Rien ne lie ces deux paumés : une comédienne en galère, courant après les castings et galopant au même rythme entre les petits boulots ; un fils à papa qui nage dans l’opulence, imbu de lui-même, totalement insupportable.
Pour l’une, l’espoir réside dans un éventuel engagement avec un salaire décent, pour l’autre, 18 ans, la fête, et un règlement de comptes avec son père si riche et si absent. Il vont se rencontrer, mais seulement dans les dernières pages. Et pas comme prévu...
Pour les lecteurs de Au Revoir Monsieur, au ton similaire, Bonne nuit les petits paraîtra familier. Un ton, une couleur, un style rentre-dedans, très fluide, une narration menée avec brio. Et aussi des personnages plutôt antipathiques. À peine si, ici, Jeanne l’actrice est émouvante. Pas de pitié en revanche pour Fabrice le rejeton de millionnaire, puant du début à la fin.
Olivier Mau, tout en chargeant le tableau dans sa description croisée, ménage la surprise finale. En dressant un canevas sombre, annonçant le drame, il provoque une attente, celle d’un final qu’on imagine tragique. Mais bien malins ceux qui auront deviné ce qui se passe entre les pages 78 et 80...
Une BD noire à chute diablement efficace, et la découverte d’un jeune graphiste, Stéphane Lenglet, qui commence bien son C.V. !
(par David TAUGIS)
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