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Balak, Sanlaville & Vivès ("Lastman") : « Nous vivons un moment unique en France : un alignement des planètes qui permet de faire exploser toutes les envies créatrices »

Par Charles-Louis Detournay le 26 octobre 2015                      Lien  
A la fois concentrés sur leurs séries de BD, de dessin animé et de jeu vidéo, sensibles aux critiques et toujours passionnés par leur travail, les trois auteurs de "Lastman" reviennent sur les éléments qui structurent leur création. Ils expliquent aussi comment se développe le dessin animé qui veut se démarquer des processus habituels de la production "à la française" !

Beaucoup de lecteurs ont été surpris par la conclusion du tome 6, la grande claque qui clôture le premier cycle de votre série Lastman ! Était-ce programmé de longue date ?

Balak, Sanlaville & Vivès ("Lastman") : « Nous vivons un moment unique en France : un alignement des planètes qui permet de faire exploser toutes les envies créatrices »Bastien Vivès : Ce rebondissement était effectivement écrit depuis le premier tome. Il fallait mettre un terme au cycle de l’enfance de notre héros Adrian avec un moment plus fort, avant de passer à l’adolescence qui occupe le second cycle. Nous avions donc structuré notre récit en prenant comme base... Bambi ! Je n’avais pas encore tué beaucoup de mes personnages, et je dois avouer que ce n’était pas facile. Nous ne voulions pas rater le moment où cela allait se produire, tout en accentuant la violence de la scène afin que cela choque un peu le lecteur.

C’était réussi ! Chaque tome doit-il comporter un élément qui fait office de nouveauté ?

Bastien Vivès : Notre structure est assez simple : chaque tome doit, dans l’ordre, replacer les éléments que l’on connaît, les faire évoluer, puis ajouter la nouveauté. Concernant ces progressions, le troisième tome était plutôt centré sur Marianne afin de lui donner plus d’importance. Le quatrième tome mettait Tomie en scène avec la ville de Paxtown. Le cinquième tome était centré sur les retrouvailles d’Adrian, avec l’arrivée de nouveaux personnages. En positionnant ainsi des balises, nous voulions surtout éviter de tourner en rond.

La première très grosse surprise de ce tome 7 : l’arrivée d’un vaisseau spatial !

C’est justement ce qui vous différentie du manga, une étiquette qu’on vous a trop rapidement attribuée. Dans le manga, on s’attend au contraire à trouver des personnages et des situations connues du lecteur et qu’il apprécie, à l’inverse de votre construction ?!

Michaël Sanlaville : La différence majeure réside en ce que les événements influent peu sur les personnages des mangas. Alors que chez nous, nos héros se construisent et évoluent au travers de ce qu’il vivent. Chaque évènement vécu par les personnages orientent notre écriture pour la suite de la série.

Bastien Vivès : Nous avons créé tous les trois un univers assez large, dans lequel nous voulons nous faire plaisir, en accord avec nos humeurs et nos envies : que cela soit dans la comédie, le drame ou la SF, ainsi que les différents passages d’un style à l’autre, de l’Heroic Fantasy au blockbuster des années 1980. J’espère que le lecteur ne sera pas trop perdu, mais de notre côté, c’est le plaisir d’écriture qui prime. J’ai d’ailleurs parfois envie d’y mettre des morts-vivants, juste pour voir ce que cela peut entraîner !

Les réactions allaient bon train à la sortie de votre premier tome, parfois aussi intenses que contradictoires. Vous qui aviez déjà cinq cents pages d’avance, comment avez-vous vécu ces commentaires ?

Balak : Pour ma part, les réactions au premier tome m’ont saoulé : « Voilà des auteurs qui font du manga dans le mode du tournoi, ce qui a déjà été exploité à outrance dans Dragonball ! » Je voulais leur répondre d’attendre avant de critiquer ! Premièrement, nous voulions réaliser très qualitativement des choses simples, comme ce qui est évoqué dans le premier tome, tout en profitant de l’arrivée de Richard qui apporte déjà sa spécificité. Derrière cette introduction, nous savions que nous n’allions pas faire 500 pages de tournoi, mais il fallait planter le décor.

