammé les esprits et rendu plus délicat le travail des dessinateurs de presse. La controverse a trouvé un écho au Québec avec l’adoption du code de conduite d’Hérouxville et alimenté le débat sur les accommodements raisonnables. Heureusement, d’autres sujets ont également inspiré le caricaturiste du quotidien Le Droit. » Au cours des cinq dernières années, Bado s’est donc penché sur divers sujets d’actualité : l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche (2008), les présidentielles iraniennes (2009), la santé chancelante de Fidel Castro, les déclarations du pape Benoît XVI au sujet de la contraception, le gâchis environnemental de BP (2010), la récession et les remous politiques en Haïti ne sont que quelques-uns des sujets traités par le caricaturiste.

Exposition « Sans dessins du prophète »
Exposition « Sans dessins du prophète »

En entrevue au Salon du livre, Bado révèle son impressionnante feuille de route. Celui qui cumule 7750 dessins publiés dans Le Droit (son but, nous assure-t-il, est de se rendre à 10 000) n’est nul autre que l’arrière-petit-fils de Louis-Philippe Hébert, l’un des plus importants sculpteurs de monuments publics du Québec (ses œuvres ornent l’Assemblée nationale du Québec, les portes de la Cour suprême du Canada ou encore la basilique-cathédrale Notre-Dame d’Ottawa). Ses caricatures ont été publiées dans divers journaux et magazines québécois, canadiens et internationaux, tels Le Devoir, le Globe and Mail, The Gazette, Maclean’s, Time, Le Monde, le Courrier international et le New York Times. Bado réalise environ 230 dessins par année.

Comme la plupart des illustrateurs de presse, l’affaire des caricatures de Mahomet – la fameuse « Intoonfada » comme la surnomment les Anglo-saxons – l’a ébranlé. En commentant le titre qu’il a choisi de donner à son recueil, celui-ci affirme : « Ce n’est pas que j’ai dessiné le prophète mais c’est comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. » Il faut dire que, dans son cas, Bado avait raison de craindre les réactions violentes suscitées par les caricatures : les bureaux de rédaction du journal Le Droit sont situés dans le même édifice que l’Ambassade du Danemark à Ottawa !

Bado (à gauche) en interview au Salon du livre de l’Outaouais

Quand on lui demande qui sont ses caricaturistes ou ses dessinateurs fétiches, Bado répond Cabu et Deligne pour la France, ainsi que Chapleau (La Presse), Côté (Le Soleil de Québec) et Garnotte (Le Devoir) pour le Québec. Il mentionne également Hergé qu’il a beaucoup aimé lire dans sa jeunesse. Une influence qu’il ne manque pas de souligner avec sa caricature sur l’affaire « Tintin au Congo » : « J’ai fait un hommage à Hergé, à propos de la rectitude politique. Je crois que je suis né un jour après Hergé [en parlant de sa date d’anniversaire]. » Comme quoi l’action judiciaire engagée par Bienvenu Mbutu Mondondo trouve écho jusqu’à Ottawa-Gatineau !

« Milou : Tintin, que voulait dire le monsieur qui m’a traité de "chien de colonialiste" ? Tintin : Qu’il allait nous traîner en cour pour racisme ! »
Tintin au pays de la rectitude politique, © Bado (Guy Badeaux) et Éditions David

(par Marianne St-Jacques)

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