Rappelons que le récit de Centaurus débute à bord d’un gigantesque « vaisseau-monde » qui a quitté la Terre à l’agonie. Vingt générations se sont succédé depuis son départ il y a 400 ans, car le vaisseau est en route pour un objectif bien précis : trouver une planète susceptible d’accueillir les descendants des Terriens. Vera, satellite de l’étoile Proxima Centaurus, est cette planète-cible.
Envoyé en reconnaissance, un équipage perd la liaison avec le vaisseau (à la suite d’un sabotage) et découvre un monde peuplé d’étranges et placides indigènes, ainsi que d’étonnants et angoissants animaux. Mais leurs découvertes ne s’arrêtent pas là : des ruines de deux civilisations extra-terrestres coexistent sur la planète, ainsi qu’une ancienne flotte de soucoupes volantes, abandonnées juste avant le signal d’un départ en masse imminent.
Allant de surprise en surprise, les aventuriers sont bouleversés par les prochains bâtiments : des constructions terriennes ont été reproduites à l’identique, tel que le Mont-Saint-Michel ! De quoi leur faire oublier quelques notions de sécurité élémentaire sur cette planète inconnue... avec des conséquences dramatiques !
Surtout qu’en orbite autour de cette planète, le « vaisseau-monde » accumule également les événements funestes. Serait-ce dû aux deux humanoïdes qui auraient réussi à entrer dans le vaisseau vingt ans auparavant ? Des traîtres se seraient-ils mêlés à la population terrienne rescapée ? Et d’ailleurs, cette planète est-elle vraiment Vera, la cible identifiée par les scientifiques de la Terre, ou le vaisseau aurait-il été détourné ?!
Vous l’aurez compris, si ce troisième opus fait progresser le récit à grand pas grâce à quelques réponses, il soulève surtout de captivantes questions. Le fruit sans nul doute de cette formidable collaboration entre Rodolphe, l’un des experts dans le domaine du fantastique, et Leo, la référence de l’exo-exploration en bande dessinée grâce à Aldébaran, Betelgeuse, Antarès, Les Survivants, Terres Lointaines, Ultime frontière, Dexter London, etc.). Les deux compères qui collaborent depuis presque trente ans livrent avec Centaurus sans doute la meilleure symbiose de leurs talents respectifs.
Allié aux couleurs de son fils, le trait précis de Zoran Janjetov adapte parfaitement ce mélange de mystère et de SF, où le danger peut subvenir à chaque case. Malgré certains paradoxes graphiques entre la finesse des décors et des bâtiments, et certains traits plus épais des visages, le dessin se combine aux nombreux rebondissements pour captiver le lecteur.
Le mystère est-il également l’élément que les auteurs ont voulu privilégier avec cette couverture sombre ? Les planches de cet opus sont heureusement plus colorées, non sans profiter d’une grande densité dramatique lorsque le besoin s’en fait sentir, particulièrement avec l’intense cliffhanger final.
Si nous avons donc trouvé que le premier tome était plutôt convenu, la montée en puissance des opus suivants impose Centaurus comme une référence du genre, mêlant habilement mystère, science-fiction, fantastique et aventure. Passionnant !
(par Charles-Louis Detournay)
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Tous les visuels sont : © Éditions Delcourt, 2017 – Janjetov, Leo, Rodolphe
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