La Perle Pourpre est agitée en cette sombre soirée. L’une de ses pensionnaires a été tuée et c’est Chimère qui est emmenée dans la sinistre prison pour femmes de Saint-Lazare.
Elle n’est pourtant pas coupable, si ce n’est de s’être trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Entraînée dans un complot pour compromettre Ferdinand de Lesseps et empêcher l’achèvement du Canal de Panama, elle est compromise. Seule une plaque photographique où on la voit en compagnie du célèbre entrepreneur pourrait l’innocenter définitivement. Mais celle-ci est introuvable...
L’héroïne, au caractère bien trempé, navigue dans ce monde sombre et rude allégé par le dessin tout en rondeur de Vincent, dans la lignée du trait d’un Loisel par exemple.
Arleston, qui scénarise ici sous son vrai nom, nous entraîne dans un univers historicisé par la pléthore de personnages "historiques" : Charcot, Van Gogh, etc, et une maîtrise exacerbée de l’art de la citation.
Maniant excellemment les lignes narratives et temporelles pour nous mener dans un récit qui navigue entre feuilleton naturaliste et polar historique, la lecture est marquée par ce côté romanesque hypertrophié. Toujours grave, un angle dramatique accentué par le manque d’influence d’une colorisation légèrement "tapinante", le scénario manque de cette part d’humour qui éviterait de le faire basculer dans un récit (trop) XIXe siècle et qu’on imagine facilement sans rémission.
(par Vincent GAUTHIER)
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