La Francisque était la hache de guerre en usage chez les Germains et les Francs. C’était aussi l’emblème pris pour insigne par le gouvernement de Vichy en 1940. C’est aussi le nom du propriétaire du bar dans lequel Yan Lindingre et Manu Larcenet caricaturent des piliers de comptoirs. Chez Francisque, les clients sont nationalistes, racistes, antisémites, homophobes, etc. La liste est longue... Il faut voir dans cet album un second degré très prononcé des auteurs qui n’hésitent pas à rendre les discours extrêmes et provocateurs pour mieux les dénoncer.
Avec un dessin minimaliste, Larcenet donne vie à des personnages imbibés par l’alcool et leur vision réductrice du monde. Face à l’absurdité d’un propos ou à l’impasse d’un raisonnement, leur seule échappatoire reste un verre et son contenu (celui-ci a d’ailleurs peu d’importance du moment qu’il est liquide et alcoolisé). Ces chroniques de fachos ordinaires sonnent juste. C’est bien là une source d’inquiétude...
(par Laurent Boileau)
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