Catherine Meurisse, lauréate du 2e Prix Wolinski-Le Point

"La Légèreté" par Catherine Meurisse - Ed. Dargaud.

Ce n’est pas sans émotion que Catherine Meurisse a reçu le Prix Wolinski pour « La Légèreté » hier soir.

L’année dernière déjà, le premier prix était marqué par l’émotion et cette année encore, le souvenir de Georges Wolinski était fort. D’abord parce que Catherine avait bien connu le grand humoriste qu’elle avait rencontrée il y a une dizaine d’années, alors qu’elle était débutante, avec Cavanna et avec qui elle travaillait régulièrement pour Charlie Hebdo. Elle, comme Maryse Wolinski, avaient eu à se reconstruire après l’assassinat, le 7 janvier 2015, de la rédaction de Charlie Hebdo.

Le jury du Prix Wolinski 2016 autour de Maryse Wolinski. L’émotion est encore palpable.

Maryse, cela se voit, est encore affectée par le trou béant laissé par la disparition de « son » Georges. Elle qui l’avait connu en 1968, observait d’un peu loin ses activités multiples (rédacteur en chef de Charlie Mensuel, sa participation à Charlie Hebdo et à de nombreux supports). Elle n’accompagnait jamais son mari à Angoulême pour les délibérations des Grands Prix.

Mais là, avec un jury de personnalités parmi lesquelles ont retrouve Florence Cestac, Philippe Druillet, Albert Algoud ou Jul, elle a dû se coltiner au minimum les albums figurant dans la sélection :

 ­‐ La Légèreté – Catherine Meurisse – Dargaud
 ­‐ L’Été Diabolik – Clérisse et Smolderen– Dargaud
 ­‐ L’Odeur des garçons affamés – Peeters et Loo Hui Phang – Casterman
 ­‐ Monsieur désire ? – Hubert & Augustin – Glénat
 ­‐ Kobane Calling – Zerocalcare – Cambourakis
 ­‐ Martha & Alan – Emmanuel Guibert – L’Association
 ­‐ Bitch Planet – Kelly Sue DeConnick & Valentine De Landro - Glénat Comics

« Georges doit bien rire, dit-elle, je n’ai jamais lu autant d’albums, moi qui ne lis pas les bandes dessinées ! » Heureusement, elle était soutenue par Zep qui ne cache pas que son préféré était Kobane Calling de Zerocalcare : « J’ai beaucoup appris, notamment sur la bande dessinée » nous dit-il.

C’est donc La Légèreté qui reçoit la palme. Un album qui fait du bien et à propos duquel nous écrivions dans ActuaBD.com : «  La Légèreté n’est pas seulement l’un des livres les plus importants de 2016, candidat évident aux Prix d’Angoulême, c’est surtout un livre pour nous consoler dans ce monde imbécile, meurtrier, barbare. Dans Thomas l’imposteur, Cocteau avait la même attitude face aux boucheries du front de l’Yser, Dada opposait à l’absurde de la guerre, un rire plus absurde encore. La légèreté, pourtant parfois considérée comme un défaut, permet d’affronter la morbidité… le cœur léger. »

Gisèle de Haan, éditrice chez Dargaud, Catherine Meurisse et Maryse Wolinski

Catherine Meurisse était présente et c’est visiblement émue qu’elle a remercié toute l’équipe des éditions Dargaud, faisant venir à ses côtés son éditrice Gisèle de Haan. Comme c’était son deuxième prix en une semaine (elle a reçu le "Coup de cœur" du festival de Saint-Malo), elle ne savait pas trop quoi dire. Il va pourtant falloir qu’elle s’entraîne, car il en reste encore quelques-uns à recevoir…