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TRIBUNE LIBRE À Didier Pasamonik : à propos de « L’Affaire Jacobs »…

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 10 février 2018                      Lien  
Dans le « scandale » de la vente des planches de Jacobs, les journalistes sont souvent montrés du doigt : ils cacheraient les choses, organiseraient une « omerta ». Au profit de l’administrateur de la Fondation Jacobs, des marchands, de certains collectionneurs, ou de Dieu sait qui encore… Ce parfum de complotisme amalgamé à une (légitime) dénonciation du statut de précarité des auteurs ne rend service ni aux créateurs, ni aux acteurs involontaires de cette affaire, ni à la justice qui fait ce qu’elle peut.

Cicéron avait mis le doigt dessus depuis bien longtemps : « Ce qu’il y a de plus insensé, c’est de croire que tout ce qui est réglé par les institutions ou les lois des peuples est juste. »

Il n’y a pas d’ « Affaire Jacobs » -comme il y aurait une « Affaire du collier », mais il y a bien une « affaire Biermé » qui, s’appuyant sur la loi, a fait ce qu’il a voulu d’une Fondation souhaitée par le créateur de Blake et Mortimer. Il a trouvé les moyens d’en être le seul possesseur des clés, précisément parce que tout cela était logé dans une entité juridique.

Techniquement, vu qu’il est le seul maître à bord, on peut imaginer que Philippe Biermé peut en faire ce qu’il veut, en changeant les statuts de la Fondation par exemple. Elle aurait vendu des planches de Jacobs, et alors ? Techniquement, rien n’empêche une fondation de le faire, à ce que l’on sache, cela arrive tous les jours. Jusqu’à preuve du contraire, Biermé est chez lui, il fait donc ce qu’il veut. Beaucoup de grosses successions pilotées par un ayant droit (Picasso, Vasarely, Giacometti…) ont souffert de situations comparables…

Pour le débusquer, il faudrait qu’il y ait plainte, qu’un préjudice soit constaté… Y en a-t-il un ? Le Groupe Média-Participations, propriétaire des éditions Blake et Mortimer, prendrait l’initiative d’une action en justice, dit-on. Comme dirait Philip Mortimer : Wait and See !

TRIBUNE LIBRE À Didier Pasamonik : à propos de « L'Affaire Jacobs »…
La bataille autour de l’héritage de Jacobs a commencé de son vivant

Des intérêts bien compris

Edgar P. Jacobs avait pareillement créé un « Studio Jacobs » pour fabriquer de nouvelles aventures de Blake et Mortimer et des « éditions Blake & Mortimer » pour les publier, autres entités juridiques rachetées par… Média-Participations à leurs propriétaires (les héritiers ou les mandataires du dessinateur, dont Philippe Biermé...), ceci contre monnaie sonnante et trébuchante.

Les nouveaux propriétaires sont eux aussi les maîtres des clés et font ce qu’ils veulent. Ils ne s’en sont pas privés. L’éditeur Yves Schlirf a multiplié les produits exploitant l’œuvre : édition courante, fac-similés, éditions de luxe, produits dérivés… Cela a d’ailleurs plutôt profité à l’entreprise qu’il dirige, comme à l’œuvre qui continue à être diffusée à grande échelle avec plus ou moins de qualité. On croit savoir d’ailleurs que l’un de ces prochains «  Blake et Mortimer par… » sera signé… François Schuiten dont l’interview à propos des planches "pillées" de Jacobs est publiée dans nos pages.

Il est clair que l’annonce par Philippe Biermé d’une gestion possible de ses intérêts par un certain Nick Rodwell, le patron de la société Moulinsart, n’a pas fait que des heureux, notamment chez les éditeurs des deux héros britanniques : l’homme est connu pour le caractère vétilleux de ses services juridiques. Pourtant, là encore, l’intérêt du fondateur du Musée Hergé est bien compris : Jacobs a été le plus important collaborateur du créateur de Tintin et techniquement, le fondateur de l’École de Bruxelles. Il n’y a donc rien d’aberrant ce que le Musée Hergé gère l’œuvre de l’ermite du Bois des Pauvres…

Edgar P. Jacobs a créé seulement sept aventures... La collection s’est bien développée depuis. Ses héritiers ont gagné bien plus d’argent que l’auteur durant toute sa vie...

