Passer à la suite des duos Bendis/Maalev puis Brubaker/Larke sur l’une des séries les plus exigeantes du catalogue Marvel était un sacré défi. D’autant que ces derniers avaient laissé leurs successeurs dans une situation bien casse-gueule. Daredevil a tiré un trait sur sa vie de Matt Murdock et s’est réfugié dans les égouts de New York City à la tête de l’organisation criminelle la Main.
Il fallait être à la hauteur et cette nouvelle équipe s’en sort à merveille.
En plein cœur de la période Dark Reign, Norman Osborn, l’ex super-villain Bouffon Vert, est le grand manitou de la sécurité américaine. Avec ses sombres Vengeurs et les soldats du HAMMER (qui remplace le SHIELD), il fait régner l’injustice et la corruption dans les rues et a contraint les super-héros au rang de fugitifs.
Situation inadmissible pour notre héros aveugle. Fort de sa nouvelle armée de ninjas fanatiques, il entend bien diriger la rebellion et reprendre le contrôle de la rue au prix du sang.
Si l’on espérait qu’avec son paquet de ninjas, les actions du héros allaient prendre de l’envergure, on ne sera pas déçu en le voyant déclencher une véritable guerre urbaine.
À côté de tout cela, Andy Diggle et Anthony Johnston n’oublient pas les incessantes manipulations du Caïd ou les luttes de pouvoir chez les grands pontes de la Main. Quand certains semblent avoir les boules de voir débarquer un gentil gaijin comme chef, on est amené à s’interroger sur les véritables attentes des autres avec cette nouvelle direction.
Les dessins de Roberto de la Torre sur les épisodes new-yorkais et de Marco Checchetto sur la séquence japonaise sont également une très bonne surprise. Leurs traits assurés et plus clairs apportent une belle dynamique aux planches. Aussi à l’aise dans l’action que dans l’ambiance du polar, typique du héros, ils finissent de montrer que la série va continuer de briller sur la planète Marvel.
(par Mathieu Drouot)
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