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Cabanes & Headline : « Nous avons adapté Manchette à la machette ! »

Par Morgan Di Salvia le 13 octobre 2009                      Lien  
{La Princesse du sang}, dernier roman inachevé de {{Jean-Patrick Manchette}}, devait marquer le début d’un cycle de thrillers géopolitiques particulièrement ambitieux. {{Doug Headline}} et {{Max Cabanes}} viennent d’en entamer l’adaptation pour la collection {Aire Libre}. Fidèle et percutant, le duo donnera une conclusion à ce roman maudit en 2010.

Pourquoi avoir choisi d’achever La Princesse du sang en bande dessinée ?

Cabanes & Headline : « Nous avons adapté Manchette à la machette ! »
Fait rare pour un écrivain de romans noirs
Manchette a eu droit à l’ édition d’une anthologie chez Gallimard

Doug Headline : Le point de départ est justement qu’il s’agit d’un roman inachevé, bien que beaucoup de travail avait déjà été accompli par mon père. Il existe d’ailleurs deux ou trois versions différentes du texte, qui courent jusqu’à environ la moitié du roman. Il était en train d’écrire son manuscrit définitif quand il est décédé en 1995. Si le texte n’était pas terminé, il avait quand même brouillonné suffisamment de notes pour atteindre la fin de cette histoire. Une partie de ces notes est publiée dans le volume Quarto sur Manchette qui est paru chez Gallimard en 2005. On retrouve ses recherches, des indications sur comment aller au bout de l’histoire,… C’était un roman sur lequel il a planché pendant longtemps puisqu’il a commencé en 1989, et qu’il a continué à travailler dessus jusqu’à sa mort. Le fait que La Princesse du sang soit un roman inachevé nous permettait d’extrapoler tout en ayant une ligne de conduite ferme, puisque Manchette était très précis dans son travail préparatoire. Dans le même temps, ça nous donnait aussi la liberté nécessaire pour apporter notre version de l’histoire. En restant à la fois près de ce qui existait, tout en y donnant de la valeur ajoutée. Enfin, cette bande dessinée est aussi née de ma tristesse et de ma frustration que le roman n’ait pas été achevé.

Avez-vous proposé le projet à différentes maisons ?

Headline : Non. C’est un projet qui a vu le jour sous l’œil bienveillant de José-Louis Bocquet, que j’avais rencontré il y a presque 30 ans lorsque nous travaillions tous les deux à Métal Hurlant. Nous sommes restés amis depuis cette fameuse époque. Un jour, il est venu me demander si je n’avais pas un projet, peut-être sur la base de Manchette, pour la collection Aire Libre dont il était devenu l’éditeur. Je lui ai répondu que l’évidence c’était La Princesse du sang. Je trouvais que le matériau de base, ce côté aventure planétaire, thriller qui passe par une multitude de pays était en phase avec la ligne romanesque d’Aire Libre. C’est une collection qui respire. On peut bénéficier d’une grande pagination, du grand format, de belles couleurs. Ca permettait d’aller vers l’aventure. La Princesse nous offrait vraiment un terrain d’action assez vaste, inversement, ou plutôt différemment de ce que Jacques Tardi avait pu faire sur Le Petit bleu de la côte ouest, plus connoté polar et qui se prêtait bien au noir et blanc.

La Princesse du sang
© Cabanes - Manchette - Dupuis

A ce sujet Max, comment met-on en images les mots de Manchette quand on connaît l’imposante interprétation qu’a déjà livrée Tardi…

Cabanes : J’ai droit à un joker ?

Headline : Dès la première question !

Cabanes : Et bien, c’est la question qui tue ça ! Qui n’admire pas Tardi ? Mais bon, je ne suis pas non plus un auteur en culottes courtes ! Donc, c’est évident, il a fallu que je me débarrasse d’entrée de ce genre de complexe. D’ailleurs, en soi, le seul fait d’avoir à adapter Jean-Patrick Manchette, c’est déjà largement assez lourd !