Ces méchants collectionneurs et ces méchants marchands…

Des marchands, des salles de vente auraient abusivement profité des enchères pharaoniques de l’auteur du Mystère de la Grande Pyramide ? C’est bien possible, mais où est le mal s’ils ont fait les choses dans les règles, avec des factures, en toute transparence fiscale ? Qu’ils soient justiciables pour un quelconque manquement à ces obligations, c’est autre chose. Mais là encore, les enquêtes journalistiques ne mentionnent aucune plainte, aucune enquête de police en cours, aucun fait répréhensible…

Nous considérons au contraire, avec François Schuiten sans doute, que les collectionneurs sont les vrais seuls conservateurs du patrimoine de la bande dessinée aujourd’hui puisque l’État ne le préserve pas. Les plus grands musées, du reste : Le Louvre, le Musée d’Orsay, même celui de la bande dessinée à Angoulême !, se sont constitués avec de grandes collections privées.

Que ces braves gens dépensent des sommes folles pour acquérir des pièces du patrimoine ? C’est bien la moindre des choses, ce sont des pièces de valeur et cette valeur n’existe que parce qu’il y a des porte-monnaies assez pourvus pour la payer, parfois au bout d’une ardente bataille.

Selon certaines estimations, plus d’une centaine de ces documents seraient sur le marché

« Omerta »…

Alors il y a ces journalistes qui cachent des choses... On vise peut—être le signataire de ces lignes parce qu’il écrit pour les catalogues de la Maison Christie’s quelques commentaires sur ces planches… Là encore, en toute transparence : des piges payées sur facture, par virement bancaire, à un tarif plutôt dans la fourchette basse du prix du marché, mais écrites avec le plaisir de faire découvrir ces chefs d’œuvre.

Les articles que j’ai écrits sur ActuaBD à propos de cette affaire restent prudents, précisément pour les raisons détaillées ici, et parce qu’on ne cherche pas à se faire infliger une poursuite en justice pour des propos imprudents. On a ouvert nos colonnes à Monsieur Biermé ? Elles sont ouvertes à tous les protagonistes de l’affaire. À votre bon cœur, messieurs…

J’avoue ne pas comprendre ce que l’on reproche à « certains journalistes ». De ne pas enquêter ? Certains l’ont fait avec talent, comme Daniel Couvreur du Soir de Bruxelles ou encore Jérôme Dupuis de L’Express, salariés de leurs entreprises. Nous avons lu et souvent rapporté leurs papiers qui leur ont valu quelquefois (c’est le cas pour Le Vif/L’Express), un droit de réponse de Philippe Biermé. On aimerait bien que ces grands médias nous informent si une plainte a été instruite par quelqu’un dans ce dossier. Nous sommes comme vous, dans l’attente…

L’enjeu de ces dessins ? Faire d’autres livres...

Paupérisation

Revenons à l’interview de François Schuiten. Mêler cette « Affaire » au statut précaire des auteurs me semble être une maladresse. Idem pour la demande d’un contrôle sur les échanges de planches : il va rendre plus administratif et plus compliqué encore un commerce dont pas mal d’auteurs –François Schuiten le rappelle- profitent néanmoins. Cela nous semble une boîte de Pandore fiscale plus préjudiciable qu’avantageuse. Pour l’instant, ce sont les arguments qui sont pauvres.

François Schuiten n’est ni juriste, ni journaliste. C’est un enthousiaste qui aimerait surtout que l’œuvre de Jacobs soit préservée. Mais s’il comptait passer là un message subliminal à ses éditeurs pour les inviter à mieux payer les créateurs, il s’y prend mal, à notre sens. Tout cela nous semble bien loin éloigné de « L’Affaire Jacobs », puisqu’il paraît qu’il y en a une…

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Illustration d’Edgar P. Jacobs. © Éditions Blake et Mortimer

Lire l’interview de François Schuiten à ce sujet

 
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10 Messages :
  • DIDIER PASAMONIK - À propos de « L’Affaire Jacobs »…
    11 février 2018 00:54, par Philippe Wurm

    Pas d’affaire ... tout est légal et normal ... habituel dans le monde de l’art ...
    Peut-être ...
    Mais il y a un malaise.
    Je parle surtout de la gestion des originaux.
    C’est une perte de patrimoine pour la Belgique qui a vu naître ces oeuvres. Il est vrai que la Belgique ne fait rien pour vraiment défendre ses artistes. La plupart des autres géants du 9 ème Art franco-belge ont réussi à conserver la plus grande part de leurs originaux car ils sont bien défendu par leurs héritiers ou leur fondation. E.P. Jacobs a essayé d’en faire autant mais il a terminé sa vie très seul et avec assez peu d’argent (surtout en regard de l’importance de la qualité et de la notoriété de son oeuvre), il s’est donc finalement mal entouré et a été très mal défendu. D’où cette impression de non respect de son travail et de perte pour le public qui ne pourra plus voir aussi facilement l’oeuvre dans son ensemble ( ou des éditions d’art de ses planches, croquis, esquisses, etc...). Or le retour à la source est toujours une grande richesse pour les amateurs et les amoureux, ici, du très très beau dessin. Un Musée Jacobs manque, il y a beaucoup à apprendre en fréquentant cet artiste immense. J’espère que malgré toutes ces péripéties malheureuses il viendra quelqu’un qui pourra monter quelque chose de sérieux à ce niveau et offrir une belle présentation, avec une étude historique et critique, de l’oeuvre originale au public ?...

