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Batman : "Year One" – Par F. Miller & D. Mazzucchelli – Panini Comics

Par Mathieu Drouot le 4 novembre 2010                      Lien  
Ce classique par excellence du comic-book raconte le retour sur les origines et la première année d’activité du super-héros de Bob Kane et Bill Finger. Formidablement orchestré par Miller et Mazzucchelli au sommet de leur art, ce comics redéfini le personnage et a inspiré de nombreux auteurs dont le cinéaste Christopher Nolan.

En 1985, DC comics remarque que sa sainte trinité Superman, Wonder Woman et Batman a pris un méchant coup de vieux et que les ventes s’en ressentent. Il est largement temps de les dépoussiérer. Si la chose semble aisée et largement nécessaire pour les deux premiers, Batman pose problème. Comment toucher au bonhomme et sa dramaturgie sans tout casser ?

Il suffit de faire appel à Frank Miller. Le "scénariste messie", considéré comme le plus doué de sa génération. Celui qui, déjà avec Mazzucchelli, avait révolutionné Daredevil, jusqu’alors personnage mineur de Marvel pour en faire l’un des super-héros le plus populaire et profond d’aujourd’hui. Celui qui, dans The Dark Knight, avait vieilli un Batman mis face à un monde futuriste ultra-violent dans lequel il ne trouvait plus sa place. Celui qui oriente toutes ses histoires vers un monde brutal et sombre à l’attention d’un public plus adulte.

Batman : "Year One" – Par F. Miller & D. Mazzucchelli – Panini Comics

Ici, c’est ainsi la jeunesse du héros qui est mis en lumière. Le récit suit la première année d’activité de Bruce Wayne sous le masque du justicier. Face à une ville vérolée à tous les niveaux par la pègre, le héros va essayer de faire la différence. Au fil des mois, il commet ses premières erreurs, devient l’ennemi public n°1 et va trouver un précieux allié auprès du commissaire Gordon.

Dans l’optique de réorienter la franchise du côté du roman noir plutôt que l’action pure ou la farce kitch, l’ensemble est extrêmement réaliste et s’inscrit pleinement dans le polar. Gotham City est plus sombre que jamais et les super-vilains excentriques ou fantastiques sont évacués tout comme les sidekicks encombrants tels que Robin ou Batgirl destinés au jeune lectorat.

La finesse du trait de Mazzucchelli suit cette logique. Les couleurs criardes laissent la place aux différentes teintes de gris et aux pastels pour une ambiance nocturne enivrante. Par ailleurs, le style peu exubérant fait écho aux débuts graphiques du personnage avec en prime un retour au costume original imaginé par Bob Kane.

Ce comics, encensé par la critique et considéré comme l’un des meilleurs sur le personnage, a bien sûr engendré de lourdes répercussions sur les futures approches du super-héros. Parmi celles-ci, nous pouvons notamment citer Batman Begins de Christopher Nolan qui reprend l’esprit et de nombreux aspects de cette histoire.
batman_year_one_mazzucchelli_novembre_2010

(par Mathieu Drouot)

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9 Messages :
  • BATMAN YEAR ONE est paru en quatre numéros en 1986-87. Il est regrettable que le nom de la coloriste remarquable (et dont le travail est remarqué par le chroniqueur !) soit absent de la chronique : LYNN VARLEY est aussi la compagne de Dave Mazzucchelli. L’économie de la ligne fait penser à Alex Toth. Ce n’est pas un hasard.

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    • Répondu par la plume occulte le 4 novembre 2010 à  15:17 :

      Lynn Varley était plutôt la femme de Frank Miller(ils ont divorcé en 2005).Elle est de plus sa coloriste attitrée sur plusieurs des ses travaux(300,Ronin,Elektra lives again...).

      En plus d’être une coloriste multiprimée ,elle est aussi peintre.

      N’en déplaise à certains,le grand Mazzucchelli on l’a vu sur Batman et surtout sur Daredevil ;c’est à dire durant sa période mainstream où sa narration est à son sommet.Sur Asterios Polyp,il tire plutôt vers l’exercice de style quoi qu’on en dise ,et c’est même parfois un peu vain. Trop convenu dans la recherche pas assez spontané.

      Ha surtout surtout,la coloriste de Batman:Year One c’est la peintre Richmond Lewis, qui a aussi œuvré sur le IRONWOLF de Mignola et de l’exellent P.Craig Russell.

      Richmond Lewis qui a aussi accompagné Mazzucchelli sur son Rubber Blanket.

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    • Répondu le 4 novembre 2010 à  16:49 :

      Au fait, les couleurs sont l’oeuvre de Richmond Lewis, Lynn Varley étant la compagne de Frank Miller.

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  • Ce comic est un pur chef-d’oeuvre, la narration, les dialogues et le graphisme en font un diamant ciselé avec précision. Si il n’y a qu’une BD à avoir concernant Batman, c’est celle-ci.

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    • Répondu le 5 novembre 2010 à  09:51 :

      Si je dis que je trouve le dessin comme les couleurs hideux, vais-je être insulté ?

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      • Répondu par la plume occulte le 5 novembre 2010 à  13:42 :

        Le dessin du Mazz est conçu et pensé pour être vu/lu en noir et blanc.La couleur n’est là qu’à des fins commerciales,c’est plus vendeur tout simplement.

        Comme souvent -et c’est dramatique pour les auteurs de ce type au style pictural-,elle recouvre la narration ,change l’expérience de lecture et fini par raconter une autre histoire que celle que le dessinateur/encreur a voulu dans son noir et blanc- et encore ici ce n’est rien,pendant longtemps dans les comics, on a utilisé un code de juste 64 couleurs posée en aplat, sans dégradés.Des couleurs souvent criardes étalées au pas de charge-...

        ON TOUCHE LA A L’ESSENCE MEME DE L’ART DE LA BD.

        Et depuis la généralisation de la couleur informatique c’est encore pire,le coloriste a complètement pris le pouvoir.

        Il y aurait énormément à dire sur tout ça...

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        • Répondu le 6 novembre 2010 à  18:00 :

          Pour les nostalgiques du Mazzucchelli de la période Daredevil,il a un "continuateur" plein de talent:le discret et humble Lee Weeks.

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          • Répondu par Fred Poullet le 8 novembre 2010 à  16:28 :

            Dans cette lignée de dessinateurs, leur maître étant l’insurpassable Alex Toth que Mazzuchelli essayait de toucher à cette épopque, il y a le très très doué John Paul Leon.

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        • Répondu par jije le 9 novembre 2010 à  17:09 :

          C’est, ma foi, vrai dans la plupart des cas, mais pas dans celui-ci. Les couleurs sont de la propre compagne du dessinateur et collent parfaitement au dessin. Il ya cependant deux editions, le comicbook original, avec la palette restreinte et le TPB avec le travail direct de la coloriste, peut-être n’avez-vous pas vu que le premier.Bien sûr ces couleurs sont loin du code hergéen comme des couleurs photoshop de chez Soleil, il faut apprécier.

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