Comment êtes-vous devenu manwhaga, est-ce un rêve devenu réalité ?
A l’âge de 13 ans, j’ai été hospitalisé, et j’ai alors découvert Dragon Ball, qui a été un grand choc pour moi. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de devenir manwhaga. Mais c’est un métier qui, en Corée, est très difficile, et mes parents s’y opposaient. Malgré tout, j’ai persisté dans ce domaine, commencé à apprendre la bande dessinée dans des instituts privés, puis j’ai été intégré dans des ateliers de manwhagas. C’est là que j’ai rencontré un artiste qui m’a conseillé sur la façon de devenir manwhaga le plus rapidement possible. J’ai suivi ses conseils, j’ai fait les efforts, puis j’ai rencontré Il-Youm, éditrice chez Daiwon, et nous avons travaillé ensemble.
Quels étaient ces conseils sur la façon de devenir manwhaga le plus rapidement possible… ?
Il m’a dit de ne pas passer trop de temps à travailler sur mon dessin, mais de préparer un projet le plus rapidement possible pour aller voir un éditeur, et trouver une personne avec qui former une équipe : c’est ce que j’ai fait. Chaque dessinateur a, au sein de la maison d’édition, un interlocuteur qui s’occupe de son projet.
Quelles étaient vos envies en créant cette première série ?
J’avais proposé plusieurs scénarios à l’éditeur, qui a choisi Witch Hunter. C’est pour ça que j’ai démarré avec cette série, qui m’a été inspirée par les chasses aux sorcières dans l’Europe médiévale.
Aviez-vous dès le départ l’intrigue complète de la série en tête ? 7 tomes sont déjà parus en Corée, combien sont prévus au total, et avez-vous d’autres projets ?
Entre 15 et 20 tomes sont prévus. Les grands lignes du scénario sont déjà constituées avec mon éditrice, mais certains épisodes s’ajoutent, se modifient… En travaillant, je pense sans cesse à d’autres idées, mais pour l’instant je n’ai pas le temps de les exploiter, je vais d’abord finir cette série !
Auquel de vos personnages vous identifiez-vous le plus ? Tasha ?...
Oui, Tasha ! Je voudrais lui ressembler et je réalise à travers lui tout ce que je n’oserais jamais faire… Dans la société coréenne, on me traiterait en paria si je me comportais comme lui ! (rires)
Quels thèmes vouliez-vous explorer en particulier dans cette série ? Le rapport frère-sœur, même s’il apparaît encore en pointillé, semble assez important…
Plusieurs éléments sont importants, notamment la notion de guerre, de conflit ; mais actuellement, c’est surtout la famille dont je souhaite parler. Je montrerai l’amour entre d’autres frères et sœurs que Tasha et Aria.
Vous travaillez avec des collaborateurs, comment le travail s’organise-t-il ?
Je fais le crayonné des personnages, puis je confie les décors et l’encrage à mes assistants, qui sont des étudiants en formation. Je dirige le travail de l’équipe.
C’est votre premier voyage en Europe, vous avez eu le temps de visiter ?
C’est la première fois que je quitte la Corée. J’ai été impressionné par l’architecture et la bonne conservation des bâtiments anciens. Hier j’ai visité Versailles, ce matin le musée d’Orsay… J’ai vraiment envie de revenir pour passer plus de temps à visiter !
(par Arnaud Claes (L’Agence BD))
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