Au terme d’une traversée houleuse, Capricorne est enfin de retour à New-York. Les buildings sont toujours là, mais il en manque une partie, ayant sans doute glissé vers une autre dimension, conformément à la prédiction annonçant que si l’astrologue venait à prononcer son nom au cœur de la Grosse Pomme, sa ville ne s’en relèverait pas.
À moins qu’elle ne soit simplement perdue dans un nouveau rêve, à l’instar des anciens dirigeants du Concept, ou de Mordor Gott - autant d’ombres du passé si loin, et pourtant si proches...
Nous en parlions en détails pour le précédent tome de Capricorne, Andreas possède un univers réellement à part. Ce retour de son héros à New York, leur ville fétiche à tous deux (auteur et personnage), était attendu depuis longtemps. Et il concrétise tous les espoirs du lecteur !
Tout d’abord, comme on l’avait prédit à Capricorne dans le premier tome, une catastrophe sans précédent s’est produite : New York est littéralement coupée en deux, une partie des immeubles se retrouvant bloquée dans une autre dimension. Andreas joue donc sur les deux New York séparés, en présentant un cadre couleur tandis que l’autre se différencie par une couleur rouge omniprésente. Ces teintes expliquent d’ailleurs le titre à moitié rouge.
Mais Andreas ne serait pas Andreas s’il ne parvenait pas à jouer une nouvelle fois avec les codes de la bande dessinée ! Après les hachures, l’album muet, les cases-bandes, les gaufriers et autres expérimentations, le voilà qu’il divise même sa narration en deux : la principale en case, tandis que simultanément, une conversation se déroule entre d’autres protagonistes, sans l’appui du dessin, et juste avec un fond de couleur pour les différencier.
Andreas joue avec son lecteur pour lui faire rechercher tel ou tel élément dans ses albums précédents. Chaque pièce qu’il propose se superpose et complète en même temps les récits précédents, apportant à chaque fois une dimension complémentaire. C’est un réel travail de virtuose qui se dessine devant nous, sans oublier l’apport du récit, dans tout son aspect fantastique. Un régal, une fois de plus !
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander ce tome 15 New York chez Amazon ou à la FNAC
Lire nos chroniques de tomes précédents : 12, 13 et la vision globale de la série via le volume 14.
Participez à la discussion