Bastien Vivès : Nous avions l’ambition de créer un univers, pas de révolutionner le genre ! C’est un reproche que j’adresse parfois à notre culture française… Prenons l’exemple d’une série américaine qui a pu fonctionner de manière internationale, genre Rick Hunter ou Les Experts. Les Français se disent : « Au lieu de refaire les Experts, nous allons nous modifier le genre pour l’améliorer en profondeur… ». Face à cette ambition, notre réponse est simple…

Balak & Vivès, en chœur : ...Essayez déjà de refaire Les Experts !

Balak : Les Français veulent directement réaliser un épisode du rang de The Wire, sans être capable de déjà réussir un niveau classique.

Vivès : À notre niveau, comme nous commencions notre série, nous voulions revenir à la base du manga : le tournoi. Cela n’a pas toujours été bien interprété, mais je pense que les avis se sont modifiés par la suite.

Bastien Vivès & Balak
Photo : CL Detournay

La second cycle redistribue toutes les cartes avec des personnages qui ont vieilli, et parfois aussi mûri. À chaque fois que vous conceviez un personnage, vous aviez en tête les deux stades de son évolution ?

Balak : Maître Jansen, le Roi, Elorna et les autres : dès le début du projet, nous savions que nous allions les retrouver plus âgés dans la seconde partie, même si nous n’avions pas exactement défini sous quelle forme.

Vivès : Les six tomes du second cycle sont consacrés à l’adolescence, et Elorna en devient notre personnage principal : il fallait donc qu’on la mette en scène au premier plan. Nous nous sommes effectivement fait plaisir en ressortant des personnages comme Jansen, car nous savions que nous allions les réutiliser, restait à savoir dans quel type de caractère. Cet ancien maître incarne d’ailleurs un rôle assez valorisant qui lui convient bien, et je pense que le public est aussi heureux de le retrouver. N’oublions Sakova, la petite voleuse qui a bien changé. Et notre héros Richard, fatigué après dix ans de cachot, mais il va reprendre du poil de la bête…

Balak : Tout en continuant de jouer de son humour si particulier !

Vivès : Beaucoup d’autres personnages vont ressurgir : on s’est fait plaisir en redistribuant les cartes grâce à ce gros laps de temps qui sépare les deux cycles. C’est aussi le cas de Gregorio qui est très sûr de lui et arrogant dans le début du tome 7, avant qu’il ne perde totalement pied dès qu’il se retrouve propulsé en dehors de la Vallées des Rois. Tout le contraire d’Elorna qui tient bon.

Ce nouvel environnement déboussole les capitaines de la Vallée des Rois

Vos personnages doivent être en perpétuelle évolution, excepté Richard, qui demeure le point de repère pour le lecteur.

Vivès : Exactement, nous avons défini notre univers en prenant l’axiome que Richard est le seul personnage de la série qui n’évoluait pas. Même dans la série de dessin animé où l’on raconte la vie de Richard dix ans avant le début du premier tome de la bande dessinée, il est pareil à ce que le lecteur connaît.

Balak : Son dynamisme évolue juste un peu avec le temps. Dans la série télé, il a 20 ans, il est très énergique. La trentaine du premier cycle lui donne un aspect un peu plus posé et désabusé. Dans le second cycle, à 45 ans, la vie a fait son œuvre ! Hormis le temps qui passe pour lui, Richard fait partie de ces personnes qui peuvent se prendre des coups dans la gueule, mais qui continuent à avancer dans la même direction sans se remettre en question. C’est le dernier homme !

Vivès : Paradoxalement, ce type de caractère provoque les situations, car sans lui, il n’y aurait pas eu d’histoire. Pour lui, les secours arrivent toujours trop tard : il se sent obligé de prendre les choses en main.

Balak : Richard possède également cet humour qui lui est propre : il est en permanence en décalage avec les situations qu’il vit, quoiqu’il se passe !


On revient à cette volonté de surprendre en permanence le lecteur : ainsi, le tome 7 avec le saut spatio-temporel bouleverse une nouvelle fois la structure de votre univers pour lui rajouter une couche ?!

Vivès : Le lecteur qui aime Lastman doit retrouver les mêmes ingrédients dans chaque tome, sans que cela soit la même recette : il faut un peu de fantastique, de la surprise, des émotions, de la bagarre ou de la poursuite. Nous voulons retrouver tous ces éléments, sans faire oublier d’avancer dans le récit.

