BD d’Asie

Claymore T27 - Par Norihiro Yagi - Glénat Manga

Par Guillaume Boutet le 24 octobre 2015                      Lien  
Bien que vaincue par Claire et Raki, Priscilla a ressuscité en utilisant le corps de Cassandre et des exaltés. Claire tente alors le tout pour le tout en s’exaltant… Fin des aventures de nos guerrières maudites dans un très beau final, teinté de mélancolie mais aussi d’une joie inattendue.

Débutée au Japon en 2001, nous voici à la fin de cette longue aventure qu’est Claymore avec ce dernier tome qui conclut la série, la bataille contre les Abyssaux, et évidemment la quête de Claire pour tuer Priscilla, l’être le plus puissant de leur monde.

Après une longue bataille, opposant l’alliance inédite de guerrières et d’exaltées contre l’Abyssale Cassandre, et tandis que Priscilla se trouvait confrontée à une créature fusionnée de Riful et Duff, l’avant-dernier tome nous amenait à la confrontation annoncée depuis des années : Claire face à Priscilla, celle qui tua Thérèse, sa sauveuse, son amie, son mentor et sa mère de cœur.

Comme tout « Boss de Fin », Priscilla nous offre pour sa confrontation plusieurs temps et états. Le premier, développé dans le tome précédant, voyait l’alliance de circonstance affronter une Priscilla en mode « guerrière normale » ou presque.

Cette dernière avait en effet ramené sa force à un statut presque « accessible », et le récit avait joué sur l’aspect stratégique et sur la question de « l’astuce » : comment blesser Priscilla ? La réponse fut apportée par Claire et Raki, qui surent trouver le moment pour la frapper mortellement, un moment « préparé » à travers l’histoire de leur longue quête personnelle.

Claymore T27 - Par Norihiro Yagi - Glénat Manga
Les retrouvailles oniriques de Thérèse et de Claire.
Claymore © Norihiro Yagi / Éditions Glénat

Une confrontation rondement menée, efficace et placée sous le signe de la camaraderie… Mais évidemment Priscilla ne pouvait pas être vaincue si facilement, ou plus exactement, il fallait également démontrer qu’elle était au-delà de toute atteinte.

C’est donc une Priscilla revenue à la vie par le corps de Cassandre et des exaltés restants que nous découvrons, dans une démonstration et une surenchère de puissance qui fait définitivement d’elle une créature d’un autre monde, presque divine.

Claire, notre héroïne, la plus faible des guerrières qui a toujours combattu avec courage et volonté, inspirant ses camarades, décide de tenter le tout pour en s’exaltant, c’est-à-dire en laissant libre court au sang de démon qui coule en elle.

Mais même en se sacrifiant, peut-elle réellement se transfigurer en une combattante ultime, surpassant soudainement toutes ses camarades, se hissant au niveau, délirant, de toute puissance de Priscilla ?

Cette question a été au centre de la série depuis toujours, et tout lecteur se demandait de quelle façon Norihiro Yagi allait résoudre cette équation qui semblait impossible : Claire terrassant Priscilla.

La réponse tant attendue arrive à point avec l’exaltation de Claire qui la transforme littéralement en Thérèse ! Une renaissance basée sur les sentiments qui sommeillaient dans le cœur de sa pupille, mais aussi parce que Claire était devenue une guerrière en intégrant les restes de Thérèse en elle, et non ceux d’un démon, comme chez les guerrières classiques.

Une choix simple mais ô combien cohérent et symbolique, évitant de transformer Claire en une guerrière ultime sortie d’on ne sait où !

Thérèse et Priscilla : une revanche qui boucle le récit.
Claymore © Norihiro Yagi / Éditions Glénat

Pour faire simple, c’est la revanche : Thérèse revient à la vie temporairement dans ce dernier tome pour affronter Priscilla ! Tandis que Claire se retrouve dans un monde onirique, reprenant les traits de l’enfant qu’elle était pour discuter avec Thérèse.

Un choix narratif fort, cohérent et qui modifie totalement le ton de ce dernier tome. Loin des visions de désespoir et de carnage auxquels nous étions habitué, Thérèse fidèle à son surnom de « La souriante » apporte une joie et une bonne humeur inattendus à ce final, à contre-pied de ce qui pouvait être attendu.

La lecture se révèle déconcertante au début, surtout qu’en fin de compte nous avons une Thérèse boostée par la volonté de Claire et capable d’utiliser toutes les techniques de ses camarades en version améliorée.

Thérèse, transcendée par l’amour que lui porte Claire, donne avec cette dernière naissance aux « Déesses Jumelles de l’Amour » évoquée à plusieurs reprises dans la série, capable de rivaliser et même de vaincre Priscilla.

Du côté de cette dernière, le monstre destructeur laisse finalement la place à la victime condamnée, attendant depuis toujours que quelqu’un mette un terme à son existence dominée par la haine et la destruction, incapable de mourir d’elle-même.

Et c’est une Thérèse magnifique, joyeuse, s’amusant avec les camarades de Claire, distribuant avec malices conseils et remerciements à ceux qui ont accompagné sa fille, qui fait souffler un vent de nostalgie, nous amenant avec douceur vers la fin, nous faisait comprendre que leur longue route, faite de souffrance et de sacrifice s’achève bel et bien.

Thérèse et Priscilla : un duel au sommet !
Claymore © Norihiro Yagi / Éditions Glénat

Enfin, concernant la « Grande Guerre » du continent, contre le peuple « Dragon », nous ne la verrons jamais et ce n’est pas un problème. Cet élément d’intrigue n’existe finalement que pour expliquer l’origine de l’Organisation, des Guerrières et des Démons. Il sert à donner une origine et un cadre à l’histoire et renforce la dimension dramatique de l’existence des guerrières. Claymore est un manga centré sur ses héroïnes. Ce que raconte la série, ce sont avant tout leur destinée, leurs drames et leurs malédictions.

Norihiro Yagi finit ce cycle sur un hommage à ses héroïnes, à travers une Thérèse malicieuse, qui revient pour fermer l’histoire qu’elle avait ouverte, et accorder à Claire et ses amies une fin heureuse bien méritée. Loin de la facilité scénaristique, c’est à notre sens un final aussi convaincant qu’émouvant, qui conclut avec brio et justesse cette grande et passionnante aventure que fut Claymore !

Fin du long combat de Claire.
Claymore © Norihiro Yagi / Éditions Glénat

(par Guillaume Boutet)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Claymore T27. Par Norihiro Yagi. Traduction Satoko Fujimoto & Anthony Prezman. Glénat Manga, Collection "Shônen". Sortie le 14 octobre 2015. 192 pages. 6,90 euros.

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- Lire la chronique du tome 24

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