Samedi (le lézard rouge) et Dimanche (le lézard vert) lézardent (c’est normal) sur leur chaise longue, quand on les appelle pour aller au grand débat.
Voilà la teneur du grand débat : encore terrifiée par un monstre invisible (qui a disparu grâce à Samedi et Dimanche), la population de l’île vit retranchée sous terre, dans des caves moisies. Les jeunes en ont marre et veulent sortir de là, les vieux les traitent de morveux et de délinquants et suggèrent une réforme : on pourrait installer des guirlandes en crépon dans les caves les plus moisies, histoire d’améliorer l’ordinaire. Alléchant programme.
5e ralliant à l’avis de Dimanche - "C’est cool de vivre dehors" -, les jeunes sortent de leurs terriers et découvrent la liberté. Ce qui consiste à semer la pagaille et s’empiffrer de champignons suspects, pendant que Samedi tombe raide amoureux d’une fille à robe rouge.
Alors que Dimanche est un bourreau des coeurs - le genre qui ne s’en fait pas -, Samedi s’empêtre sans cesse dans ce qui pourrait être sa devise : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. L’arbre du destin a beau lui prédire un avenir radieux - ils vont se marier, avoir 18 niards et vieillir ensemble dans des pulls en angora -, ça ne marche pas. Noué d’angoisse et de timidité, il se conduit comme un crétin avec la demoiselle, chaque échec se concrétisant por un éléphont qui lui tombe sur la tête.
À force, le voilà en vrac, tout raplapla, gravement désespéré. Si bien qu’il se met à boire et envoie paître son copain Dimanche.
Pendant ce temps, la révolution continue...
Entre les affres de l’amour et les conflits de générations, cette aventure de Samedi et Dimanche est une belle histoire d’amitié entre deux "coeurs de palmier" qui ne peuvent pas se passer l’un de l’autre. Le tout débordant d’humour et de tendresse, aussi bien dans le dessin, hypersensible, que dons les dialogues, irrésistibles de drôlerie.
(par Patrick Albray)
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Le graphisme de "Samedi et Dimanche" pourrait laisser supposer que cette série s’adresse aux bambins. Ils adoreront, certes. Mais c’est aussi le genre de série qui fait les bons classiques, celles que l’on peut lire à deux niveaux. Bref, quel que soit votre âge, n’hésitez pas ! Ces deux premiers albums sont un vrai régal, avec une densité de gags comme on n’en trouve plus que dans les meilleures séries, des dialogues dont on déguste la moindre répartie, et un mélange de tendresse et d’humour délectable. Le dessin de Gwen, simple et expressif, participe à cette nouvelle réussite de la collection "Poisson Pilote".
Lire un extrait du "Paradis des Cailloux" (tome 1)
Lire un extrait de "Coeurs de Palmiers" (tome 2)