N’attendez-pas une thèse historique originale dans cet album : Erick-George Egret (alias Erick Mogis, mais aussi Gordon Zola) utilise toutes les bonnes vieilles ficelles de l’ésotérisme populaire qui prospère depuis la Légende dorée de Jacques de Voragine jusqu’aux best-sellers des collections de l’occulte de tout poil qui prennent la poussière dans les bibliothèques depuis les années 1970. La loi du genre s’impose. Des thèmes battus et rebattus que Mogis réaménage à sa façon en enchâssant sa lecture et sa réinterprétation, forcément un peu ficelle, des légendes qui courent depuis la nuit des temps.
Ce goût de déjà-vu est tempéré par une suite de séquences bien troussées, où le dialogue claque avec humour et un savoir-faire assumé. L’album est dessiné très proprement par François Mougne, un artiste plutôt habile et bien documenté qui n’hésite pas à entreprendre des constructions audacieuses.
L’ensemble gagnerait cependant à être un peu moins lisse, le manque de caractérisation, tant au niveau du dessin que du scénario, empêchant l’empathie de se déployer au-delà de la seule évocation des personnages.
Le lecteur aura-t-il droit à une suite ? C’est bien souhaitable, car nous tenons-là les ingrédients d’une bonne série, classique mais pas sans ambitions.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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