1999 : Des plages de Varna en Bulgarie aux trottoirs de Berlin : voilà l’itinéraire de deux jeunes filles tombant sous la coupe de Zani. Quelques mois plus tôt, le mafieux albanais a sévi au Kosovo et enlevé Ana, une jeune fille serbe.
2006 : Clara continue à œuvrer au sein de la Cellule Poison pour démanteler les réseaux de prostitution dirigés par les mafias des pays de l’Est. Son collègue Zoran est, en fait, le frère d’Ana et il est décidé à tout faire pour délivrer sa sœur…
Au bout de trois tomes, la mécanique narrative est désormais bien rodée. Par un savant jeu d’allers et retours temporels, Laurent Astier continue à nous entraîner dans les méandres des réseaux de proxénétisme. Il s’appuie sur les différentes guerres et tensions politiques, que ce soit en Albanie ou au Kosovo, pour crédibiliser son récit. Ainsi, l’auteur délaisse, le temps de quelques chapitres, Claire et ses acolytes de la Cellule Poison pour se concentrer sur Zani, le mafieux albanais. Dans cette région des Balkans, l’homme n’a aucun mal à faire miroiter les podiums de mannequins à des filles crédules rêvant de paillettes occidentales. À défaut de photographes de mode, ces jeunes femmes exposeront leurs corps à de vulgaires clients en mal de chair fraîche.
Cellule Poison est un polar dense et nerveux au graphisme original. L’histoire est lugubre et révoltante mais magnifiquement racontée.
(par Laurent Boileau)
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