Désireux de préserver encore un peu le suspense, le précédent tome de Capricorne présentait essentiellement une succession de zooms. Ce procédé narratif permit une fois de plus de jouer avec les codes de la bande dessinée, mais il fallait bien avouer que ce nouvel album avait apporté plus de questions que de réponses. On restait donc un peu sur sa faim.
Néanmoins, après un tel voyage en sa compagnie, on piaffe d’impatience autant qu’on appréhende la fin du voyage de Capricorne (et d’Andreas). Le nouvel opus apporte heureusement son lot de plaisirs et de satisfactions, car si le mystère englobe toujours la série, des coins du voile sont progressivement levés dans ce dernier tome.
Après Vu de près, Les Cavaliers permettent de prendre de la hauteur : on comprend dès les premières pages qui Capricorne a été désigné comme nouveau protecteur de New York. La Grosse Pomme est loin d’être hors de danger : non seulement elle ne s’est pas totalement remise de sa faille spatio-temporelle, mais d’anciens dangers ressurgissent, à commencer par les Cavaliers de l’Apocalypse qui seraient en route vers elle. Mythe ou réalité, c’est au nouveau Capricorne de le dire, tandis que l’ancien se fait mystérieusement absent, lié par une funeste promesse.
Beaucoup de fragments du récit retrouvent leur place, tandis que d’anciens personnages viennent jouer un rôle final. Les artifices graphiques, exercices de style qui ont forgé la réputation d’Andreas, ici pourtant réduits à la portion congrue, apportent une nouvelle densité au récit. L’imbrication des différentes énigmes ne cesse cependant de fasciner.
À la deuxième lecture, l’amateur devra sans doute prendre le temps de relire quelques albums précédents. Mais c’est le deal entre auteur et lecteur lorsqu’on pénètre dans cet univers : des réponses, mais avec au moins autant de nouvelles questions, et surtout le plaisir de chercher !
Les éléments semblent donc en place pour que le récit s’accélère vers une inéluctable conclusion, grosse de toutes ses promesses !
(par Charles-Louis Detournay)
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Concernant Andreas, lire nos articles précédents :
Angoulême 2013 - Andreas sort de l’ombre et l’interview qu’il nous a accordé : "J’aimerais faire des albums en 200 ou 300 planches"
Andreas booste Le Lombard
notre article expliquant la remise en question concernant Capricorne
la vision globale de la série via le volume 14.
nos chroniques des tomes précédents : 12, 13, 15 et 16
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