Balak : Autant que le lecteur, nous voulons avant tout nous surprendre nous-mêmes. Nous allons donc chercher les éléments qui nous excitent. Lastman est un travail de longue haleine. Tous les jours, nous voulons donc trouver des éléments nouveaux qui vont nous nourrir sur la base d’une histoire globale qui est déjà bien cadenassée. Au moment où nous avons vraiment décidé de prendre le pari de la science-fiction pour la saison 2, nos regards à tous les trois se sont illuminés : « On va faire des vaisseaux spatiaux !

Vivès : J’ai grandi en me disant que quelques années plus tard, nous allions découvrir des overboards et des Dolorean qui allaient sillonner nos rues [1] En réalité, en quelques années, on est juste passés de l’iPhone 4 à l’iPhone 6 : ce qui est finalement assez décevant ! Nous avons donc pris le parti de changer radicalement notre monde sur cette période de dix ans.

Un des éléments marquants du tome 7 est le retour de votre héros Adrian, presque à contre-emploi du premier cycle ! Est-ce une crise d’ado que Richard va devoir gérer ?!

Vivès : Que Richard devra gérer, mais aussi Elorna. Nous n’aurions pas pu retrouver Adrian en un bel Aladin qui propose de merveilleuses inventions pour ses congénères. Non, c’est un gamin qui s’est pris plein de coups dans la gueule, et il ne veut plus qu’on lui en rajoute. Il est très content de retrouver Richard, mais cela ne se déroule pas comme ils le prévoyaient. Ce que j’apprécie dans l’écriture, c’est de se placer dans la peau des personnages : il n’y a aucun qui a raison ou tort. Pour prendre des références de Disney, j’avais beaucoup aimé la première partie du Roi Lion, mais l’attitude générale de Simba dans la seconde partie me semblait totalement artificielle. On n’a donc longuement réfléchi à trois sur l’attitude qu’Adrian devait adopter dans le second cycle.

Balak : À sa manière, Adrian est devenu un petit Richard.

Après dix ans de séparation, les retrouvailles de Richard et d’Adrian
composition des pages 198 et 201 de Lastman T7

Est-ce qu’il est important de discuter entre vous pour faire avancer le récit ?

Balak : C’est devenu notre façon de travailler : Bastien arrive avec une idée, puis on en parle et reparle pendant des jours, en la retournant dans tous les sens, jusqu’à ce qu’on en soit totalement convaincus deux jours avant de l’envoyer à l’éditeur.

Vivès : Plus on avance, plus on parvient rapidement à discerner les bonnes des mauvaises idées. C’est vrai que j’ai une idée le soir qui me paraît terrible, et je suis ravi de la partager le matin suivant, même si finalement, nous n’allons garder que 10% de l’idée originale. Sur un projet aussi conséquent, je ne n’aurais jamais pu mener seul cette entreprise.

Après trois années de travail, est-ce que vous ne ressentez pas une lassitude de vous être embarqués dans un projet aussi accaparant ?

Michaël Sanlaville : Il y a bien sûr de la fatigue physique, mais le fait que chaque nouveau chapitre apporte son lot de nouveautés nous donne de perpétuels coups de boost.

Bastien Vivès : De plus, comme les personnages ont évolué entre les deux cycles, les dessiner différemment nous procure aussi beaucoup de plaisir. Dans le tome 6, j’avais vraiment hâte d’attaquer le septième pour composer avec le personnage d’Elorna, qui est beaucoup plus posée.

Balak : Enfin, même si nous savons grosso modo où nous allons, nous sommes en permanence en train de nous surprendre. De semaine en semaine, nous dessinons de nouveaux personnages et de nouvelles situations, tel un constant renouvellement sur base de héros auxquels nous sommes maintenant profondément attachés.

Bastien Vivès : Je dois tout de même avouer que c’est la première fois que je suis vraiment fatigué dans mon activité professionnelle, mais c’est pour la bonne cause ! Je ne veux pas diminuer la cadence, car notre récit garde sa fraîcheur grâce à son rythme de parution. Même si c’était une sage décision, nous étions très frustrés de ne sortir qu’un seul album en 2015. Mais le prochain tome arrivera pour janvier 2016 !

Est-ce que le fait de ne pas avoir écrit la totalité des récits vous permet de maintenir ce plaisir sur la durée ?

