Premier point qui fâche : la confusion faite, assez maladroite, entre deux phénomènes physiques n’ayant pas grand rapport. Phénomènes piliers de l’intrigue qui, de fait, branle sous sa prétention.
Dr. Manhattan, incarnant un dieux né de la physique, se voit réduit à essayer de nous perdre dans un déballage d’énormités sur le sujet. L’ouvrage y perd autant en intérêt qu’en crédibilité.
C’est d’ailleurs le problème principal de ce comics : on a beau avoir droit à un joli dessin et à de jolies phrases toutes faites, il n’en reste pas moins que cela ne raconte pas grand chose, le propos s’appuyant par trop sur son statut d’œuvre annexe.
On s’en trouve donc réduit à suivre une intrigue pompeuse visant à construire une sorte d’analyse des événements de Watchmen à grand renfort de paraphrases de l’œuvre originale.
Autre défaut : le récit se construit sur les éléments les plus avancés du scénario de Watchmen. Il est entièrement pensé comme un cadre pour Watchmen et certains points — importants— sont donc considérés comme acquis par le lecteur. On a vu mieux pour bâtir un récit clair...
L’histoire se conclut après la fin de Watchmen, en la paraphrasant complètement, sans pour autant en expliquer les tenants et les aboutissants. Les lecteurs qui n’auraient pas lu l’œuvre originelle seront ravis de ne rien y comprendre. Toutefois cette fin a le mérite d’illustrer les derniers mots de Dr Manhattan issus du chef d’œuvre de Moore & Gibbons : une conclusion paresseuse, à l’image de ce tome.
(par Vladislav JEDRECY)
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