Jiro a un don particulier : outre le fait de maîtriser quelques techniques ninjas, enseignées par son grand-père, il sait également communiquer avec les animaux. Comprendre leurs langages et entretenir de réelles conversations avec eux. Ce qui n’est pas sans conséquence car il est en quelque sorte devenu leur protecteur.
C’est dans ce contexte qu’il recueille Rago, un chat noir blessé, qui s’avère être en fait un "Mononoke", un démon surpuissant pourchassé à la fois par les démons qui l’ont libéré de sa prison pour l’utiliser comme arme contre les humains, et par une milice secrète de ninjas, ceux-là mêmes qui séquestraient Rago pour l’empêcher de nuire. Et comme si cela ne suffisait pas de se retrouver au milieu de ce conflit millénaire, le jeune reçoit une blessure qui aurait pu être mortelle si Rago n’avait pas fusionné avec lui, le mêlant de ce fait à sa destinée et faisant de leur duo une arme atypique.
Voici un nouveau concept mêlant ninjas et créatures du folklore traditionnel japonais qui démarre sur de bonnes bases. Le héros, un brin rebelle sans être infaillible - c’est encore à ce stade un apprenti ninja - se révèle attachant. Les protagonistes qui gravitent autour de lui, bien qu’assez archétypaux dans leur caractérisation, manifestent un certain charisme, à commencer par la figure du grand-père, remarquable.
Le trait de Tsuyoshi Takati, globalement plutôt fin et soigné, adopte une forme plus épaisse et marquée lorsque pouvoirs et monstres sont de la partie. Un contraste intéressant qui permet à ce titre pour l’heure classique - Black Torch s’inscrit dans la production shonen de Shueisha, provenant du magazine Jump Square - de se démarquer du reste de la production. De quoi ménager une bonne entrée en matière pour ce manga.
(par Marc Vandermeer)
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