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Capricorne, T 15 : New York - Par Andreas - Le Lombard

Par Charles-Louis Detournay le 2 février 2011                      Lien  
Des années avant la nouvelle bande dessinée, Andreas destructurait déjà ses récits pour mieux toucher le lecteur. Une nouvelle preuve de son talent dans cette 'fin de cycle' qui permet à Capricorne de rejoindre New-York. Phénoménal !

Au terme d’une traversée houleuse, Capricorne est enfin de retour à New-York. Les buildings sont toujours là, mais il en manque une partie, ayant sans doute glissé vers une autre dimension, conformément à la prédiction annonçant que si l’astrologue venait à prononcer son nom au cœur de la Grosse Pomme, sa ville ne s’en relèverait pas.

À moins qu’elle ne soit simplement perdue dans un nouveau rêve, à l’instar des anciens dirigeants du Concept, ou de Mordor Gott - autant d’ombres du passé si loin, et pourtant si proches...

Capricorne, T 15 : New York - Par Andreas - Le Lombard
La plupart des buildings de New York ont été amputés partiellement, sans que les parties supérieures ne tombent.
Impassibles, trois hommes continuent leur conversation en dessous des planches.

Nous en parlions en détails pour le précédent tome de Capricorne, Andreas possède un univers réellement à part. Ce retour de son héros à New York, leur ville fétiche à tous deux (auteur et personnage), était attendu depuis longtemps. Et il concrétise tous les espoirs du lecteur !

Tout d’abord, comme on l’avait prédit à Capricorne dans le premier tome, une catastrophe sans précédent s’est produite : New York est littéralement coupée en deux, une partie des immeubles se retrouvant bloquée dans une autre dimension. Andreas joue donc sur les deux New York séparés, en présentant un cadre couleur tandis que l’autre se différencie par une couleur rouge omniprésente. Ces teintes expliquent d’ailleurs le titre à moitié rouge.

Mais Andreas ne serait pas Andreas s’il ne parvenait pas à jouer une nouvelle fois avec les codes de la bande dessinée ! Après les hachures, l’album muet, les cases-bandes, les gaufriers et autres expérimentations, le voilà qu’il divise même sa narration en deux : la principale en case, tandis que simultanément, une conversation se déroule entre d’autres protagonistes, sans l’appui du dessin, et juste avec un fond de couleur pour les différencier.

L’autre dimension de New York est teintée de rouge.
Ash, l’ancienne complice de Capricorne, semble s’être prise de passion pour l’ennemi de l’astrologue, le fameux "Passager".

Andreas joue avec son lecteur pour lui faire rechercher tel ou tel élément dans ses albums précédents. Chaque pièce qu’il propose se superpose et complète en même temps les récits précédents, apportant à chaque fois une dimension complémentaire. C’est un réel travail de virtuose qui se dessine devant nous, sans oublier l’apport du récit, dans tout son aspect fantastique. Un régal, une fois de plus !

(par Charles-Louis Detournay)

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Lire nos chroniques de tomes précédents : 12, 13 et la vision globale de la série via le volume 14.

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12 Messages :
  • un grand album pour un univers original... mais qu’en est-il de l’arrêt programmé de la série, avant sa fin (prévu au tome 21), par le lombard, arrêt justement avec ce tome 15 ?

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  • Andréas et notamment Capricorne restent malheureusement méconnus du grand public et c’est un tort !
    Voilà une intrigue à tiroir, intelligente, pleine de rebondissements, originale avec le sens unique d’Andréas pour la mise en page et l’expérimentation de nouveaux artifices visuels. c’est du grand art !
    Mais il faut constater que peu de journeaux, critiques ou éditions parlent des séries d’Andréas, notamment celles en cours de publication Arq chez Delcourt et Capricorne chez Le Lombard. Ah ça on parle plus facilement du dernier XIII ou Truc de Troy...
    Pourtant cette série pourrait réunir plus de lecteurs, des fans de Lost (pour l’intrigue à tiroir), des lassés ou blasés des récits plats et sans saveur,... que sais-je ?
    Perso, je ne comprends pas que le Lombard lâche un tel auteur surtout au bout du 15e tome d’une série... et après quoi 20 ans de collaboration depuis Rork ?
    ce 15e tome est un petit bijou qui donne envie de reprendre la lecture des précédents tomes et se replonger dans cet univers instable et mystérieux !

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  • Le problème d’Andreas est son manque de talent graphique, ses dessins sont toujours restés ampoulés, malhabiles et inexpressifs, il aurait peut-être dû se contenter d’être scénariste, avec un bon dessinateur il aurait peut-être pu créer une série à la hauteur des Cités Obscures, on ne le saura jamais.

