Comme pour les autres numéros de la série (Spider Man, X-men et Wolverine), le super héros ainsi que ses compères (amis et ennemis) sont plongés dans les années 30 et manipulés pour les besoins du roman noir.
Ainsi, Matt Murdoch bosse comme limier (un comble en tant qu’aveugle) pour le détective privé Foggy Nelson. La nuit, grâce à des sens super développés, il combat le crime en tant que Daredevil derrière un masque de diable de la Commedia dell’Arte. Mais voilà que son petit quotidien pépère est chamboulé par une femme au centre de toutes les passions, dont celles des chefs mafieux de Hell’s Kitchen.
On s’attendait à beaucoup de cette adaptation, mais peut être à tort justement. En effet, devant un personnage originellement si proche du polar, le concept est en toute logique moins flagrant.
Le héros était déjà torturé et victime de la violence dans sa jeunesse avec le meurtre de son père, il trainait déjà dans les bars pourris pour soutirer des informations de la manière forte et son ennemi juré, le Caïd, était déjà le chef de la pègre.
Mais l’ensemble demeure tout de même très agréable à lire. Le scénario d’Alexander Irvine est bien ficelé et ne souffre d’aucun temps mort. En débutant par la scène finale, qui s’avérera épique à souhait, il construit son récit sous la forme d’un flashback malicieusement mené par le Caïd lui-même, en n’oubliant pas de se concocter un beau retournement de situation.
Quant à elles, les planches de Tomm Coker sont abimées comme la pellicule d’un vieux film. Par son trait sombre et poisseux et son jeu sur les ombres, il nous plonge dans cette ambiance sale et dangereuse du roman noir où la violence peut surgir à tout moment.
Un défi finalement joliment relevé.
(par Mathieu Drouot)
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