Balak : C’est à la fois tripant et exténuant ! Tous les jours, toutes les semaines, tu te demandes comment tu vas aller jusqu’au prochain point de repère, tout en maintenant tous les fils des autres intrigues. N’ai-je pas oublié un élément qu’on a ajouté précédemment et qui contredit ce que je veux écrire ? Au détour d’une réunion, une situation se débloque. Puis, des personnages prennent alors une épaisseur inattendue, jusqu’à atteindre un moment où tu comprends ton héros dans sa globalité, avec ses qualités et ses défauts, et tu te régales à le laisser vivre sa vie sur la planche. Sans oublier que la rencontre avec un autre personnage crée alors de nouveaux étincelles !

Rien ne va plus au Royaume !

Comment est arrivée cette idée de transposer Lastman en dessin animé ?

Vivès : Polina est en voie d’adaptation pour un film, et ce même producteur Everybody On Deck nous a proposé de réaliser LastMan en animé ! Or nous venons du dessin animé, surtout Michaël et Balak, et nous voulions pas d’une animation à la française pour éviter de dénaturer l’univers de LastMan ! Déterminé, le producteur nous a alors demandé qui pourrait convenir pour porter ce projet, et nous avons demandé le réalisateur Jérémie Périn. On adore son travail, et on sait qu’il ne tombe pas dans la case de l’animation comme on l’entend en France actuellement. Il est inspiré par le Japon et les animés adultes. Le producteur l’a contacté et est revenu vers nous en nous annonçant qu’il était d’accord.

Balak : Nous connaissons le milieu de l’animation et de l’industrie française, nous savions qu’il y avait peu de chances que ce projet se finalise réellement. Nous avons donc écrit un pilote, sans concession, car nous nous sommes dits que si ce style pouvait passait, alors nous aurions l’espace de liberté nécessaire pour développer nos envies.

Vivès : Rien qu’un personnage qui fume représente un gros interdit dans l’animation. Mais nous voulions maintenir la qualité et le style auxquels nous sommes habitués.

Balak : À notre grande surprise, France Télévisions a accepté le projet, malgré le fait que les personnages jurent comme des charretiers, qu’on y trouve du sexe, de la violence, de l’humour mais aussi des éléments plus difficiles. Normalement, c’est typiquement le type de projet qu’on refuse, surtout avec l’argent du contribuable !

Vivès : Alors que c’était encore impossible il y a quelques années, nous vivons donc avec une génération qui a mûri et qui est prête : avec des producteurs qui rêvent de proposer de l’ado-adulte, et des réalisateurs qui ont fait leurs armes et peuvent porter ce type de projet à bout de bras.

Balak, Bastien Vivès et Michel Sanlaville, un trio en or.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Balak : Nous vivons l’alignement des planètes à laquelle on rêvait pendant qu’on faisait de la merde aux Gobelins… Pour porter ce type de projet, il fallait du courage et une vision ! Et nous avons eu beaucoup de chance de tomber sur des producteurs et des personnes à France Télévisions qui réunissent ces qualités. Comme notre éditeur de bande dessinée qui y a cru dès le départ ! On a juste eu la chance de tomber sur des mecs qui ont des couilles de la taille du Texas ! Cette conjonction a été possible car ils ont tous été enthousiasmés par le matériau de base, ce qui est assez gratifiant, mais dans le même temps, si le projet vient à capoter, cela signifiera que nous, nous sommes mauvais.

Vivès : On se met effectivement une grosse pression car tous les enjeux reposent sur nos épaules. Et en même temps, c’est plus facile de créer dans des conditions telles, où l’on sait qu’il n’y aura pas un petit malin qui peut bousiller le projet à la fin.

Balak : C’est tellement impensable et inespéré de voir ce fantasme d’animation prendre vie, que parfois je me demande si une guerre civile entre Marine le Pen et les djihadistes ne va pas remettre de l’ordre dans tout cela.

Le dessin animé "Lastman"

Pouvez-vous lever le voile sur la production du dessin animé ? Où en sommes-nous ?

Balak : Pour rappel, nous travaillons sur 26 épisodes de 13 minutes, qui évoque la jeunesse de Richard dans la ville de Paxtown. Nous travaillons avec sept scénaristes, dirigé par Laurent Sarfati, le comparse de Jérémie Périn le réalisateur, qui a lui-même co-écrit quelques scénarios, comme moi d’ailleurs. Nous voulons maintenir la cohérence avec les albums de bande dessinée afin que les différents univers se répondent. L’écriture de la série animée a d’ailleurs nourri les livres.