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  • DIDIER PASAMONIK - À propos de « L’Affaire Jacobs »…
    11 février 2018 14:13, par Sylvain Thuillot

    A la mort de Jacobs, la fondation est chargé de "préserver" son œuvre. Il y a 15 ans que des personnes s’interrogent sur l’apparition des planches de "Blake et Mortimer" , il y a même eu un encart dans le journal "Le soir" du 27 mars 1992, où Biermé signale la disparition de planche du tome 1 des "3 formules du professeur Satô". Ce qui troublant dans cette histoire, c’est que tout le monde était au courant, mais que personne n’en parlait. Et au moment, où la fin de la fondation est actée, que les planches sont cédées à une autre fondation, un article paraît sur cette affaire ?
    Pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt ?
    Vous citez dans votre article Yves Schlirf qui essorent Blake et Mortimer, et ce n’est pas fini malheureusement. D’une BD mythique il en fait une BD banale et mercantile.
    D’ailleurs dans les fac-similés, dans celui de "l’e piège diabolique" ; Schlirf remercie Biermé. ils étaient donc "en bon terme" et maintenant ils ne se parleraient plus ?
    et comme par hasard, Daniel Couvreur sort une enquête ?
    C’est scandaleux qu’il y ait eu des personnes qui revendent les planches, contre la volonté de l’auteur.
    Ce qu’il faudrait c’est mettre la pression sur les galeristes, qu’ils parlent sur leurs fournisseurs afin de mettre en lumière toute cette histoire, mais on préfère pointer du doigt, une autre personne qui a une défense bizarre.
    Pourquoi les galeristes ne parlent pas ? C’est quand même eux qui sont allez se procurer des planches dans le but de s’enrichir personnellement, non ?

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 11 février 2018 à  15:14 :

      A la mort de Jacobs, la fondation est chargé de "préserver" son œuvre. Il y a 15 ans que des personnes s’interrogent sur l’apparition des planches de "Blake et Mortimer" , il y a même eu un encart dans le journal "Le soir" du 27 mars 1992, où Biermé signale la disparition de planche du tome 1 des "3 formules du professeur Satô".

      Y a-t-il eu une plainte en bonne et due forme ? Il serait peut-être temps de la ressortir... A moins que les délits ne soient prescrits.

      Ce qui troublant dans cette histoire, c’est que tout le monde était au courant, mais que personne n’en parlait. Et au moment, où la fin de la fondation est actée, que les planches sont cédées à une autre fondation, un article paraît sur cette affaire ?
      Pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt ?

      C’est une des questions que pose cette "affaire".

      Vous citez dans votre article Yves Schlirf qui essorent Blake et Mortimer, et ce n’est pas fini malheureusement. D’une BD mythique il en fait une BD banale et mercantile.
      D’ailleurs dans les fac-similés, dans celui de "l’e piège diabolique" ; Schlirf remercie Biermé. ils étaient donc "en bon terme" et maintenant ils ne se parleraient plus ?
      et comme par hasard, Daniel Couvreur sort une enquête ?

      Autre question qui demande des éclaircissements. N’accusons pas Couvreur : l’actualité pertinente est que Philippe Biermé annonce passer la main à Nick Rodwell. C’est donc le bon moment de faire un bilan de la gestion de l’œuvre depuis la mort de l’auteur.

      C’est scandaleux qu’il y ait eu des personnes qui revendent les planches, contre la volonté de l’auteur.

      Il y a là un aspect moral interloquant, en effet.

      Ce qu’il faudrait c’est mettre la pression sur les galeristes, qu’ils parlent sur leurs fournisseurs afin de mettre en lumière toute cette histoire, mais on préfère pointer du doigt, une autre personne qui a une défense bizarre. Pourquoi les galeristes ne parlent pas ? C’est quand même eux qui sont allez se procurer des planches dans le but de s’enrichir personnellement, non ?

      Qu’ils parlent à qui ? A la police ? Ils le feraient à coup sûr. Mais où est le délit constitué ? Qui a porté plainte ? Vous le savez, vous ?

