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Chen Uen ("L’Épée d’Abi") : « Mon Prix du manga d’excellence m’a ouvert les portes du Japon. »

Par Xavier Mouton-Dubosc Thomas Berthelon le 17 février 2012                      Lien  
Il y a quelques semaines, le Festival d'Angoulême accueillait l'exposition "Ocean of Taiwan Comics" dans la cour de l'Hôtel de Ville, l'occasion de découvrir un panel d'auteurs et d'univers très large. Rencontre avec l'expérimenté dessinateur Chen Uen.

Ancien designer d’intérieur, Chen Uen a publié pour la première fois en 1984 dans la revue China Times Weekly, avec sa première BD La Panthère noire belliqueuse. Illustrant des histoires chevaleresques de la Chine ancienne, son style repose sur la maîtrise de la peinture à l’encre de Chine.

Quelle a été votre réaction en apprenant que vous alliez représenter Taïwan à Angoulême ?

J’étais très heureux, car la France est un très beau pays, et Angoulême est une Terre d’hospitalité pour la bande dessinée.

Dans L’Épée d’Abi (encore inédit en France, mais dont nous aavons découvert quelues pages traduites à Angoulême), on constate que vous maîtrisez l’encre de Chine, mais vous continuez d’utiliser les trames. Pourquoi ?

Je trouve que par ce choix, je peux ajouter de la précision à mes mises en scène autour de l’histoire de la Chine, et je vais poursuivre dans cette voie.

Est-ce que créer des albums sur l’histoire traditionnelle chinoise était une obligation dictée par l’éditeur ou un choix personnel ?

Les deux, j’ai accepté la demande de l’éditeur, car ainsi, je peux aussi promouvoir la culture de mon pays.

Qu’est-ce qui vous a poussé à passer du design d’intérieur, votre précédent travail, à la bande dessinée ?

J’ai travaillé pendant cinq ans dans le design, mais je n’étais pas très heureux. Un jour, les éditeurs d’une revue m’ont demandé d’y publier une bande dessinée, et cela m’a plu. Depuis, j’adore cela.

Chen Uen ("L'Épée d'Abi") : « Mon Prix du manga d'excellence m'a ouvert les portes du Japon. »
Un extrait de "L’épée d’Abi"
©Chen Uen/Dala Publishing

Le passé historique est assez complexe entre la Chine et le Japon. Quand vous avez été récompensé par vos pairs japonais en 1991 [1], avez-vous vécu cela comme un sentiment de revanche ? De fierté ? D’apaisement ?

Un peu de fierté, car mes bandes dessinées sont lues dans plusieurs pays, la Chine, Taïwan, et le Japon. C’était un grand honneur, qui m’a encouragé à continuer de présenter mes albums au public japonais.

Ce prix vous a donc ouvert les portes du Japon ?

(rires) On peut dire cela, oui.

Allez-vous continuer à mettre en scène des histoires traditionnelles chinoises ou allez-vous aborder des univers plus contemporains ?

Pour moi, cela n’a pas d’importance, car que les histoires soient modernes ou traditionnelles, mes albums sont personnels.

Un grand panneau de "L’épée d’Abi" exposé au Pavillon Taïwan du Festival d’Angoulême 2012
Photo © Thomas Berthelon

Propos recueillis par Thomas Berthelon et Xavier Mouton-Dubosc. Traduction de Aho Huang, conservateur de l’exposition "Ocean of Taiwan Comics".

(par Xavier Mouton-Dubosc)

(par Thomas Berthelon)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Cette interview a été diffusée dans l’émission radio « Supplément Week-End » du samedi 11 février 2012

En médaillon : Chen Uen. Photo © Thomas Berthelon

Aho Huang (Dala Publishing) : "J’ai appris le français pour pouvoir lire Moebius !"

[1En 1991, Chen Uen se voit décerner le prix du manga d’excellence par l’association des mangakas japonais et devient ainsi le premier auteur non-japonais à remporter un prix lors de cette cérémonie depuis 20 ans.

Angoulême 2012
 
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