Headline : Je pense qu’on s’est vite débarrassé de la « comparaison » avec Jacques Tardi, parce que tous les autres livres de Manchette sont vraiment des romans noirs, contemporains, dans un univers moderne et occidental,… La Princesse du sang est situé dans les années 40 et 50, c’est un récit d’aventure, avec de l’exotisme, des décors extérieurs, beaucoup de scènes dans la jungle, des choses où Max pouvait trouver une autre façon de se rapprocher de Manchette que celle qu’a adoptée Tardi. Mon premier travail a été de le mettre en confiance. Je pense qu’on ne peut pas réellement penser à une comparaison, car les matériaux sont tellement différents…

Cabanes : Au bout du compte, il y a un ingrédient très simple qui décomplexe celui qui entreprend un tel travail, c’est que ça se passe en majorité à Cuba. Je vois mal Tardi faire de la forêt cubaine. Je ne dis pas qu’il ne l’aurait pas fait, de toutes façons je pense qu’il peut tout faire, mais il me semble que ça n’est pas réellement son contexte. Adapter Manchette, ça n’est pas rien mais c’est un cadeau. Je l’ai fait sans peur, en prenant ça comme une grande chance.

On retrouve énormément de dialogues qu’on a pu lire dans le manuscrit du roman, cette fidélité était, je suppose, une condition sine qua non de l’adaptation ?

Headline : Oui. Nous avons travaillé sur la base d’un scénario de film que j’avais tiré du texte inachevé. Je voulais conserver le maximum du roman. Y compris les dialogues. Pour moi c’était un des éléments indispensables, parce que c’était constitutif de ce qui avait fait l’attrait des œuvres de Manchette en général et de celle-là en particulier. C’était notre défi. Nous voulions être fidèles, tout en apportant quelque chose de différent, mais on ne voulait bien sûr que de la plus-value. Ne rien enlever par rapport au plaisir que pouvait apporter la lecture du roman.

Il a des échos très précis entre la bande dessinée et le roman...

Cabanes : C’est vrai que pour rester dans l’esprit de Manchette, idéalement on ne peut rien ajouter et rien enlever. C’est un puzzle très méticuleux. D’ailleurs adapter cela en 150 pages de bande dessinée c’est un peu une gageure. Qu’a-t-on omis ? Pratiquement rien.
Ca enlève de l’appréhension de se dire que, quand on part de l’œuvre d’un auteur tellement énorme, on a plus qu’à suivre sa trace. Là, a fortiori, j’ai pris la rampe Manchette et je me suis laissé guider. Rien qu’en étant un bon artisan, on est sûr de faire au minimum quelque chose d’intéressant.

Détail de la planche 1
© Cabanes - Manchette - Dupuis

La séquence du prologue est particulièrement percutante. On a l’impression qu’il y a eu une envie de mettre les points sur les « i », d’estomaquer le lecteur, avant d’entrer dans le vif du sujet, et la partie où le verbe est beaucoup plus important…

Headline : Le système qu’on a adopté pour cette scène d’ouverture, c’est de commencer par quelques petites phrases du roman, pour donner le ton. C’est exactement le reflet de ce qui est dans le livre, on a conservé telle quelle cette séquence extraordinaire du bouquin. C’est pour ça que ça marche bien. Je pense que Max a fait un superbe découpage : on n’a pas besoin de dialogues, c’est quasiment du cinéma muet.

Cabanes : Toutes les indications sur la marche à suivre picturalement sont données par Manchette dans le roman. Il écrit à un moment donné, je ne le cite pas mot pour mot, : « Toute cette scène de violence, n’a fait comme bruit que le semblant d’un massicotage [1] d’un bottin de feuilles de papier. » Ce genre de description pour définir le bruit d’une scène de violence, c’est extraordinaire ! Je n’avais jamais lu ça sous la plume de quelqu’un d’autre. Pratiquement pas un bruit à part les « stomp » des silencieux des flingues : c’est tellement fort de traduire un tel moment de violence par aucun bruit, aucun cri de souffrance ! Pour moi c’était un démarrage d’album faramineux !

Un extrait de "La Princesse du sang"
© Cabanes - Manchette - Dupuis

Le roman est extrêmement ambitieux, il y a des éléments qui relèvent du roman noir, de l’espionnage, de l’histoire politique assez précise. Comment avez-vous procédé pour tirer la quintessence d’une histoire aussi riche ?

