Le sentiment de se situer dans un tome de transition s’impose en effet fortement à la lecture des diverses aventures offertes dans ce quatrième - sur six - volume de No Man’s Land. Si les comparses du Chevalier Noir - Azraël, Robin, la nouvelle Batgirl - se voient offrir, tour à tour, leurs moments de gloire, la montée en tension semble surtout destinée à préparer, dans chacune des situations, la suite.
De même, plusieurs vilains, tels Bane, Killer Croc ou Freeze, effectuent leur grand retour et fourbissent leurs armes. À l’inverse, hormis le Pingouin, on entend nettement moins parler de ceux qui tiennent la ville depuis le cataclysme, sans doute dans la perspective du final de l’événement.
Toutefois, ce volume réserve son lot de grands moments mettant en scène héros et vilains, et présente par ailleurs deux intérêts particuliers, voire majeurs.
Tout d’abord, plusieurs aventures continuent à explorer les conséquences économiques et sociales du chaos engendré par le séisme. Après la question du contrôle des territoires et des échanges des produits de première nécessité, on en arrive à des enjeux non moins importants mais plus subtils, notamment liés à des ressources comme l’énergie.
Ainsi, Batgirl devra défendre une station-service dont les réserves d’essence doivent permettre d’alimenter l’hôpital. De son côté Batman se met en quête d’un mystérieux samaritain apprenant aux populations à filtrer l’eau, évidemment menacée par ceux qui ont fait de celle-ci leur fond de commerce. Enfin, la maitrise de l’alimentation en électricité de certains quartiers fait l’objet de plusieurs aventures.
En outre, et c’est ce qui distingue le plus ce volume, Harley Quinn fait son entrée en scène dans le comics à l’occasion de No Man’s Land. Le personnage inventé par Paul Dini et Bruce Timm pour la série animée de 1992 intervient là d’abord dans un épisode spécial, scénarisé par Paul Dini, qui permet de présenter la folle psychiatre au lecteur. Elle apparaît ensuite aux côtés du Joker, dans un séquence loufoque au cours de laquelle le clown prince du crime tente de se faire élire comme nouveau gouverneur de Gotham alors même qu’il ne gouverne plus ses propres sentiments !
D’emblée formidable d’énergie et de décalage, Harley Quinn, qui a depuis connu une grande et belle carrière au sein des publications DC, dynamite les intrigues auxquelles elle se trouvent mêlées. Ne serait-ce que pour découvrir les circonstances de son introduction dans l’univers comics de Batman, ce nouveau tome de No Man’s Land mérite d’être lu.
(par Aurélien Pigeat)
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Batman - No Man’s Land T4. Collectif. Traduction Alex Nikolavitch. Urban Comics, collection "DC Classiques". Sortie le 03 avril 2015. 352 pages. 28 euros.
Contient : Robin 68-70, Shadow of the Bat 89-90, Batman 569-570, Detective Comics 736-737, Legends of the Dark Knight 121-122, Harley Quinn 1, NO MAN’S LAND Secret Files 1, Azrael 58. Table des matières du volume visible dans le port-folio de l’article.
Lire les chroniques de :
Batman - Cataclysme
Batman - No Man’s Land T1
Batman - No Man’s Land T3
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