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Batman : Année 100 - Par Paul Pope - Urban Comics

Par Aurélien Pigeat le 4 juillet 2016                      Lien  
Un batman, au milieu du XXIe siècle? C'est ce que nous propose Paul Pope, le Wonder Boy du comics d'aujourd'hui. Une manière de revister le mythe dans un environnement futuriste, dystopique, à la limite du cyberpunk. Et même si l'épisode ne manque pas de susciter un certain sentiment de frustration, force est de constater que l'exercice est plutôt réussi.
Batman : Année 100 - Par Paul Pope - Urban Comics
La légende urbaine, à travers des caméras de surveillance
© DC Comics

2039, Gotham City. Une mystérieuse chauve-souris humanoïde sème la terreur, s’opposant à la fois aux malfrats et aux forces de l’ordre. Certains parlent d’une légende urbaine du siècle dernier, largement oubliée, qui referait ainsi brusquement surface. Mais, étonnamment, rien dans les archives du GCPD à son sujet. Et tandis que les services fédéraux court-circuitent la police de Gotham sur un crime dans le métro de la ville, le mystère s’épaissit.

Avec Batman : Année 100 Paul Pope signe une mini-série récompensée en 2007 par un Eisner Award manifestement mérité. Sa manière de revisiter le mythe de Batman tient autant de la démarche initiale de Frank Miller dans The Dark Knight Returns que d’un retour aux origines du personnage, dans une sorte de relecture de toute son histoire depuis sa création en 1939.

Le parti-pris, habile et stimulant, embarque le lecteur dans une aventure pourtant située dans un cadre lui totalement nouveau, futuriste et dystopique. Dans celui-ci, la collusion entre pouvoirs politique, économique et militaire menace plus que jamais la vie des concitoyens de Gotham. Et Batman devra réellement payer de sa personne pour surmonter cette opposition.

Un Gordon du futur, très semblable à son aïeul
© DC Comics

Se déploie alors un jeu entre effets d’échos manifestes, notamment dans le personnel qui gravite autour du héros, batfamily réévaluée, et décalages, nombreux et subtiles, qui modifient la donne et procurent à l’histoire son originalité. Là dessus, le dessin nerveux, presque dérangeant, de Paul Pope instaure la dose de tension et de terreur auquel le récit carbure littéralement.

Demeure toutefois un dénouement qui pourra frustrer, porte de sortie peut-être un peu facile. Une adversité volontairement peu personnifiée - puisque c’est un système que combat le héros - mais qui paraîtra anecdotique au moment de résoudre l’action. Et des mystères autour de l’identité de Batman, cultivés tout au long de la lecture, en fin de compte sans réponse autre que symbolique. Pour apprécier pleinement, il faut aimer les fins ouvertes...

L’édition d’Urban Comics adjoint au récit qui donne son titre au recueil trois autres histoires, courtes, toujours de Paul Pope, et proposant d’autres variations autour du Chevalier Noir. Notamment une version intitulée Batman Berlin, premier travail de Paul Pope sur le super-héros. Avec un personnage juif, à Berlin, en 1939, l’auteur offre là une recomposition vraiment étonnante !

Incarner la terreur, première règle pour Batman
© DC Comics

(par Aurélien Pigeat)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 978-236577883

Batman : Année 100. Par Paul Pope. Couleur José Villarrubia, Ted Mckeever et James Jean. Traduction Thomas Davier. Urban Comics, collection DC Deluxe. Nouvelle édition le 3 juin 2016. 272 pages. 22,50 euros.

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