Sa compagne vient d’apprendre le pire : le crabe a fait son nid dans son organisme. La chimiothérapie qui s’annonce entraîne la terrifiante et habituelle perte de cheveux. Désemparée par son nouvel état, Olivia (les prénoms n’apparaissent pas dans l’album) propose même à son amoureux de la quitter. Une fois la bonne décision prise, il va l’accompagner en donnant le meilleur de lui-même. En suivant l’évolution des traitements, mais surtout des états d’âme de cette chauve malgré elle.
Un auteur qui évoque la maladie d’un très proche, un thème régulièrement abordé par le 9ème art, comme par exemple dans le bouleversant Cancer de maman de Brian Fies. La boîte à bulles a de son côté souvent évoqué la maladie, notamment les troubles mentaux. Alors pourquoi Chauve(s) touche tant ? D’abord pour son choix narratif, proposant des planches brèves, incisives, avec un titre de scène comme au théâtre. Ensuite parce que le graphisme simple et chaleureux de Benoît Desprez s’attache au plus près à ses personnages, laissant de côté l’accessoire pour dépeindre au mieux les angoisses et les espoirs du couple. L’album évoque aussi le chemin de croix qui laisse espérer la guérison, le pire restant toujours possible, avec des médecins à la fois ultra-pointilleux et souvent drôles malgré eux. Car Chauve(s) l’est souvent, drôle, et ces moments souriants rendent d’autant plus forts les passages dramatiques. En sortant, n’oubliez pas la page des remerciements, largement aussi poignante que l’histoire.
(par David TAUGIS)
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