Headline : C’est là où l’on a été obligé de faire un peu de gymnastique acrobatique. Il y a dans le texte du roman et dans le projet qu’il débutait [2] le regard extrêmement politique de Manchette. Avec ce cycle de romans, il voulait montrer comment s’opéra le retournement des espoirs de révolutions et de changement de société pour qu’on en arrive aux années 1990 ; leur basculement vers l’ordre réactionnaire et le naufrage de ces espoirs. Aujourd’hui on est confronté à un peu près la même chose que Manchette l’était dans les années 1975-1980. C’était une société européenne de droite dure avec des valeurs capitalistiques et marchandes très violemment exprimées, avec beaucoup de souffrance sociale. Nous étions forcément tributaire de cette vision. En bande dessinée, comme en cinéma, tout ce sous texte il faut le faire sentir, mais sans envahir le terrain de la narration par une multitude de références. Ce qu’il faut faire selon moi, c’est garder suffisamment de points d’appuis pour ne pas perdre le sens d’une vision politique des choses. Dans La Princesse du sang, se croisent toute une série de soulèvements qui ont lieu simultanément : le début de la guerre d’Algérie, le soulèvement hongrois de 1956 à Budapest, la deuxième tentative fructueuse de Fidel Castro pour prendre le pouvoir à Cuba, la création du Canal de Suez… Entre 1954 et 1957, le monde est en mouvement, il se passe énormément de choses à la fois. Un des moyens de le montrer était de changer de décor, de faire voyager ces personnages d’un bout à l’autre de la planète.
Je pense que si Manchette avait continué le cycle, il aurait creusé cette idée de basculement d’un espoir révolutionnaire vers une contre-révolution. Mais bon, notre choix était de ne pas être trop littéraire dans le sens, ne pas avoir un trop gros volume de texte. Inversement à ce qu’à fait Tardi sur Le Petit bleu, où il a utilisé des passages entiers du texte du roman.

Max, dans votre dessin, si on est un lecteur attentif, il y a beaucoup d’indices… C’est truffé de petites références, on voit un roman de Dashiell Hammett, des inscriptions FLN sur les murs,… Toutes ces petites images dans les coins qui permettent de garder l’esprit et d’alléger le texte…

Cabanes : Exactement. De toute façon, c’est presque une lapalissade de dire que le dessin retire au texte et inversement. Il ne faut jamais faire doublon ! Sauf pour faire une figure de style, mais comme en écriture, je pense qu’il ne faut pas en abuser, mais le faire à bon escient.

Doug Headline et Max Cabanes à Bruxelles
en octobre 2009

Marc Villard nous confiait récemment, qu’il y avait aujourd’hui peu de gens qui s’attaquaient au polar en BD en réfléchissant au corpus, aux codes du roman noir, tel qu’ont pu le faire Manchette et les gens de sa génération. Tout compte fait, il y a assez peu d’espaces pour publier du noir en bande dessinée. Qu’en pensez-vous ?

Headline : Je pense qu’il y a tout de même des choses intéressantes qui se font sur ce plan-là, mais il faut se souvenir que c’est un genre qui a été largement exploité dans le passé. Actuellement ce créneau est bien occupé par la littérature pour le public plus adulte, et par le cinéma et la fiction télévisée pour le public plus jeune : c’est moins évident de trouver la façon de le faire en bande dessinée. Il y a aussi une question générationnelle. Des genres comme l’heroïc fantasy ont peut-être aussi supplanté le polar dans le cœur des lecteurs. C’est un genre en fin de course, il ne fait que répéter des modèles qu’on a déjà vu, au cinéma, à la télé, ou en fiction romanesque. Même s’il y a de très bonnes choses qui se font, ça n’est pas d’une extraordinaire originalité. Il faut chercher à le mâtiner d’autre chose si on veut que ce soit différent. On est à mon avis tout simplement pas dans une génération d’auteurs qui a cette envie-là. Est-ce très grave ? Je ne crois pas. Chaque période a ses modes, ses genres. Ce qui est peut-être plus singulier, c’est qu’en dehors de Tardi, il n’y a pas eu de créateur original qui ait pu inventer un univers gravitant autour du roman noir, et concentrer son œuvre là-dessus. Max avait fait Bellagamba avec Claude Klotz il y a quelques années, qui était une tentative de réconciliation entre polar, BD, espionnage… Chauzy l’a fait, en demandant à Manchette de lui écrire quelque chose. Mais ça ne s’est jamais concrétisé. Et il a glissé vers quelque chose de plus social et réaliste.

