Batman Detective T3 : La Ligue des Ombres - Par James Tynion IV - Marcio Takara & Christian Duce - Urban Comics

Dans ce troisième opus de la saga, l’élément phare de l’intrigue se nomme Cassandra Cain, alias "Orphan", combattante experte en arts martiaux, fille de David Cain qui fut l’assassin de la trafiquante d’esclaves "Maman". Cassandra, bien qu’experte en assassinat, vit pourtant fort mal sa condition sur le plan psychologique, si bien qu’elle imagine des fantômes, des ombres errantes, qui la traquent sans relâche. Des figures chimériques qui lui pourrissent l’existence et qui la ramènent incessamment face à ses doutes.

Ballerine dans l’âme, Cassandra Cain s’adonne aussi à son art et réplique ses chorégraphies lorsqu’elle exécute ses basses besognes. Un passé troublant, une inquiétude comportementale, qui vont la pousser à se libérer de ses chaînes...

James Tynion IV régale et place équitablement ses pions sur l’échiquier. Il questionne sur la condition humaine et, dans ce cas-ci, au travers de Cassandra Cain, quant à ses motivations de tueuse, mais essentiellement sur ce qui se cache autour de ses crimes, et ce qui pourrait lui permettre de changer sa vision des choses. Conservons-nous les tares de nos ancêtres, nos parents, par occurrence, reproduisons-nous schématiquement leurs erreurs ? James Tynion IV décortique l’identité profonde de son héroïne et la pousse dans ses retranchements.

Hormis Cassandra Cain, l’auteur exploite également de manière efficace un autre protagoniste d’envergure : "Ra’s Al Ghul", le leader et fondateur de la Ligue des Assassins, prêt à en découdre avec Batman. Un Batman qui d’ailleurs ne joue pas une place prédominante, laissé à plus d’une reprise en retrait. Et c’est tant mieux ! Cela permet aux figures secondaires de prendre leurs marques et de laisser sa chance à tout le monde !

Aux manettes de la qualité graphique, nous retrouvons un éventail d’artistes, dont le trait diffère d’un chapitre à l’autre. Christian Duce resplendit : très présent lors des plans rapprochés, ainsi que pour les séquences d’action, il a su tout au long des pages déployer sa créativité. Marcio Takara monopolise plusieurs chapitres, tout en jouant dans un autre registre, plus sombre, avec des couleurs moins acidulées, voire ternes par moments. Nous retiendrons également le travail artistique d’Alvaro Martinez, qui s’affirme par une dextérité phénoménale, bien que n’apparaissant que sur un chapitre ne comportant que peu de pages au final.

La suite de ce récit paraîtra prochainement avec Batman Metal T1.

©Marcio Takara / Urban Comics