Jirô Satô est un père divorcé qui élève tout seul Rintarô, son petit garçon. Son voisin Takahashi, un étudiant gay qui adore les enfants se propose de s’occuper de Rintarô pendant que Satô travaille. Une situation qui convient à tout le monde, surtout que Rintarô apprécie beaucoup le jeune homme.
Quelques temps après avoir accepté l’aide de Takahashi, Satô commence à se sentir attiré par le jeune étudiant. Lui, qui sort à peine d’un douloureux divorce, décide néanmoins de tenir ses distances avec Takahashi, ce qui contrarie grandement Rintarô…
Première œuvre de Kyô Kitazawa éditée en France Daddy, please fall in love a d’abord été publiée en 2011 dans le magazine Daria de l’éditeur Frontier Works.
L’ouvrage est composé de six histoires s’attardant chacune sur un sujet spécifique : naissance de la romance entre Satô et Takahashi, la place de la mère et de Takahashi, la perception de leur couple chez les camarades de Rintarô, la brouille de Takahashi avec son père, etc.
Il s’agit d’un yaoi manga [1] relativement classique sur la forme, se focalisant sur les sentiments à la mode adolescente, le tout agrémenté de scènes de sexe explicites le réservant donc à un public averti.
Loin d’apparaître comme une œuvre particulièrement réaliste ou mémorable, le récit de Kyô Kitazawa brosse des situations simples et légères, à l’image de son trait qui, sans être remarquable, se révèle efficace et suffisamment fin pour nous immerger dans une agréable ambiance sentimentale.
Les différentes histoires s’articulent autour du jeune Rintarô, qui offre un point de vue véritablement charmant et léger à cette romance, davantage fantasmée qu’ancrée dans la réalité. Cependant cette simplicité se révèle également être la grande qualité de ce récit.
En effet aussi peu réaliste que Daddy, please fall in love puisse apparaître, l’œuvre possède néanmoins la qualité de raconter une histoire d’amour et d’homoparentalité simple et triviale. Loin de toute dramatisation ou problématique sociale, elle se focalise au contraire sur des questions inhérentes à tout couple se constituant autour d’un enfant issu d’une précédente histoire.
Une jolie histoire d’amour gay dont le contenu cousu de fil blanc, naïf mais optimiste, nous apparaît comme une bouffée de fraîcheur sympathique et bienvenue.
(par Guillaume Boutet)
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Daddy, please fall in love. Par Kyô Kitazawa. Traduction Margot Maillac. Taifu Comics, collection "Yaoi". Sortie le 23 avril 2015. 178 pages. 8,99 euros.
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[1] Rappelons quelques termes, même si leur définition n’est pas absolue :
Yaoi : désigne une œuvre mettant en scène un récit romantique ou sexuel entre hommes,
Boy’s Love est un terme synonyme, tout comme Shonen aï.
Notons qu’en occident, certains amateurs différencient le Yaoi du Shonen ai, en considérant que le premier implique nécessairement un caractère pornographique, tandis que le second peut-être grand public. Dans ce cadre, le Boy’s Love devient le terme général, et le Yaoi et le Shonen ai ses deux sous-catégories.