On s’interroge gravement : pourquoi ce titre, Combats ? Est-ce une allusion à la revue à laquelle contribuèrent Jean-Paul Sartre et Raymond Aron ? Ou alors à ce malade parvenu à moustachette d’Hitler, l’auteur de Mein Kampf ? Peut-être. Mais Goossens n’est jamais réductible aux esprits simples (mais non, ce n’est pas toi que je vise, Henri, je dis ça en général...) : le combat est la chose la mieux partagée du monde et c’est cela qui est mystérieux.
Pourquoi faut-il se battre ? Pour tout, je veux dire : pour se nourrir, pour s’exprimer, pour réussir ? Même Dieu y est contraint. Or, peut-on nous le dire, à quoi sert-il de croire en dieu si l’on est dieu ? À vouloir être le maître du monde quand on ne sait pas ce qu’on va en faire, du monde ? Quel est l’intérêt d’accumuler de la connaissance au-delà de l’usage immédiat que l’on peut en avoir ? Et puis, d’une manière générale, pourquoi l’être humain s’agite-t-il ? Ô pourquoi ?...
Goossens a toujours été unique pour son étrangeté, sa faculté à exacerber l’instant, à insuffler de la poésie dans la moindre logique, à conférer une immense perplexité dans le moindre regard, de l’humanité dans la moindre trogne.
À ces questions graves, l’auteur répond à la fin de l’ouvrage et curieusement, en citant Jacques Brel tout nu dans sa serviette. On ne le savait pas si référentiel et on l’aime encore plus pour ça...
(Arrête de pleurnicher, Henri, on t’aime aussi, et d’ailleurs, l’article est fini...)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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