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Cadeau de Noël pour le Musée de la bande dessinée d’Angoulême

Par Olivier Wurlod le 23 décembre 2008                      Lien  
Au début du mois de décembre, Franck Laborey, le petit-fils d’Edmond-François Calvo, a déposé au musée de la Bande dessinée d'Angoulême un fonds constitué de plus de 900 œuvres originales de son grand père. Une collection de planches et de dessins jugée inestimable.

Edmond-François Calvo (1892-1958). Cet auteur, tombé un peu dans l’oubli aujourd’hui, est pourtant considéré par le monde du neuvième art comme l’une des figures de proue de la bande dessinée française. Jean-Pierre Mercier, conseiller scientifique du CIBDI [1] évoque son influence sur des auteurs comme Albert Uderzo : « Le jeune Uderzo passait des heures à regarder Calvo dessiner dans son atelier parisien. »

Edmond-François Calvo avait commencé son parcours professionnel comme caricaturiste pour le Canard Enchaîné en 1919. Après quelques années déconnectées du monde de la bande dessinée, où il exerça différents métiers, dont celui d’aubergiste, il revint en 1938 au dessin pour le groupe de presse Offenstadt avec des collaborations dans différentes revues : Fillette, L’Épatant et Junior. Cadeau de Noël pour le Musée de la bande dessinée d'Angoulême

Mais c’est à la fin de la Seconde Guerre mondiale que cet auteur va réellement percer dans le neuvième art avec un récit pour enfants intitulé La Bête est morte !. Sur un scénario de Zimmerman et Dancette, cette satire animalière en deux volumes sur la guerre et sur la chute d’Hitler avait été réalisée de manière très discrète pendant l’Occupation. Calvo y avait retranscrit les Allemands par des loups, les Anglais par des bouledogues et les Français par des lapins.

La bête est morte par Calvo, Dancette et Zimmerman
Ed. Gallimard

Influencé par le style de Walt Disney et par les illustrateurs du XIXème siècle comme Gustave Doré, Calvo dessina encore de nombreuses séries animalières entrées dans les annales de la bande dessinée, dont Moustache et Trottinette, Coquin le petit cocker, Cricri souris d’appartement, pour ne citer qu’elles. Une carrière qui s’interrompit trop brutalement, puisque Edmond-François Calvo décéda en 1958. Malgré une réédition de La Bête est morte ! par les éditions Futuropolis en 1970 puis par Gallimard, ce monument de la bande dessinée n’est toujours pas sorti de l’oubli dans lequel il est tombé jusqu’ici. Une situation qui va peut-être changer avec l’initiative de son petit-fils de confier une partie de son travail au musée d’Angoulême.

Superbe cadeau de Noël

Vendredi 12 décembre, malgré le froid hivernal et la neige, la journée des membres du CIBDI s’est ensoleillée lorsqu’ils ont reçu de la main de Franck Laborey, 900 œuvres originales signées par Calvo. Si le petit-fils de l’auteur reste clairement le propriétaire de cet énorme fond, ce sera au musée de la Bande dessinée d’Angoulême de le gérer et de l’exploiter au mieux. Franck Laborey a expliqué son choix : « Pour des raisons de conservation, mais aussi pour permettre au public de découvrir le travail de mon grand-père, j’ai donc décidé de mettre en dépôt une grande partie de son œuvre, ici à Angoulême. Elle y est bien mieux que dans mon armoire. »

Moustache et Trotinette
Ed. Futuropolis

On trouve dans ce fond ses premières illustrations pour Le Canard Enchaîné, un grand nombre de planches originales des histoires de Moustache et Trottinette, de Robin des Bois ou du Voyage de Marco Polo, ainsi que l’intégralité des aventures de Rosalie, réalisées en couleur directe dans les années 1945-46. Des couleurs parfaitement conservées. « Elles nous montrent que Calvo était un auteur de talent mais aussi un coloriste génial », témoigne Gilles Ciment, le directeur de la CIBDI.

Jusqu’ici seules quelques planches de La Bête est morte ! étaient exposées à la Bibliothèque <nationale de France. Les choses devraient donc évoluer pour cet auteur de renom, puisque son patrimoine devrait trouver tout naturellement sa place lors de l’ouverture du musée prévue pour juin 2009, au sein des expositions permanentes.

Un come-back qui risque d’autant mjeux de réussir, qu’une adaptation par Matthieu Kassovitz de La Bête est morte ! pour le cinéma d’animation est en cors de développement.

(par Olivier Wurlod)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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[1Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image.

 
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5 Messages :
  • Cadeau de Noël pour le Musée de la bande dessinée d’Angoulême
    23 décembre 2008 13:23, par François Pincemi

    Voila au moins une bonne nouvelle qui permettra au public de découvrir l’oeuvre magnifique d’un Grand Ancien de la BD. J’espère juste que le CNBDI saura mettre en valeur ces superbes planches : il y en aura peut être trop pour toutes les exposer, il serait dommage d’en réserver la consultation aux quelques professionnels établis de la BD. Seront-elles exposées pour Angoulême 2009 ?
    Je voudrai aussi rappeler que Futuropolis de Monsieur Robial a réédité énormément d’histoires de Calvo. Il y eut ainsi l’intégrale des Moustache et Trottinette, Rosalie, Coquin le cocker, Tromblon et Bottaclou.

    Répondre à ce message

    • Répondu par BSM le 25 décembre 2008 à  15:46 :

      Parmi les oeuvres de Calvo publiées chez Futuropolis, on trouve Tromblon le brigand (et non Tromblon et Bottaclou qui est une histoire de Goscinny et Godard).

      Répondre à ce message

      • Répondu le 25 décembre 2008 à  19:52 :

        Attention ! François Pincemi est un troll-je-sais-tout.

        Répondre à ce message

      • Répondu par François Pincemi le 25 décembre 2008 à  22:43 :

        Oui, tout à fait, ma mémoire commence à me jouer des tours. Merci d’avoir rectifié. Cordialement

        Répondre à ce message

    • Répondu le 25 décembre 2008 à  16:47 :

      "il y en aura peut être trop pour toutes les exposer"

      Sans rire ! Avez-vous la moindre idée de la façon dont fonctionne un musée ?

      Répondre à ce message

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