Vivès : Précisions que certains personnages principaux de la série ne sont d’ailleurs pas encore apparus dans la bande dessinée.

Balak : La série est écrite comme un feuilleton, avec des cliffhangers. Elle peut se regarder sans connaître l’univers de la bande dessinée, car elle porte la patte de Laurent et Jérémie, un Lastman sur lequel ils ont déteint : c’est plus sombre, j’espère que cela va traumatiser beaucoup de personnes ! (rires) Il y a aussi beaucoup d’humour !

Vivès : Grâce à l’animation, on exploite également des choses qui ne passent pas en bande dessinée, comme les transformations et les métamorphoses.

Balak : La diffusion hypothétique de deux épisodes par semaine sur France 4 est prévue pour la rentrée 2016. Nous sommes actuellement en pleine production : le design des personnages est finie, et nous avons déjà bien attaqué le storyboard. Les voix des personnages ont été enregistrées et nous sommes ravis de bénéficier de très bons comédiens. Un des personnages principaux de l’animé (il ne s’agit pas de Richard) sera joué par Vincent Ropion, la célèbre voix de Nicky Larson : je vous cache que nous sommes tous ultra-fans ! Vous retrouverez aussi Michel Elias, qui a fait la voix du Pumbaa dans Le Roi Lion.

Etude de personnage pour le dessin animé "Lastman"

Pratiquement, comment avez-vous écrit les scénarios de ces vingt-six dessins animés ? trois épisodes pour chacun des huit scénaristes ?

Balak : Non, pas du tout. Une fois de plus, nous sortons du canevas français, ici pour travailler à l’américaine. L’équipe de huit scénaristes dont je fais partie, s’enferme pendant une semaine. On commence par lancer toute une série de pitches, et on travaille chacun séparément dessus avant de nous retrouver et de tout mettre en commun. Dès que chaque épisode est globalement cerné, il est finalisé par deux scénaristes, mais on rebondit tous sur les idées des autres, afin de maintenir le fil conducteur entre les épisodes. Comme expliqué, Laurent Sarfati dirige l’ensemble de l’écriture, et pour ma part, je m’assure de la cohérence de l’animé par rapport aux personnages et à la bande dessinée.

Vivès : Rien n’aurait été possible sans le soutien initial de notre éditeur. Ce qui démontre qu’on peut aujourd’hui repousser les idées préconçues, et se réunir en atelier pour faire de la bande dessinée populaire d’aventures : les éditeurs sont actuellement prêts. De plus, nous nous rendons compte que des dessinateurs hyper-talentueux (bien plus que nous) n’arrivent pas exploiter les possibilités en solo : peut-être qu’en se réunissant, de nouvelles opportunités peuvent aussi s’offrir à eux ?

La Vallée des Rois a bien changé en dix ans...

Propos recueillis par Charles-Louis Detournay

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Lastman - Par Balak, Sanlaville & Vivès – KSTR

Toutes les illustrations sont issues du tome 7 de © Lastman, Balak, Sanlaville, Vivès - Casterman.

Lire également notre article : Albums, jeu, traduction US et dessin animé : Lastman revient en force !

À propos de Lastman, lire également :
- notre article introductif de la série
- les chroniques des tomes 2 et 4
- un article récapitulatif des 4 premiers tomes : Lastman : déjà plus de 800 pages d’aventure !
- les chroniques des tomes 5 et 6
- Les auteurs de Lastman crèvent tous les écrans
- Last Man s’anime !

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Bastien Vivès sur ActuaBD, ce sont des albums de bande dessinée :
- L’Amour
- La Guerre
- La Grande Odalisque (avec Ruppert et Mulot)
- La Famille
- Les Melons de la colère
- Pour l’empire
( avec Merwan Chabane & Sandra Desmazières)
- Amitié étroite
- Dans mes yeux
- La boucherie
- Polina
- Le goût du chlore
- Elles
dans un article consacré à la création du label KSTR

Et des interviews :
- « Je préfère les histoires que je raconte à la vraie vie » (mars 2012)
- "Grâce à la caméra subjective, j’ai pu me concentrer exclusivement sur la fille que je voulais dessiner" (mars 2009)
- « Je voulais expliquer comment on tombe amoureux » (août 2008)

Lire également l’interview de Didier Borg, éditeur de Lastman : "Il faut d’abord être juste dans l’histoire que l’on porte et dans la manière dont on la transporte en numérique ou sur papier."