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    • Répondu par Franck Biancarelli. le 3 février 2011 à  08:37 :

      Houlà, que de radicalité dans le jugement.

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    • Répondu par progzélite le 3 février 2011 à  08:58 :

      "Andreas manque de talent graphique."
      Alors celle là elle est bien bonne !
      S’il est bien un auteur qui excelle dans le dessin et la mise en page c’est bien Andréas dont je suis le tavail depuis preque 30 ans. Je ne vois que le génial Bernie Wrightson qui puisse l’égaler.
      Moi, le reproche que je lui fait concerne plutôt les scénarios parfois beaucoup trop alambiqués et qui nuisent à la lisibilité de ses BD. C’est pourquoi j’ai abandonné Capricorne au tome 10.
      Par contre ARQ chez Delcourt est un chef d’oeuvre de créativité et d’inventivité (cf le travail sur le format des derniers albums).

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    • Répondu par Michel Plessix le 3 février 2011 à  17:13 :

      "manque de talent graphique" ???! Allez donc (re)lire "Derives" chez Delcourt où Andreas s’amuse à changer son style selon chaque scénario concocté par ses petits camarades (Bezian, Goffaux, Foerster entre autres), replongez-vous dans "Cromwell Stone", dans "Cyrrus" et"Mil"...
      Je serais assez curieux de voir votre talent graphique- si vous dessinez.
      De plus Andreas me parait être un des auteurs jouant le plus avec les codes narratifs propres à la bd, laissant loin derrière lui tous les"discoureurs" et "universitaires" qui sont apparus ces dernières années.

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  • Capricorne, T 15 : New York - Par Andreas - Le Lombard
    2 février 2011 20:43, par Patrick Verdant

    Tout d’abord, je suis un peu surpris que certains pensent qu’Andreas dessine mal... il a un style particulier, mais mais c’est un redoutable dessinateur et le meilleur "constructeur" de page qui soit ! De loin ! Personne ne lui va à la cheville. Il a le contrôle de vos yeux. Et cette expérience se répète album après album. Certains on même écrit des thèses là dessus. Son dessin s’est simplifié au fil du temps, ce qui est dommage, mais tous les dessinateurs font ce parcours (Vance, Tibet, Rosinski, etc). Certains albums (certes lointains) comme Cromwell Stone sont hallucinant de maîtrise. Mais, il faut avouer que ses histoires ne sont pas simples et que la majorité des gens aiment des histoires linéaires avec un gentil en noir, un bon en blanc et un trajet simple qui va mener le bon a battre le méchant. C’est comme ça au cinéma aussi. Personnellement je suis admiratif à chaque album. Mais peut être qu’il devrait revenir à des récits plus simples (juste un peu) comme Rork pour se faire un public fidèle. Quoiqu’il en soit, c’est dommage car Andreas est un grand de la bande dessinée. J’espère avoir le grand plaisir de le lire encore longtemps !

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    • Répondu par noyel le 17 février 2011 à  10:55 :

      revenir à des récits plus simples ? Non surtout pas !!! Lire un récit d’Andreas ça se mérite, que ce soit sur 1 tome ou sur 10. Même si le côté "je sème mes indices, au lecteur de les retrouver et de les assembler" peut parfoir s’avérer ardu, quel plaisir ! Si les lecteurs veulent des récits linéaires avec une intrigue pré-mâchée, il y a des centaines d’auteurs pour cela... Et surtout le plaisir que nous en retirerons s’évaporera aussi vite....

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  • A quand une interview sur actuabd ?
    Cela fait quelques années que je n’en pas lu une.
    Mr Pamasonik ayant édité son Fantalia il y a quelques années, doit pouvoir nous obtenir cela.
    Pour ceux qui aiment le work in progress, Andreas a un compte twitter : wattman worm, où l’on peut voir des choses sublimes ...
    Dont des images du Rork 0 et la couv du prochain Arq.
    Andreas est un des derniers auteurs qui me fait vibrer.

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    • Répondu par Charles-Louis Detournay le 5 février 2011 à  20:44 :

      Cela fait plus d’une année que je suis sur le ’coup’.
      Un peu de patience, et cela devrait suivre...

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  • Capricorne, T 15 : New York - Par Andreas - Le Lombard
    6 février 2011 02:43, par Matteo

    Ce style de dessin fait très seventies, c’est difficile à lire de nos jours.

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    • Répondu le 6 février 2011 à  14:35 :

      Effectivement, par rapport ace qui est fait de nos jours, c’est dessiné !

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