      A la presse ? Ils essuieraient un procès sinon pour atteinte au secret professionnel, au moins pour atteinte à la vie privée ou pour diffamation. Et les journalistes concernés de même, car eux et leur journal sont solidairement responsables des propos qu’ils auront colportés. D’où la prudence des médias...

      Tout cela est proclamé sans réfléchir plus loin que le bout de son nez. Le vrai scandale est l’absence de plainte. Mais comme je l’explique dans mon article, la justice, le droit ne résolvent pas tout.

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      • Répondu par Biermé le 12 février 2018 à  11:34 :

        Personne n’est vraiment informé de tout l’historique…
        un travail d’éducation est à faire.
        mais il sera difficile de nier une faiblesse de gestion et d’efficacité liée au contexte général :
        • - un point de départ catastrophique lié au pillage lors du décès…
        • - des conflits de personne qui ont miné la Fondation
        • - Média Participations qui tenait les fils des différentes marionnettes et qui ne s’est jamais intéressé à travailler dans le sens de la Fondation sauf le jour où les Studios Hergé ont mis le nez à la fenêtre !
        il n’en demeure pas moins que la neutralité du Soir est en cause… état de l’absence de sérieux de l’enquête qui ne repose sur aucune preuve matérielle !
        Schuiten est dans l’émotionnel tout étant lié économiquement au Studio Jacobs et aux Éditions B&M
        En bref une bonne histoire belge faite de copinage et de tapage ...

        Répondre à ce message

        • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 12 février 2018 à  13:52 :

          Bonjour Monsieur Biermé,

          Personne n’est vraiment informé de tout l’historique…
          un travail d’éducation est à faire.
          mais il sera difficile de nier une faiblesse de gestion et d’efficacité liée au contexte général :
          • - un point de départ catastrophique lié au pillage lors du décès…
          • - des conflits de personne qui ont miné la Fondation
          • - Média Participations qui tenait les fils des différentes marionnettes et qui ne s’est jamais intéressé à travailler dans le sens de la Fondation sauf le jour où les Studios Hergé ont mis le nez à la fenêtre !

          Si vous le voulez, nous pouvons faire une interview pour détailler cet historique. Car plein de questions se posent :

          - Quelles étaient les intentions de Jacobs ? Se sont-elles traduites dans les statuts de la Fondation ? Ces statuts ont-ils été modifiés depuis ?
          - Qui est était dans le board de la Fondation Jacobs quand a été décidée la liquidation ?
          - Y-a-t’il eu un inventaire de départ et pourquoi n’a-t-il pas été fait ?
          - Qui a vendu les planches qui sont sur le marché ?
          - Y-a-t-il eu des plaintes en bonne et dûe forme pour les originaux volés ? Et quand ?
          - Quel bilan la Fondation peut-elle avancer comme action patrimoniale pour l’oeuvre de Jacobs ?
          - Y-a-t-il eu lieu un état des lieux, un inventaire des planches au moment de la liquidation ? Un inventaire des planches mais aussi un inventaire des documents annexes (documentation, correspondance, archives comptables et légales).
          - Pourquoi liquider et refaire une fondation à côté ?
          - Quel est le rôle exact de Monsieur Rodwell à sa fenêtre ?
          - Y-a-t’il une action en justice de Média-Participations à votre encontre ? Vous êtes bien placé pour nous le confirmer.

          Si vous répondiez à ces questions, cela nous éclairerait déjà beaucoup.

          il n’en demeure pas moins que la neutralité du Soir est en cause… état de l’absence de sérieux de l’enquête qui ne repose sur aucune preuve matérielle !

          L’enquête fait état d’un "pillage". Contestez-vous que ces planches sont sur le marché ? Ce sont tous des faux qui sont en circulation ? Ces planches appartenaient-elles oui ou non à la Fondation ? Si oui, quelle est votre responsabilité (ou votre absence de responsabilité) dans leur mise en vente ?

          Schuiten est dans l’émotionnel tout étant lié économiquement au Studio Jacobs et aux Éditions B&M
          En bref une bonne histoire belge faite de copinage et de tapage

          Sur la question des originaux, on a bien le droit d’être un peu émotionnel. Quand la Fondation Roi Beaudoin, paraît-il dépositaire du fonds des planches aujourd’hui, dans quel délai rendra-t-elle son inventaire et son expertise ?

