1980. Jung a 14 ans. Il se sent un peu étranger où qu’il aille. C’est un déraciné qui aborde la difficile période de l’adolescence, l’âge où certains rejettent leur famille pour mieux trouver leur personnalité. L’âge où l’on porte attention aux filles. L’âge où naît, pour Jung, une véritable passion pour le dessin...
Jung a donc choisi la voie du roman graphique pour raconter son enfance. Nous retrouvons dans ce deuxième tome l’émotion, l’humour et le regard décalé qui caractérisaient les premiers chapitres consacrés à son arrivée en Belgique. L’auteur de Kwaidan nous confie avec la même tendresse et la même sincérité son vécu. Mais il ne se cantonne pas au récit simple de l’autobiographie. Il y ajoute une dimension poétique magnifiée par sa mise en scène. Le cinquième chapitre réhabilite sa mère adoptive quelque peu malmenée dans le premier tome. Ce chapitre, l’un des plus beau de l’ouvrage, explicite la dualité de l’auteur face à ses origines. Il en résulte une certaine paix intérieure que le graphisme et le découpage subliment.
De la difficulté à assumer sa différence, Jung en tire un récit où le lecteur se fait compagnon et confident. Maintenant, il lui reste à retourner à Namdaemun, au cœur de Séoul. Il l’a promis à un vieil ami. Et à tous ses lecteurs !
(par Laurent Boileau)
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