On se souvient du festival d’Angoulême de 1996 ; il vira tristounet quand une dépêche de presse annonça que Bill Watterson raccrochait son pinceau. La pub avait gagné, les comic-strips avaient de moins en moins leur place dans les quotidiens américains. Cela faisait déjà quelques années que les pleines pages couleurs dominicales avaient disparu. Seul moyen de défendre une série d’une telle notoriété pour les syndicates : créer des licences. Des céréales qui rendent le lait violet, des peluches affamées de thon qui vous sautent dessus, un jeu vidéo Spiff le spationaute, un dessin-animé... Oui, mais voilà, dans son comic-strip, c’est exactement ce que combat Watterson : la sous-éducation et la marchandisation de la culture. Voir sa BD tomber dans le travers qu’il dénonce, il l’a toujours refusé. À tel point qu’il n’a que très rarement accordé d’interview (dommage, il est très drôle). Et depuis qu’il a mis fin à sa série culte en 1996, il ne se consacre qu’à la peinture.
Pour ce dernier album régulier (le tome 24 reprendra des inédits), Calvin se fera passer pour le Maître de la Terre devant des extra-terrestres, dans l’espoir qui l’aident à finir son herbier. Et comme cette fin eut lieu en hiver, dans leur dernier strip, Calvin et Hobbes partent vers de nouvelles aventures en luge.
Reste les phrases cultes que petits et grands fans se feront un plaisir de se resservir à table : « Pourquoi tu fais jamais de soupe aux vers, maman ? ».
(par Xavier Mouton-Dubosc)
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