Cette mutation semble être motivée par la volonté de l’éditeur Soleil de s’offrir un mensuel où ses productions seront régulièrement publiées et mise en avant (d’où la reprise du slogan maison), tandis que le rédactionnel habituel de BD Mag continuerait de s’y développer en toute indépendance au travers d’angles, nous dit le rédacteur en chef Hervé Loiselet, un peu différents. Nous sommes curieux de voir comment la formule éditoriale envisagée va échapper à la tentation de devenir un house organ.
Pourtant, dans ce dernier numéro, les rédacteurs du journal avaient poussé les feux. Uderzo est soumis à la question par Christian Marmonnier, le désormais notoire co-auteur de « Métal Hurlant, la machine à rêver ». Il laisse la place aux interviews, parmi d’autres, de William Vance, d’Hermann, de Jacques Martin, de Binet, de Conrad, de Philippe Buchet, de Charles Masson, de Guarnido, excusez du peu...
Le dialogue métissé sur les mangas et la BD franco-belge se poursuit avec les analyses du critique de BD Gilles ratier, auteur chaque année d’une précieuse comptabilité sur la production annuelle de BD (ça y est, nous dit-il, les mangas ont dépassé le cap des 45% des albums produits cette année), de Paul Gravett, mais surtout de Dominique Véret qui réagit à l’urticaire anti-manga du dernier Astérix : « Je pense malheureusement, dit-il, qu’Albert Uderzo dit tout haut ce que beaucoup de gens dans le milieu de la BD pensent tout bas des mangas. » Et d’espérer que l’on ne retiendra d’Astérix que « l’ouverture d’esprit et la capacité de se moquer sans méchanceté » plutôt que ce dernier album qui se signale par sa « peur inutile » et son « aigreur » face à un phénomène, les mangas, qu’il a des difficultés à appréhender.
Le magazine qui passe de bimestriel à mensuel nous réserve donc sa nouvelle mue pour Angoulême.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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