Five Points, Manhattan. Alors qu’une grève s’annonce sur le chantier de Mulbury, le patron dépêche une bande de voyous pour dissuader les ouvriers de suivre leur leader syndical. L’affrontement est immédiat, violent, sans retenu, et entraine avec lui tout le quartier et les différentes communautés qui le composent. Dans un tourbillon de coups, qu’ils soient de poing, de pieds, de force ou même en douce...
On retrouve dans ce Bowery Boys une sorte de version comics du célèbre film de Martin Scorsese Gangs of New York. Si l’histoire n’est évidemment pas la même, le cadre dépeint est similaire, et l’attrait pour cette face sombre de l’histoire de New York ,et la violence terrible qui la caractérise, semble partagé. De ce point de vue, le one shot de Cory Levine, Ian Bertram et Brent McKee présente un intérêt indéniable, d’autant que l’intrigue accorde une dimension politique forte à l’action.
Reste que l’ensemble demeure très caricatural dans la caractérisation des personnages et dans la peinture des actions. Ainsi, le patron corrompu apparaît nécessairement obèse, se gavant sur le dos d’un petit peuple qui crève de faim, et prêt à sacrifier sa famille, au sens propre, sur l’autel des bénéfices financiers à réaliser. Cela manque de nuance, de profondeur et même d’ampleur du fait d’un caractère en fin de compte très précipité du récit. Restent des scènes d’action qui offrent de véritables déferlements de violence et remplissent de fait leur fonction. Mais quant à ce qui a motivé ces scènes et quant à l’horizon qu’elles ouvrent, on reste sur notre faim.
(par Aurélien Pigeat)
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