Max, quelle technique de mise en couleurs avez-vous utilisé pour le rendu des couleurs des années 1950, et plus spécifiquement de Cuba. Il y a cette impression de crépuscule permanent qui est assez frappante…

Détail de la planche 35
© Cabanes - Manchette - Dupuis

Cabanes : La technique est simple : j’utilise le logiciel Photoshop. Je travaille avec cet outil depuis quelques années maintenant. Je ne fais quasiment plus rien « à la main », dans le sens du contact direct des couleurs avec la planche. En ce qui concerne l’aspect crépusculaire, ça n’est pas vraiment prémédité. Disons que je pars avec une espèce de phrase dans la tête lorsque je démarre un travail. Ensuite, j’essaie de faire en sorte que ce desiderata de départ m’imprègne sans plus y réfléchir. Le polar, ça peut être aussi de la couleur franche et joyeuse comme le fait Loustal par exemple. On peut avoir de la violence et de la souffrance qui naît dans un contexte idyllique. Pourquoi pas ? Mais c’est le domaine de Loustal. Pour moi, la couleur du polar passe soit par le crépuscule, soit par l’aube : toujours entre chien et loup. A partir de cela, je me permets de temps en temps, pour ne pas être trop manichéen, de faire une très belle journée ensoleillée. Lorsqu’Ivory Pearl arrive sur Cuba, c’est une magnifique journée, la mer est belle, on a envie de plonger. Mais pour suivre, tout revient vers cet aspect crépusculaire d’une manière presque subliminale. C’est presque sophrologique ; je vogue là-dessus.

Question essentielle que se pose le lecteur : ce premier volume s’arrête là où se terminait le manuscrit du roman, quand pourra-t-on lire la suite ?

Cabanes : Dans un an. Il faudra compter un an, ce qui représente moins de temps que lors du premier tome où il fallait tout armer, rechercher les documents, prendre ma mesure vis-à-vis du style de Manchette. Mettre en place les personnages, c’était un gros boulot. La psychologie de chaque personnage par le dessin, ça n’est pas une mince affaire, ça m’a pris beaucoup de temps.

Recherches pour le personnage d’Ivory Pearl
© Cabanes - Manchette - Dupuis

Et pour vous Doug, le défi de l’écriture du second tome est-il plus grand ?

Headline : En fait quand j’avais écrit le scénario du film, je m’étais imprégné totalement du roman. J’avais reconstitué la fin, à partir des notes de Manchette, pour livrer un petit synopsis, une version abrégée de ce qui se serait passé jusqu’à la fin du livre. A partir de là, je m’étais tellement plongé dans les notes de travail de mon père que j’ai eu envie d’expliciter pour le coup, de développer le squelette que j’avais mis à jour. Une fois ce travail de reconstruction de l’intrigue à travers ses notes achevé, j’étais vraiment sur les rails pour développer. Ca a donné le scénario d’un projet de film. A ce moment, je suis entré dans un état, comment dire, de symbiose avec le matériel, où j’essayais de me mettre à la place de mon père quand il préparait ses romans. C’est le système que j’ai également utilisé pour écrire la suite des dialogues, je connaissais l’histoire jusqu’au bout, je n’avais « plus qu’à » écrire les dialogues à la manière de Manchette. Le défi a plutôt été de me dire : « Est-ce que c’est possible de le faire ? ».

Extrait du journal de Manchette à propos d’Ivory Pearl, daté du 25 février 1989
Reproduit dans le dossier de presse de l’album. © Manchette - Gallimard - Dupuis

Une fois dans la rédaction, c’est devenu de la technique : pour descendre du Pic de Turquino jusqu’à La Havane, comment faire ? Quel est l’itinéraire à suivre ? Ou est-ce qu’on s’arrête en chemin ? Que trouve-t-on à manger ? A quelle vitesse vont les gens qui vous poursuivent s’ils sont théoriquement plus aguerris au déplacement dans la brousse ?

En quelque sorte, vous frayer un chemin dans la jungle ?

Headline : Oui, c’est tout à fait ça. Adapter Manchette à coup de machette ! J’ai travaillé longtemps sur ce scénario. Il y a eu beaucoup de versions, de plus en plus synthétiques. C’était ardu, mais pas difficile. Mais je pourrais demander à Max s’il a senti une rupture dans le déroulement du scénario ?

Cabanes : Ton scénario colle de très près au roman. Tu as tiré l’essentiel du travail de Manchette, sans le trahir du tout. Les seules différences que j’ai senties se trouvent dans la chronologie des scènes. C’est là que je me suis dit que c’était un très bon travail d’adaptation. Il me semble que la chronologie de l’écrivain ne peut pas être la même que celle de l’adaptateur en bande dessinée. C’est quasiment impossible. Ce n’est pas le même médium.