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          • Répondu par Nicolas le 12 février 2018 à  22:15 :

            Je profite du passage de Mr Biermé pour lui poser quelques questions…
            La Fondation Jacobs était d’utilité publique, si je me trompe. Une fondation ne peut pas procurer de gain matériel ni aux fondateurs, ni aux administrateurs, ni à toute autres personnes.
            La Fondation Edgar P. Jacobs (en liquidation) s’est-elle conformée aux obligations comptables ?
            Qu’est-il advenu de sa part sur le chiffre d’affaires (15 à 20% ai-je lu) que les Studios Jacobs versaient à la Fondation E.P. Jacobs ? A quoi servait cet argent ? Quel contrôle y avait-il pour que cet argent serve à la promotion de l’œuvre de Jacobs ?
            Quel bilan tirez-vous de votre travail à la Fondation. En 30 ans, il n’y a eu qu’une poignée de livres écrit de votre main et la Fondation n’a participé qu’à quelques expositions. Est-ce suffisant pour justifier un salaire ? Avez-vous été salarié de la Fondation ? A moins qu’elle ne fût votre client ?
            N’y a-t-il pas eu de faute de votre part de ne pas avoir réalisé un inventaire des archives (correspondances, études, crayonnés) et des originaux ?

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            • Répondu par Biermé le 13 février 2018 à  08:33 :

              Toutes ces questions ne peuvent recevoir de réponse sur ce site, car elles sont trop importantes. Les avocats répondent à tout cela. 51 pages de conclusions ont été déposées par l’avocat de la Fondation Jacobs.
              Sur le plan financier, tous les ans la Fondation doit donner son bilan au Ministère de la justice. Un administrateur est bénévole. Les 20 % que le Studio Jacobs aurait dû verser ne l’ont été qu’à mon époque. L’argent a servi à payer la tombe de Jacobs, à organiser 30 expositions. La Fondation ne peut pas faire du commerce… donc pas d’édition.
              Je suis revenu d’Égypte le 28 février 1987. Le pillage avait commencé. L’exécuteur testamentaire n’a rien fait et le notaire n’a pas demandé d’inventaire et payé les droits de succession. Une question pour vous : si vous ne payez pas les droits de succession, à qui appartient le leg ? Je connais la réponse. Dans l’actif de la Fondation, il n’y avait que 16 planches originales (voir l’inventaire que vous avez publié sur un site et qui date de 1984). J’ai porté plainte 2 fois. Même contre mon demi-frère. Mais, ce dernier était Franc-maçon et le fils d’un Marquis… donc la Fondation a perdu. En 1988 le conseil d’administration a été contre ma plainte.
              Alors, éviter de broder sur cette affaire très compliquée.
              La peur de Média-Participations est que Nick et ses avocats bloquent les droits des nouvelles aventures de B&M (des documents prouvent cette volonté de Jacobs) Donc, plus de 70% des personnes dans l’article du Soir sont liés financièrement à Média-Participations. Ce blocage est possible s’ils continuent à me nuire, car je suis le maillon faible qui a été dans l’obligation de liquider la Fondation et qui n’est pas le petit caniche de l’Opus Dei.
              Je ne continue pas ces conversations, car les avocats sont là pour résoudre le problème. Il ne faut pas oublier qu’en 2016 Média-Participations avait proposé que je sois président d’honneur de la nouvelle Fondation… ils ont changé après avoir appris que j’avais donné les originaux à la Fondation Roi Baudoin…. Bizarre !

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              • Répondu par Henri Khanan le 13 février 2018 à  15:32 :

                Je ne comprends pas ce que les Francs-Maçons et l’Opus Dei viennent faire dans cette sombre affaire.

                Répondre à ce message

  • Tout cela est bien nébuleux pour le simple amateur de BD,
    Qui voudrait juste dire que les reprises de Blake et Mortimer par d’autres (même des maîtres, reconnus à juste titre comme tels) n’apportent pas grand chose.
    Même si cette remarque d’humeur est à côté du GRAND débat évoqué ici.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Hug le 13 février 2018 à  15:10 :

      Histoire de collectionneurs et de gros sous, tout ça sous prétexte de donner des lettres de noblesse au 9ème art... Pour moi la BD reste avant tout un art populaire, ce qui n’a rien de péjoratif ! Avant la machine à sous que sont devenus les grands classiques dont on fait des rééditions un an sur deux pour remplir les caddys des uns et les comptes en banque des autres lors des fêtes de la consommation, il y a un mode d’expression alternatif...

      ... Alors, laissons ces histoires de richards aux richards et gardons du plaisir à découvrir des auteurs bien vivants qui ont encore des choses à dire, des histoires à raconter ! Je préfère soutenir les galériens de la BD que spéculer sur des pierres tombales qui font le beurre des gros éditeurs.

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