Visiter la page Facebook de Lastman

Photo : CL Detournay

[1Ces éléments sont tirés du film Back to the Future 2, dans lequel Marty MacFly découvre le monde trente ans plus tard, soit le 21 octobre 2015.

Last Man ✏️ Bastien Vivès ✏️ Michaël Sanlaville ✏️ Balak
 
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3 Messages :
  • Comme souvent dans les planches de cette série,il manque un niveau de gris supplémentaire pour les densifier ,les expliciter,rendre la profondeur.Par exemples les cases avec les vaisseaux et les décors futuristes sont quasi illisibles par manque de contraste alors que c’est sensé,sauf effet volontaire, être l’essence même de la narration BD.
    C’est un mal récurrent de cette série ovationnée et fortement soutenue,non sans raisons,qui n’est jamais signalé:parce qu’un phénomène hype qu’il est de bon ton de trouver génial dès le départ,parfois même avant d’en avoir vu la première page,est forcément parfait et inattaquable ;les auteurs ont beau jeu de venir s’en plaindre,surtout avec toutes les portes qui s’ouvrent automatiquement,alors,en conséquence,et c’est tant mieux pour eux.
    Par contre ce qui est tout aussi récurrent c’est de voir l’excellent Michaël Sanlaville systématiquement mis au second plan de l’affaire,comme un second couteau,un simple exécutant.Alors qui a un talent assez incroyable ,avec un remarquable sens de la narration visuelle,un dynamisme épatant et un sacré coup de crayon,sans parler de sa judicieuse utilisation de la couleur.Bref c’est quelqu’un,quelqu’un à retenir,qui tire le projet vers le haut ;un peu trop noyé par le tourbillon de la hype que représente un Bastien Vivès ,étouffant mais incontestable charpente de ce projet qui sans lui n’aurait même pas le début de cette ampleur.C’est ainsi.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Charles-Louis Detournay le 29 octobre 2015 à  18:08 :

      Merci pour vos arguments.

      Pour les étayer, je me permets de contextualiser le cadre de ces rencontres avec les auteurs de Lastman. Je parle de recontres au pluriel, car ces articles sont recomposés de deux interviews. La première a été réalisé en février 2015, avec les trois auteurs, dans l’idée de la publier dans la foulée du tome 7.

      Comme ce dernier a été reporté, et que Balak & Vivès sont venus à la Fête de la BD de Bruxelles 4 jours après la sortie du tome 7, j’ai regroupé leurs propos. Si M Sanlaville semble donc avoir moins voix au chapitre, c’est lié à son absence lors de la seconde rencontre, pour raison personnelle.

      Je sors également aujourdhui d’une passionnante interview avec Ruppert, Mulot & Vivès pour Olympia. Après avoir longuement abordé cette actualité (le compte-rendu suit), j’ai eu l’occasion de discuter avec Bastien Vivès sans avoir connaissance de votre post.

      Je reprends quelques uns de ses propos, hors contexte : "Je suis toujours épaté de la maîtrise de Michaël Sanlaville. Il parvient à perpétuellemnt adopter la juste perspective, avec un oeil assuré et une facilité qui n’est pas à ma portée. Dès que vous avez une case avec une belle profondeur de champ, vous pouvez être certain qu’elle est due à Michaël si elle est réussie."

      J’en ai profité pour mentionner le sentiment de manque de profondeur pour ce démarrage de second cycle, ainsi qu’indiqué dans l’article : Bastien Vivès a en effet convenu qu’il fallait bien poser les bases des nouvelles intrigues pour les développer.

      Concernant le niveau de gris, il y a toujours matière à amélioration, mais je suppose que votre remarque se place en perspective des planches qui sont en vis-à-vis ?

      Pour ma part, le rendez-vous est pris pour ce tome 8, en attendant qu’il soit au moins aussi bon que l’envolée du cycle précédent.

      Répondre à ce message

      • Répondu le 30 octobre 2015 à  00:06 :

        Sanlaville, au passage, excellent dans Fluide.
        La relève...

        Répondre à ce message

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