Headline : Dans la seconde partie, ça sera beaucoup plus pyrotechnique et spectaculaire. Il y a beaucoup de scènes d’action, moins de dialogues. Ca donnera l’occasion à Max de dessiner une conclusion assez forte à ce double album. A terme, les deux volumes de La Princesse du sang sont faits pour être lus en une seule fois.

La dernière question est une question rituelle : quel est l’album qui vous a donné envie de faire de la bande dessinée ?

Cabanes : Moi je suis venu à la bande dessinée de manière très fortuite, voire inopinée. Je voulais tout faire sauf de la bande dessinée ! (rires) J’étais enragé : je voulais être peintre et sculpteur, rien d’autre ! Puis j’ai fait des rencontres à Paris. A l’âge de 22 ans, par un ami commun, j’ai rencontré un gars qui était peintre. Lors d’une fête chez moi, il tombe sur des planches que j’avais faites d’après l’œuvre de H.P. Lovecraft. A l’époque, c’était le must du style fantastique. Je m’étais amusé à faire une dizaine de planches de BD en m’inspirant de Démons et Merveilles, un de ses grands bouquins. Ces planches traînaient littéralement par terre dans un coin, on était tous beatnik à l’époque et très peu soigneux ! L’ami peintre les voit, et me dit que je pourrais bien gagner ma vie avec ces planches. Lui-même arrondissait ses fins de mois en faisant de la BD historique au journal Record de Bayard Presse. Au départ je lui ai dit : « Non merci, très peu pour moi ! ». Mais il finit par me convaincre d’aller voir le rédacteur en chef de cette revue qui publiait Brétécher, Binet ,… Topor y était même illustrateur ! Excusez du peu ! Record m’a commandé deux pages. Et avec ces deux pages, j’ai quand même remarqué que je pouvais m’habiller, me loger et me nourrir pendant un mois ! Je me suis alors dit : « Merde, tu es le roi des cons si tu ne continues pas ! ». Par la suite, je me suis pris à aimer la bande dessinée. Raconter des histoires et les dessiner, c’était un genre qui me convenait !

Doug, vous avez été auteur avant d’être l’éditeur de Zenda

New-York Inferno
le premier album écrit par Doug Headline

Headline : Oui, j’ai eu une période vers 16 ou 17 ans, où j’avais envie de dessiner. J’ai commencé et comme ça n’était pas terrible, j’ai rapidement abandonné le crayon. Peu de temps après, je me suis retrouvé à écrire pour Métal Hurlant. Poussé par la saine émulation qui régnait dans la maison, j’ai commencé à écrire quelques scénarios qui étaient du pastiche rigolo de choses anciennes, référentielles à la BD américaine, j’étais gavé de comics américains à l’époque. De fil en aiguille, ça a donné des tentatives diversement réussies. Anecdote amusante, puisque nous sommes sur ActuaBD, je peux rappeler à Didier Pasamonik qu’il a publié mon premier album en 1983. Ca n’était pas très bon, l’album s’appelait New York Inferno et était dessiné par Jacques Terpant. Il s’agissait d’une sorte de variation sur le film New York 1997 de John Carpenter. Le genre de truc qu’on pouvait faire dans les années quatre-vingt ! Ca serait affreux maintenant ! Ca a dû contribuer à couler les éditions Magic Strip en son temps !

(par Morgan Di Salvia)

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En médaillon : Doug Headline et Max Cabanes.

Photos © M. Di Salvia

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Max Cabanes, sur ActuaBD, c’est aussi les chroniques de :

> Bellagamba T2

> Dans les villages intégrale T1 à 4, T7

> La Maison Winchester

Manchette, sur ActuaBD, c’est aussi :

> L’annonce de la sortie de La Princesse du sang

> La chronique du Petit bleu de la côte ouest

[1opération qui consiste à couper le papier imprimé

[2un cycle de remontée de l’histoire contemporaine de l’immédiat après-guerre jusqu’aux années 1990

 
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1 Message :
  • Excellente interview couplée d’un tandem d’auteurs qui fait l’actualité. Merci pour ce beau moment de lecture qui rend hommage à un ténor du polar aujourd’hui disparu. Et j’espère que l’illustration de ce pur moment d’action permettra à l’auteur inspiré de "Dans les villages", "le roman de Renard", "Contes fripons" de mettre enfin un peu de beurre dans ses épinards.

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