D’Ésope à La Fontaine, la fable a toujours été politique sans avoir l’air d’y toucher. Ce nouvel album de Canardo scénarisé par son créateur, Benoit Sokal, et son fils Hugo, et dessiné par Pascal Regnault ne fait pas exception. Le privé palmé est sorti de prison par la Grande Duchesse de Belgambourg elle-même pour enquêter sur le Grand-Duc qui, par son goût pour le scoutisme, cette bonne vieille valeur conservatrice qui entraîne l’air de rien les jeunes gens à faire la guerre, a laissé prospérer une bande de joyeux drilles dont on découvre bientôt qu’ils sont des… jihadistes qui suscitent l’attention et l’inquiétude de la Wallonie voisine.
La trame posée, Canardo n’a plus qu’à exercer son bon sens et ses mots d’auteur (« Quand on a rien dans le pantalon, il faut pouvoir retourner sa veste »…) pour dénouer une affaire qui n’a rien de mystérieux. La série vaut pour ses portraits – d’aristocrates, de policiers et d’aspirants jihadistes, etc.-, c’est hardboiled, parfois gore, surfant sur le politiquement incorrect, du Sokal, quoi !
Au même moment, Casterman publie une intégrale de la série dont le premier volume, regroupant les Premières enquêtes, Le Chien debout, La Marque de Raspoutine et La Mort douce, vient de paraître en librairie. Du Sokal 100% qui permet d’apprécier les évolutions actuelles.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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